Pérégrinations 2.

[Tatonga]

Pérégrinations étant trop surchargé, j’ouvre ce nouveau post pérégrinations 2 pour la suite.

Le sens du sens.

"Tatonga, tu as dit que le monde, la vie, c’est il y a. Tu as dit que s’il y a, c’est qu’il y a un sens, le sens, que c’est un sens. Et tu as dit que ce sens c’est dieu. Tout tourne donc autour du sens mais tu n’as pas expliqué le sens.
-C’est là tout le problème, Tictoc, là est la difficulté. Comment t’expliquer le sens, Tictoc, les mots ne suffisent pas et ils sont trompeurs ; ils t’orienteraient sur de fausses voies.

-Mais il faut dire, Tatonga. Si tu ne dis pas, je ne comprendrai pas. Veux-tu dire que tout cela n’est pas là pour rien.
-Si tu veux, Tictoc. Mais te dire que tout cela n’est pas là pour rien, c’est ne rien te dire.
-Veux-tu dire, Tatonga, que tout cela est utile.
-Si tu veux, Tictoc, mais te dire que c’est utile sans te dire ce que signifie utile et  à quoi c’est utile, reviendrait à ne rien te dire et ne servirait qu’à te faire imaginer des choses fausses.

-Veux-tu dire qu’il y a un dessein.
-Oui, Tictoc, mais ce dessein c’est ce sens même et c’est quelque chose que personne ne connait parce que personne ne l’a vécu. L’homme ne peut connaitre que ce qu’il a expérimenté.
-Veux-tu dire qu’il y a une suite, une autre vie, un paradis ?
-Encore oui, Tictoc, mais je n’utiliserais pas ces mots car tu y mettrais des choses fausses.

-Donc, tu ne sais rien, tu parles pour dire que tu ne sais rien.
-Je sais qu’il y a le sens, Tictoc, un fabuleux sens à la dimension de ce qu’il y a, mais je ne sais pas comment te dire le sens du sens. C’est comme les poèmes, Tictoc, le sens n’est pas dans les mots.
-Les prophètes avaient pourtant parlé clairement ou presque.
-Les prophètes Tictoc savaient tous qu’il y a un sens, et tous, chacun à sa manière, avaient essayé de le dire avec des mots, et c’est pour cela  que chacun avait parlé avec des mots différents. Si tu y fais un peu attention, Tictoc, tu verras que tous voulaient répondre au genre de questions que tu m’as posées. Ils ne pouvaient pas faire autrement que parler. Mais ce qu’ils voulaient dire, la langue ne pouvait pas le dire.

-Est-ce pour cela que l’on parle du sens caché des livres saints.
-Oui, Tictoc, mais attention, ce caché ce n’est pas quelque chose que les prophètes avaient caché exprès. Non, ce n’est pas un jeu. C’est ce quelque chose, c’est ce sens du sens, que les prophètes qui étaient hommes ne pouvaient pas dire avec des mots bien qu’ils se soient exprimés dans la langue des hommes pour essayer de se faire comprendre des hommes.

-Ce sens caché, Tatonga, peut-on le retrouver ?
-Oui, Tictoc, tu peux le découvrir, mais comme les prophètes et moi-même, tu ne pourras pas le dire en mots.
-Tatonga, tu as dit que il y a c’est le sens et le sens c’est dieu.
-Tant d’innocence me fait rire, Tictoc. Il y a parce qu’il y a le sens, il y a vient du sens et va vers le sens ; et dieu n’est que le pseudonyme qu’ont trouvé les prophètes pour désigner le sens. Que veux-tu et que peut-il y avoir d’autre que le sens, Tictoc ? "

[Invité]

Bonjour Tatonga,
C'est étrange que l'homme parfois consacre sa vie, ses pensés son énergie à chercher le sens.
Je suis tout a fait d'accord avec le fond de ton texte, il y a un sens, on peut le ressentir. Mais on ne peut pas trouver de mots pour l'écrire ou le dire. D'où le foisonnement de livres saints, de prophètes, de parabole et prières. Si un mot suffisait, ou si un mot existait, nous n'aurions pas à chercher ou avancer.

Je crois vraiment que Dieu (ou le sens) c'est comme l'amour. On peut dire je t'aime mais l'autre ne saura jamais vraiment comme on l'aime et ce qu'on lui adresse, sauf dans d'infimes moments de communion. Il y a aussi des hommes (ou femmes) qui aiment Dieu et vivent des moments de communion avec Lui.

Mais ces moments sont infimes, et ne sont pas tout l'amour. On peut vivre en paix avec Dieu sans tout comprendre de Lui. On sait quand on fait le bien ou le mal. Et quand on sait qu'on fait le bien, on sent qu'on avance dans le bon sens.

Sur la forme, tu me fais rire Tatonga, j'adore ton Tic Toc, il est comme le doudou de l'enfant. Il est l'interlocuteur parfait à tes yeux, celui qui posent les bonnes questions et comprend ce que tu veux lui dire. Quand je te lis avec ton Tic Toc, je suis fascinée, l'homme peut tout faire, tout inventer. Se sortir de toutes ses peines et ses peurs.

Gaston, je sais que tu as beaucoup aimé ton chien, et il est possible qu'aux yeux de Dieu, un animal ne vaille pas moins qu'un homme. Mais l'homme me fascine par son âme.

[Tatonga]

Ah ça alors ! Vous comprenez donc très bien, et mieux que Tictoc, ce que dit Tictoc ! Ça alors, c'est fantastique !
Et moi qui croyais que vous étiez des robots froids ! Vive l'humanité !
Moi, Amandine, je suis le "double" de Tictoc, ha ha ha, y a pas que toi qui as des doubles
Tout à l'heure, Tictoc vous annoncera quelque chose d'extraordinaire pour demain.

[Tatonga]

Demain : le subjectif probatif.
Demain, le grand chef indien révèlera ce que personne ne sait encore  (Tictoc).

[gaston21]

C'est du haut des montagnes que parlent les prophètes! Jésus, qui du haut du Mont des Béatitudes (25 mètres en-dessous du niveau de la mer...!) annonce...les Béatitudes!

[Tatonga]

C'est du haut des montagnes que parlent les prophètes! Jésus, qui du haut du Mont des Béatitudes (25 mètres en-dessous du niveau de la mer...!) annonce...les Béatitudes!

Ce que je peux te dire Gaston, c'est que dieu est très malin. Sans jeu de mots.
Sacré Gason, le monde serait parfait s'il n'y avait que des Gaston... et des Eve bien sûr.

[Mic7777]

Le sens du dessein: une chose plus grande que nous et à la fois nous englobant fait suivre au Cosmos un chemin qu'elle a predéfini. Faisant partie de cette chose, nous sommes pris par son courant et c 'est ce courant que nous nommons "sens". Un engouement que nous ne pouvons définir mais qui nous comble de plénitude.

[Tatonga]

Le sens du dessein: une chose plus grande que nous et à la fois nous englobant fait suivre au Cosmos un chemin qu'elle a predéfini. Faisant partie de cette chose, nous sommes pris par son courant et c 'est ce courant que nous nommons "sens". Un engouement que nous ne pouvons définir mais qui nous comble de plénitude.

Très fort ! Il y a là plus de poésie que chez Tatonga !

[Tatonga]

Le subjectif probatif.

"Tatonga, que penses-tu de toutes ces doctrines matérialistes et apparentées matérialistes ?
-Je les connais pas, Tictoc, elles disent quoi ?
-C’est trop, trop long, Tatonga, mais bon, elles disent que je suis un fagot de branchettes, fétus de paille, brindilles, gènes, gamètes, chromosomes…
-M’en fiche, m’intéresse pas.

-Elles disent que c’est ce fagot qui est cause de ma pensée, de mes émotions, de mes sentiments.
-Ah ça, ça m’intéresse, et sais-tu ce que cela signifie, Tictoc ?
-Ce que ça signifie, ce que ça signifie, ça signifie que c’est ce fagot de bois sec qui est cause de ma pensée, des mes émotions, de mes sentiments.
-Pauvre, Tictoc, tu ne sais pas encore aller au fond des choses. Je vais te dire, Tictoc, ce que cela signifie, te révéler ce que jamais personne n’a compris. Assieds-toi là, Tictoc, et écoute bien ce que je vais te révéler.

-Voilà, je suis assis.
-Cela signifie que tu es un faux, Tictoc. Que tout est faux, toi, ta pensée, tes émotions, tes sentiments. Es-tu un faux, Tictoc ?
-Ah non, moi je suis bien moi, un vrai de vrai, plus vrai que vrai. Mais bien que je me sente très vrai, ça reste subjectif, ça ne prouve rien, Tatonga.

-Subjectif ! Pauvre, Tictoc ! Je crois t’avoir déjà expliqué ce que valaient les raisonnements, les démonstrations et leurs preuves. Ce n’est que des jeux de construction, des jeux artificiels, tictoc, reposant sur des postulats déclarés arbitrairement vrais pour pouvoir jouer. C’est exactement ce que font les enfants pour jouer.

-Et alors ?
-Il n’y a qu’une seule preuve probante, Tictoc, toujours, une seule : c’est le subjectif. Quand tu raisonnes et démontres, est-ce ta conclusion qui prouve ? Non, jamais, Tictoc. Tu dois la soumettre à l’approbation de ton subjectif, et c’est lui qui te dit si tu as fait bon ou si tu as déconné. C’est l’ultime test, Tictoc, c’est le vrai et unique postulat non arbitraire, pardon, c’est pas un postulat, c’est l’unique étalon de vérité. Combien de démonstrations savantes, scientifiques, rigoureuses, ont été rejetées, repoussées parce que le subjectif y a opposé son véto. Descartes lui-même disait qu’une fois le raisonnement terminé, il faut s’interroger, et ça veut dire ce que ça veut dire.

-Ah oui, ça c’est bien vrai.
-Eh oui, Tictoc, tu es vrai et le critère du vrai. C’est toi qui distingue le vrai du faux de toute chose, du monde et de ses choses. Tu es l’ultime et unique critère de vérité.
-Et il n’y a que toi, Tatonga, qui as compris que le matérialisme signifie que je suis un faux ?
-Oui, Tictoc, et maintenant toi aussi.   "

[Invité]

Le sens du dessein: une chose plus grande que nous et à la fois nous englobant fait suivre au Cosmos un chemin qu'elle a predéfini. Faisant partie de cette chose, nous sommes pris par son courant et c 'est ce courant que nous nommons "sens". Un engouement que nous ne pouvons définir mais qui nous comble de plénitude.

C'est une image qui me parle. On ressent la plénitude quand on suit ce mouvement.

Mais est ce que tu penses qu'on peut aller dans le mauvais sens? En tant qu'individu? Ou alors que l'humanité entière peut parfois s'égarer?

[Mic7777]

Le sens du dessein: une chose plus grande que nous et à la fois nous englobant fait suivre au Cosmos un chemin qu'elle a predéfini. Faisant partie de cette chose, nous sommes pris par son courant et c 'est ce courant que nous nommons "sens". Un engouement que nous ne pouvons définir mais qui nous comble de plénitude.

C'est une image qui me parle. On ressent la plénitude quand on suit ce mouvement.

Mais est ce que tu penses qu'on peut aller dans le mauvais sens? En tant qu'individu? Ou alors que l'humanité entière peut parfois s'égarer?

Je pense que si on croit à un dessein global, on ne peut pas se sentir égaré car nous pensons, et peut etre à raison, etre guidé par Dieu. Si Dieu a tout prédéfini, nous ne pouvons marcher que dans ses pas, quoi que nous fassions. Cette vision des choses nie à l'homme le libre arbitre mais le conserve pour Dieu et ce dernier vivant à travers ses creatures, nous jouissons d'une certaine maniere de son libre arbitre. Je sais que cette question du libre arbitre humain est delicate, mais personnellement je ne comprends pas comment un libre arbitre de l homme pourrait exister car le libre arbitre signifie etre absolu et indépendant de tout. Or seul Dieu est absolu et totalement independant. Pour notre part, nous sommes de Dieu, mais nous ne sommes pas Dieu. Seul Dieu est Dieu.

[Invité]

Bonsoir Mic,
Je vois que tu as retrouvé les idées claires, j'en suis ravie pour toi. Alors que Dieu te garde (si tu m'autorises la formule consacrée)
Je trouve que ce que tu dis fait tout à fait sens. C'est un peu le ressenti que j'ai sans le formuler si clairement.
Mais il y a encore quelque chose qui me chagrine, c'est le peut d'importance de l'individu, dans cette conception des choses. Peut-être suis je prétentieuse, mais je continue à croire que chacun de nous compte énormément pour Dieu. Et nos choix aussi. Tu dois rire et te dire que je n'ai rien compris. Mais si! Je t'ai compris, je crois que tu as raison et je crois aussi à la force d'un individu. C'est étrange, mais c'est ainsi.

[Tatonga]

Demain : l'après-mort.

Le grand chef indien explique ce qui n'a encore jamais été expliqué aussi clairement (Tictoc).

[Tatonga]

L'après-mort.


"Tatonga, où irai-je une fois mort ?
-En voilà une question, un mort ne va nulle part, Tictoc.
-Je parle de mon âme, Tatonga, on dit qu’elle montera au ciel pour rejoindre Dieu.
-En voilà des stupidités. Tu sais bien que Dieu est partout, il n’a pas de coordonnées spatiales ou temporelles et pas de limites non plus, et là, il est évident que ce qu’on appelle Dieu est sens, il est le sens de ce qu’il y a, comme je te l’avais déjà expliqué. Pour bien fixer cette idée dans ta tête, je vais prendre le risque de te donner un exemple trivial à ne pas prendre à la lettre, c’est comme 1+1= 2, c’est valable en tout lieu et en tout temps. Donc pas besoin de te déplacer.

-Ça, c’est bien vrai, je ne l’avais pas remarqué. Donc mon âme ne va pas quitter la Terre.
-Si tu veux, c’est ça. Cette chose qui est toi, dont tu as d’ailleurs parfaitement conscience et que tu appelle âme, ne quittera pas la Terre, pas plus que ton corps.
-Mais Tatonga, si elle quitte mon corps sans quitter la Terre, elle va se poser où ?
-Ha ha ha, il faut tout t’appendre, Tictoc. Ce que nous avons dit de Dieu, du sens, est valable pour ton âme ; ce n’est pas un corpuscule qui va se poser quelque part.

-Mais alors ?
-Oui, c’est ça, tu as compris, ton âme -- sans coordonnées et sans limites -- s’étalera tout naturellement  à l’infini, elle occupera autant d’espace et de temps que Dieu. Et c’est pour cela qu’on te dit qu’elle rejoindra Dieu. Elle se fondra en Dieu, deviendra Dieu, elle est Dieu, Tictoc. Tu le vois bien maintenant, n’est-ce pas ? Et quand je te dis qu’elle s’étalera à l’infini, tu as compris, n’est-ce pas, que ce n’est qu’une façon de dire. Etant elle-même sens et donc non-substance, sans coordonnées et sans limites, elle n’a pas besoin de s’étaler, elle est et a toujours été cet infini immuable et éternel.

-Qui t’a dit tout cela, Tatonga.
-Tictoc, je clarifie et je t’explique de façon cohérente et rationnelle, ce qu’on t’avait toujours dit, mais qu’on t’avait mal expliqué parce que ceux qui t’avaient expliqué avaient eux-mêmes mal compris, leurs explications étant tout à fait incohérentes comme je viens de te le faire constater".

[Tatonga]

Animal homme.

"Tatonga, quelle différence y a-t-il entre l’animal et l’homme ?
-Je ne sais pas, Tictoc, je n’ai pas les outils nécessaires pour aborder cette question.
-L’homme est-il plus évolué que l’animal ?
-C’est ce que nous croyons, oui, d’après nos critères. Mais je ne sais pas ce que serait l’avis de l’animal. Que veut dire plus évolué ? Il faudrait peut-être avoir un repère indépendant de l’homme et de l’animal, mais il n’y en a pas. Je crois que plus évolué n’a pas de sens.

-Tu ne vois donc rien.
-Non, je ne vois rien. Je crois que tout ce qui est en l’animal et en l’homme, avec seulement quelques différences de degrés et de forme.
-C’est-à dire ?
-L’animal déteste, aime, ruse, est voleur, est intelligent, a un langage, est égoïste, prend peur, et on retrouve tout cela en l’homme.

-L’homme est donc un animal.
-Tu sais, tictoc, dire que l’homme est un animal est une phrase qui ronfle mais qui ne t’apprend rien si tu ne distingues par clairement ce qui les différencie. A contrario, je crois qu’il y en l’homme des choses qui ne sont pas en l’animal, et elles ne sont pas à l’avantage du premier.
-Ah bon ?
-Oui, la jalousie, l’envie, la gourmandise, le mensonge, l’hypocrisie, la cupidité, la vantardise, etc. Et c’est ça qui remet en cause notre prétendue supériorité, si l’on se réfère à nos critères.

-Si l’homme vient de l’animal, on peut donc dire qu’il a décliné.
-Oui, sans doute, mais encore toujours d’après nos critères. Et il est inutile de me dire qu’il est plus intelligent. S’il l’est, ça a donné la catastrophe que ça a donné, et on juge le maçon…
-Tatonga, un chien peut-il devenir homme ?
-Un chien est un chien, un homme est un homme.
-Je veux dire si on le change.
-Voilà tes idioties qui te reprennent. Si on change ce qu’il faut changer, tout peut devenir homme, pas seulement le chien.

-Pourquoi c’est l’homme qui descend de l’animal et pas le contraire ?
-En vérité, personne ne descend de personne, Tictoc, c’est la même créature ; il n’y a que les scientifiques armés de leurs ciseaux, scalpels, équerres, Qi, balances et compas qui découpent, démontent, pèsent, comparent les formes en mesurant ce qu’ils croient devoir être mesuré.

-Je ne comprends pas.
-En choisissant quoi mesurer et quoi comparer, ils décident d’avance ce qui doit différencier. Or ce qui différencie n’est sans doute pas de l’ordre du mesurable et n’existe peut-être même pas".

[Tatonga]

Bave d'escargot.

"Tatonga, à quoi penses-tu ?
-Tu sais, Tictoc, tout ce que nous pensons, imaginons, tout ce que nous nous représentons, tout ce dont nous parlons, n'est que foutaises.
-Ah bon ?
-Oui. Nous savons que l’univers est infini, mais inconsciemment nous faisons comme les Anciens qui croyaient que le monde se limitait à la terre, au soleil et à la lune.
-Tu crois ?
-Oui, c’est à peu près comme cela que nous voyons les choses et voulons les expliquer. La terre serait en quelque sorte une exploitation agricole où aurait poussé Tictoc comme un légume.

-Et c’est faux ?
-Mais bien sûr que c’est faux, Tictoc. C’est trop simpliste. Si tu crois qu’il est aussi facile de faire un Tictoc ou même un arbre, c’est que tu es vraiment naïf.
-Tu oublies l’intervention de Dieu.
-Notre Dieu n’est qu'une de nos idées au même titre que les autres, Tictoc, et nous sommes là à nous demander s’il existe ou pas. Tout cela n’est que rêvasseries de limace.

-Mais alors qu’est-ce qu’il y a ?
-Comment le savoir Tictoc, mais pour le dire avec nos mots, je suis certain que s’il y a un Tictoc c’est parce que des lois, des causes, des forces, des facteurs lointains et mystérieux agissent de très loin, des confins et du ventre de l’univers. L’univers n’est pas un lieu-dit et toi tu n’es pas aussi anodin que tu en as l’air. Cette immensité infinie, Tictoc, a un pouvoir autrement plus grand et plus puissant que tous les dieux imaginés par les hommes, et totalement différent aussi. Il a fallu une telle puissance pour accoucher d’un Tictoc. Elle est cette immensité universelle même, elle est inimaginable, elle ne ressemble à rien de ce que nous pourrions imaginer. Elle est hors de portée de notre pensée forgée par la terre et ses parages. Tout ce que disent les scientifiques, les théologiens, les philosophes, n’est que bave d’escargot."

[gaston21]

Et Tatonga ne serait-il pas l'escargot? Tu t'interroges trop, Tatonga!
Et attends d'avoir 43 ans de plus. Ton esprit tourne en surmultipliée; plus tard il plongera dans une brume épaisse puis dans la nuit définitive. Et là, tu seras peinard...

[Brahim]

ton âme -- sans coordonnées et sans limites -- s’étalera tout naturellement  à l’infini, elle occupera autant d’espace et de temps que Dieu. Et c’est pour cela qu’on te dit qu’elle rejoindra Dieu. Elle se fondra en Dieu, deviendra Dieu, elle est Dieu

Tatonga, ce que tu dis là est juste, mais il n'est valable que pour la dernière incarnation ; pas pour celles d'avant.

Moi j'ai une autre compréhension de ce qu'est une âme.
Pour y voir plus clair, moi je compare l'âme à une goutte d'eau, ou encore une molécule d'eau.
Pourquoi comparer une âme à de l'eau ?
Parce que le corps physique de tous les êtres vivants est viable grâce à l'eau. Soixante pour cent du corps humain n'est autre que de l'eau.
Un corps physique est viable grâce à l'eau qu'il contient ; sans eau il se décomposerait et redeviendrait de la terre.
Un corps physique est vivant grâce à l'âme qui l'habite ; sans elle, il mourrait et se décomposerait.

La molécule d'eau a une Source, l'Océan. A un certain moment, elle se détache de Lui par évaporation pour donner naissance à des nuages, lesquels vont donner de la pluie. Les gouttes de pluie vont tomber sur le sol et s'y infiltrer. Notre molécule d'eau, qui a quitté l'Océan, vient ainsi de vivre sa première incarnation sur terre. Mais elle ne va pas s'arrêter là. De la terre, elle va s'incarner dans une plante et en faire partie, puis rentrer dans le corps d'un animal, puis dans celui d'un humain, puis dans d'autres créatures ou compositions selon une infinité de cheminements différents ... jusqu'au jour où elle va se retrouver à proximité d'un cours d'eau. Arrivée à ce stade, notre molécule d'eau va y plonger de gaité de cœur, car elle sait que c'est le début du chemin du retour. Le ruisseau l'amène vers la rivière, puis le fleuve et enfin l'Océan, sa source initiale et sa destination finale.

Je pense qu'il en est de même pour le cheminement d'une âme car, issue de Dieu, elle suit un cheminement plus ou moins long et varié, avant de retourner à Dieu.

[Tatonga]

Le parallèle que tu fais Brahim entre l'âme et l'eau est très illustratif. Plus qu'un simple parallèle, je vois en l'eau une allégorie de l'âme. Il y a tant de signes dans la nature...

[Tatonga]

Demain : L'harmonisation.

[Tatonga]

L’harmonisation.

"Tatonga, crois-tu en la science ?
-Evidemment, oui, Tictoc, il n’est pas question d’en douter. Mais la science, tout comme les livres de religion, n’est pas faite pour tout le monde.
-Mais que viennent faire les livres de religion ici, je te parle de la science ?
-Je veux dire que certains rejettent Dieu en lisant les livres de religion, d’autres ou les mêmes en lisant ce que dit la science, et tous lisent mal.

-Explique, Tatonga, explique.
-Je laisse de côté les livres de religion, on sait comment certains les lisent et à quoi ils s’arrêtent, pour ne parler que de la science.
-D’accord, et que dis-tu de la science ?
-Tictoc, la science dit qu'il y la vie sur terre parce que les conditions nécessaires sont réunies et qu’elles se trouvent réunies par hasard. J’en doute fort, Tictoc, je doute fort qu’il suffise de réunir des conditions pour qu’apparaisse la vie. Mais à ce niveau, je préfère ne rien dire, je ferai juste remarquer que quand la science ne découvre pas une cause, elle se trouve obligée, de par son métier, de dire qu’elle ne sait pas, mais souvent elle invoque le hasard, et le hasard, Tictoc, la science en consomme beaucoup. Donc, à ce niveau, je ne ferai aucune remarque particulière.

-Et où donc ça ne va pas ?
-Je ne marche pas quand la science explique les transformations qui s’opèrent par exemple dans le corps des créatures par des facteurs internes au corps. Je te donne quelques exemples, juste pour que tu comprennes, à toi de trouver tous les autres, ils sont infinis en nombre. La science explique la dent par une mutation et dit que si le blé est dans les champs, c’est par hasard et non pour servir de nourriture. Elle dit la même chose de l’oreille, de l’œil, etc., je te laisse poursuivre. Je ne dis pas que la science déconne, non, mais, de par son métier, elle ne peut pas tenir un autre langage.

-Et alors ?
-Quand tu auras dressé une bonne liste de quelques kilomètres de ces coïncidences, tu verras qu’il y trop de coïncidences dont aucune ne s’explique, sinon par le hasard dont on se sert comme d’un passe-partout, et tu comprendras que c’est sacrément cousu de fil blanc. Une coïncidence, d’accord. Un hasard, d’accord. Mais là, le hasard est partout, et c’est par le hasard que la science explique le peu qu’elle sait. C’est là que je ne marche pas, Tictoc.

-Tant que ça ? Tu ne crois pas exagérer ?
-Je ne dis pas que la science fait intervenir le hasard à chaque fois, mais elle le fait intervenir là où justement il faut s’interroger, chercher autre chose de plus sérieux. Et je ne t’ai pas parlé de ce trou qui laisse passer le lait maternel pour nourrir un garçon déjà parti ailleurs, séparé de sa mère depuis des mois, et que personne n’a pu m’expliquer.

-Et alors ?
-Il n’y a pas de hasard, Tictoc. Il y a une harmonie universelle, tout est interconnecté, tout communique avec tout, chaque élément communique avec le tout, le tout communique avec chaque élément.

-D’accord, on le sait Tatonga. Cette harmonie universelle, c’est l’harmonie de la nature, que vient faire Dieu là dedans ?
-C’est là ton erreur, Tictoc. Si Dieu doit être quelque chose, il doit être justement cette harmonisation. Et si cette harmonisation qui a permis que tout soit, le monde et la vie, doit porter un nom, c’est bien le nom de Dieu. Nier cela, Tictoc, reviendrait au même que de dire que le  blanc n’est pas blanc. Médite bien ces dernières phrases.

-Encore d’accord, Tatonga, mais ce dieu n’est pas bon.
-Cette idée de bonté a été mal comprise, Tictoc. Elle signifie que ce don de Dieu, que sont le monde et la vie, atteste de sa bonté, mais certains ont compris que la vie devrait être sucrée jusqu’à l’écœurement."

[Tatonga]

Demain : La lampe d'Aladin

Demain, sans mythe et sans recours à l'être surnaturel, le grand chef indien fait une démonstration magistrale et inédite de l'immortalité de l'âme (Tictoc).

[Tatonga]

La lampe d’Aladin.

"Tatonga, est-ce que la matière est intelligente ?  
-Pour sûr. La matière est intelligente, Tictoc, c’est elle qui a tissé ton corps ainsi que celui du cochon et c’est elle qui vous a faits intelligents. Personne ne vous a créés.
-Mais alors,  si on abat le cochon, pour ne pas parler de moi, c’est fini, plus jamais de cochon.
-Oui.

-Je ne suis pas d’accord, Tatonga. Tu as dit que la matière est intelligente et produit de l’intelligence ; donc quand la matière  périt, l’intelligence subsiste puisqu’elle n’est pas matière.
-Non, Tictoc. Là, tu raisonnes faux. L’intelligence n’est pas un dépôt… déposé dans ton corps et dans le cochon, qui pourrait subsister une fois le corps détruit, comme le sel une fois l’eau évaporée. Elle est produite par la matière, par le corps et cesse d’être produite si le corps est détruit.

-Mais Tatonga, tu as toujours dit que nous étions immortels.
-Et je n’ai pas changé d’avis, Tictoc. Suis-moi bien. Au cours de l’évolution, la matière intelligente a produit, je ne dirais pas de plus en plus d’intelligence, mais des intelligences différentes. Dans le minéral, le végétal, chez l’animal, chez l’homme. L’intelligence de l’animal est différente de celle du végétal, n’est-ce pas, et celle de l’homme différente de celle de l’animal. Je ne veux pas établir de hiérarchie, je n’en ai pas besoin pour ma démonstration.

-D’accord, mais à quoi veux-tu en venir ?
-Tu vois bien, Tictoc, que la matière intelligente cherche, elle cherche toujours, sans cesse des formes nouvelles d’intelligence. Or, en plus des intelligences que j’ai déjà énumérées et parmi lesquelles figure l’intelligence de l’homme, intelligences que je vais appeler A, la matière chercheuse a créé en l’homme une autre intelligence totalement différente que je vais appeler B. Il y a donc en l’homme une intelligence A et une intelligence B.

-Et c’est quoi cette intelligence B, Tatonga ?
-Tictoc, il ne faut surtout pas t’étonner qu’apparaisse cette intelligence B. La matière, et tu le sais bien, fait des choses prodigieuses, impensables. Cette intelligence B est une rupture totale, plus qu’une révolution comparée aux intelligences A. Elle est d’une toute autre nature. L’homme, tictoc, est le seul être qui s'interroge sur la matière, qui SAIT qu’il est fait de matière et de matière intelligence. Et c’est ça l’intelligence B, Tictoc, elle s’est émancipée de la matière, elle surpasse la matière, se place au-dessus de la matière. Cette intelligence B est sujet faisant de la matière son objet d’observation, d’étude, de réflexion, d’analyse. Médite bien ces dernières phrases, Tictoc, et tu comprendras que cette intelligence B n’est pas une simple sécrétion, mais le maitre de la matière, et ne peut donc disparaitre avec la matière.

-Bof, Tatonga, c’est ce qu’on appelle conscience ou âme !
-Pourquoi bof ? Moi, je n’affirme pas cette intelligence B. Je viens de te la montrer ; elle a fusé de la matière comme le djinn de la lampe d’Aladin. Elle était d’ailleurs prévisible ; à force de chercher, la matière devait fatalement  arriver à une intelligence capable de la contenir."

[Tatonga]

Demain : La raison de notre raison.

[Tatonga]

La raison de notre raison.

"Tatonga, que savons-nous ?
-Rien.
-Rien ? Avec toutes nos sciences, on ne sait rien ?
-On ne sait rien, Tictoc. Notre savoir dans les domaines non physiques, métaphysique, théologie, religions, cosmogonies, doctrines, etc., n’est qu’élucubrations de notre cerveau, sans fondement ni lien aucun avec une quelconque réalité, si réalité il y a.

-Ah bon ?
-Je suis sûr, Tictoc, que si la tortue se mettait à parler, elle dirait tout autre chose et ce sera aussi valable que ce que tu dis. Elle dirait que le ciel est courbé comme sa coquille et porte les mêmes dessins, que son plastron est une plateforme comme la terre, qu’elle est donc l’univers en miniature et que sa tête est Dieu. Mais là encore, c’est moi qui parle à sa place, je ne peux pas imaginer ce qu’elle dirait, mais sois sûr que ça ne sera pas pire que nos élucubrations.

-Comment ça, Tatonga, nous n’avons donc pas la raison ?
-Si ! Nous avons la raison qui est raison d’après notre raison.
-Bon, bon, et qu’en est-il de nos connaissances des choses physiques ?
-C’est du bidon, Tictoc. Bien sûr, ça fonctionne, mais en réalité, Tictoc, ce n’est que futilités. Nous faisons comme l’enfant qui joue avec le klaxon d’une auto, ça sonne, ça fonctionne, et il croit que c’est à ça que sert une auto. Notre tortue, Tictoc, n’accorderait aucune importance à ces lois physiques qui focalisent notre attention, ne s’intéresserait nullement à ce que nous appelons causes, effets, forces, etc., elle trouverait autre chose à regarder et ce sera tout aussi valable que ta science physique.

-Mais tu es fou !
-Pas du tout, Tictoc, c’est toi qui te fais des illusions. Tu crois que le monde est vulgairement fait de choses et de formes plantées là qu’il te suffit d’étudier. Là, tu le confonds avec un vieux camion déglingué abandonné aux aléas du temps.

-Mais alors qu’y a-t-il ?
-L’univers, Tictoc, n’est qu’une toile offrant tous les possibles, mais ce n’est pas la toile qui crée les choses. Chaque espèce et chacun y dessine ce qu’il peut.
-Ce n’est pas vrai, Tatonga. Quand je vois un loup, mon agneau le voit aussi.
-Rien ne vous interdit de voir tous les deux certaines choses, mais voyez-vous la même chose dans les choses ? Et n’oublie pas que c’est toi qui vois l’agneau et encore toi qui vois que l’agneau voit le loup.

-Bon, j’ai compris, Tatonga, ce n’est pas qu’on ne sait rien, mais il n’y a rien à savoir. Aucune réalité à découvrir
-Bravo ! Magnifique ! Les choses  ne sont pas des objets fabriqués dont il faudrait découvrir le secret de fabrication. C’est ton regard qui les construit et quand tu découvres quelque chose, tu ne découvres en fait que la façon dont ton regard a élaboré ces objets. L’univers n’est pas encombré de bric-à-brac, c’est toi qui le meubles."

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