Pérégrinations 3.
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Re: Pérégrinations 3.
Salut, Brahim, il est temps et bon de révéler la réalité de cet univers qui n’a jamais marqué le moindre intérêt pour l’homme, jamais daigné poser le moindre regard sur l’humanité. C'est quand même étrange.
L’échelle.
"Tatonga, il y a bien en cet univers ce qu’il y a de plus sublime, de plus grand, de suprême, l’intelligence et la conscience ; nous sommes intelligents, conscients d’être et conscients de l’univers.
-Oui, Tictoc, l’intelligence te permet de mieux t’engraisser, de tuer tes proies pour t’en nourrir, et, à l’occasion, de charcuter tes semblables aussi. Quant à ta conscience, je ne vois pas à quoi ça t’a servi jusqu’ici.
-Tu n’as pas compris, Tatonga. Tout cela, intelligence et conscience, fait de nous des êtres supérieurs.
-Des êtres supérieurs intelligents et conscients et qui oublient de dire qu’ils sont aussi et surtout les plus malfaisants et les plus dangereux. Mais passons. Ce que tu appelles intelligence et conscience, Tictoc, est effectivement ce qu’il y a de mieux côté à la bourse des valeurs, à ta bourse des valeurs, bien sûr. Elles occupent effectivement le plus haut échelon de ton échelle.
-Que veux-tu dire, Tatonga ?
-Je veux dire que l’univers, lui, n’a pas d’échelle, Tictoc, il ignore les gradations et les graduations. Pour lui, ton intelligence et ta conscience ne valent pas plus et pas mieux que n’importe quoi d’autre.
-Quand même !
-Eh oui, Tictoc, l’univers, ou ce que tu appelles parfois le ciel, ne fait pas de différence entre le supérieur et l’inférieur, le bon et le mauvais, l’homme de bien et le criminel, le mensonge et la vérité, le noble et le vil, la piété et l’incroyance… Il s’en fiche, Tictoc. Il ne sait même ce que ce galimatias veut dire, il ne parle ni n’entend ta langue, ni aucune autre, il est plus sourd qu’un pot et plus muet qu’une carpe. Depuis qu’il est là, depuis la nuit des temps, il n’a jamais émis le moindre signe. Et c’est très bien ainsi, Tictoc, c’est mieux pour communiquer. Tu peux ainsi lui dire tout ce que tu veux et l’entendre te répondre ce que tu veux. C’est beaucoup mieux ainsi, Tictoc, parce que si le ciel te disait ce qu’il est en vérité et se mettait à parler pour te dire lui-même ce qu’il aurait à te dire, il vaudrait mieux alors que ce soit toi qui n’entendes rien."
L’échelle.
"Tatonga, il y a bien en cet univers ce qu’il y a de plus sublime, de plus grand, de suprême, l’intelligence et la conscience ; nous sommes intelligents, conscients d’être et conscients de l’univers.
-Oui, Tictoc, l’intelligence te permet de mieux t’engraisser, de tuer tes proies pour t’en nourrir, et, à l’occasion, de charcuter tes semblables aussi. Quant à ta conscience, je ne vois pas à quoi ça t’a servi jusqu’ici.
-Tu n’as pas compris, Tatonga. Tout cela, intelligence et conscience, fait de nous des êtres supérieurs.
-Des êtres supérieurs intelligents et conscients et qui oublient de dire qu’ils sont aussi et surtout les plus malfaisants et les plus dangereux. Mais passons. Ce que tu appelles intelligence et conscience, Tictoc, est effectivement ce qu’il y a de mieux côté à la bourse des valeurs, à ta bourse des valeurs, bien sûr. Elles occupent effectivement le plus haut échelon de ton échelle.
-Que veux-tu dire, Tatonga ?
-Je veux dire que l’univers, lui, n’a pas d’échelle, Tictoc, il ignore les gradations et les graduations. Pour lui, ton intelligence et ta conscience ne valent pas plus et pas mieux que n’importe quoi d’autre.
-Quand même !
-Eh oui, Tictoc, l’univers, ou ce que tu appelles parfois le ciel, ne fait pas de différence entre le supérieur et l’inférieur, le bon et le mauvais, l’homme de bien et le criminel, le mensonge et la vérité, le noble et le vil, la piété et l’incroyance… Il s’en fiche, Tictoc. Il ne sait même ce que ce galimatias veut dire, il ne parle ni n’entend ta langue, ni aucune autre, il est plus sourd qu’un pot et plus muet qu’une carpe. Depuis qu’il est là, depuis la nuit des temps, il n’a jamais émis le moindre signe. Et c’est très bien ainsi, Tictoc, c’est mieux pour communiquer. Tu peux ainsi lui dire tout ce que tu veux et l’entendre te répondre ce que tu veux. C’est beaucoup mieux ainsi, Tictoc, parce que si le ciel te disait ce qu’il est en vérité et se mettait à parler pour te dire lui-même ce qu’il aurait à te dire, il vaudrait mieux alors que ce soit toi qui n’entendes rien."
Tatonga- Admin
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Age : 48
Re: Pérégrinations 3.
Ni boussole ni montre.
"Tatonga, sais-tu où va l’univers ainsi…
-L’univers ne va pas, Tictoc, il ne va nulle part. L’univers n’a pas d’avenir, pas de futur, pas de passé non plus.
-Et le temps qui passe alors ?
-Quel temps, Tictoc ? L’univers ne voit passer aucun temps ; il n’a pas de montre, pas de calendrier, pas de boussole. Où trouverait-il des repères, que prendrait-il comme repères pour mesurer le temps et connaitre le nord ? Non, Tictoc, l’univers ne connait pas le nord, ni le sud, ne connait pas le temps, n’a pas de passé, pas de futur, car il n’a ni montre, ni calendrier, ni boussole.
-Ah ça alors, il doit être complètement désorienté, perdu…
-Tu peux le dire, Tictoc. L’univers ne sait rien, il ignore le haut et le bas, le lourd et le léger, la droite et la gauche, le fort et le faible, le chaud et le froid, le vif et le mort, tout est égal pour lui.
-S’il ne sait rien de tout cela, comment et où se situe-t-il, Tatonga ?
-Il ne se situe pas, Tictoc, il n’a pas de coordonnées, ne distingue pas ce qui est là-bas de ce qui est ici, le lointain du proche, ne sait même pas ce qu’est le présent, puisqu’il n’a ni passé ni futur.
-Voilà qui est bien étrange, Tatonga…
-Rien n’est étrange, Tictoc, au contraire, tout est simple ; c’est l’idée que tu t’en fais qui est étrange. L’univers est un champ, Tictoc, où tout peut pousser, s’unir, se séparer, s’entrechoquer, naitre, disparaitre, s’épanouir ou dépérir, librement. Lui, ne décide rien, n’intervient jamais, n’est même pas au courant de ce qui se passe ; c’est un champ.
-Mais alors, comment va-t-il faire pour savoir le moment où il doit m’emmener au paradis ?
-Pourquoi t’emmènerait-il au paradis, Tictoc ? Pour lui, vif est un état, mort est un état, l’enfer un état et le paradis encore un autre état, et tous les états se valent. Il ne fait pas de différence, Tictoc."
"Tatonga, sais-tu où va l’univers ainsi…
-L’univers ne va pas, Tictoc, il ne va nulle part. L’univers n’a pas d’avenir, pas de futur, pas de passé non plus.
-Et le temps qui passe alors ?
-Quel temps, Tictoc ? L’univers ne voit passer aucun temps ; il n’a pas de montre, pas de calendrier, pas de boussole. Où trouverait-il des repères, que prendrait-il comme repères pour mesurer le temps et connaitre le nord ? Non, Tictoc, l’univers ne connait pas le nord, ni le sud, ne connait pas le temps, n’a pas de passé, pas de futur, car il n’a ni montre, ni calendrier, ni boussole.
-Ah ça alors, il doit être complètement désorienté, perdu…
-Tu peux le dire, Tictoc. L’univers ne sait rien, il ignore le haut et le bas, le lourd et le léger, la droite et la gauche, le fort et le faible, le chaud et le froid, le vif et le mort, tout est égal pour lui.
-S’il ne sait rien de tout cela, comment et où se situe-t-il, Tatonga ?
-Il ne se situe pas, Tictoc, il n’a pas de coordonnées, ne distingue pas ce qui est là-bas de ce qui est ici, le lointain du proche, ne sait même pas ce qu’est le présent, puisqu’il n’a ni passé ni futur.
-Voilà qui est bien étrange, Tatonga…
-Rien n’est étrange, Tictoc, au contraire, tout est simple ; c’est l’idée que tu t’en fais qui est étrange. L’univers est un champ, Tictoc, où tout peut pousser, s’unir, se séparer, s’entrechoquer, naitre, disparaitre, s’épanouir ou dépérir, librement. Lui, ne décide rien, n’intervient jamais, n’est même pas au courant de ce qui se passe ; c’est un champ.
-Mais alors, comment va-t-il faire pour savoir le moment où il doit m’emmener au paradis ?
-Pourquoi t’emmènerait-il au paradis, Tictoc ? Pour lui, vif est un état, mort est un état, l’enfer un état et le paradis encore un autre état, et tous les états se valent. Il ne fait pas de différence, Tictoc."
Tatonga- Admin
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Age : 48
Re: Pérégrinations 3.
Origine de l’anatomique.
"Tatonga, un lion a dévoré une gazelle.
-Et après ?
-Mais c’est atroce, Tatonga !
-Non, ce n’est pas atroce, Tictoc. Des éléments de la nature se sont combinés pour faire une gazelle, d’autres éléments se sont combinés pour faire un lion. De par sa nature, la gazelle peut être dévorée par le lion ; le lion est par nature fait pour pouvoir la dévorer. En fait, Tictoc, il n’y a ni gazelle, ni lion, mais deux choses qui sont faites pour être et faire ce qu’elles sont et font, de par leur nature même. Il n’y a en fait ni gazelle ni lion, mais deux choses qui subissent et obéissent aux lois de la nature.
-Ah non, Tatonga, tu commences à délirer. Si ce que tu dis était vrai, pourquoi la gazelle souffrirait-elle, prendrait-elle peur et fuirait-elle, pourquoi le lion la poursuivrait-il ? Si ce que tu dis était vrai, la gazelle, combinée par la nature pour servir de pâture, ne fuirait pas, elle resterait là, figée sur place par la nature de sa combinaison pour servir de pâture. Il y a bien une gazelle et un lion, Tatonga.
-Je crois que tu as raison, Tictoc, la gazelle n’est pas et ne se sent pas soumise aux lois de la nature qui l’a faite. Elle jouit d’une grande autonomie, elle le sait, le sent. Elle sait que c’est elle, qu’il y a elle et le reste du monde, qu’elle en est indépendante et qu’elle est libre de ses faits et gestes. Elle sait qu’elle est une entité, qu’elle a une identité à part. Qu’elle est un être dans le monde et non une simple partie, une pièce, du monde.
-Que veux-tu dire par là, Tatonga ?
-Je crois que le mot qui convient le mieux, Tictoc, pour ne pas faire de longs discours inutiles, c’est âme. La gazelle est une âme, Tictoc, un être dans le monde. Chaque oiseau qui vole dans le monde est une âme dans le monde, Tictoc, c’est un visiteur de passage, il ne fait pas partie du monde. Ne vois-tu donc pas combien la gazelle et les oiseaux sont différents des galaxies, des astres, des planètes ? Le biologique, Tictoc, ne provient pas d’une bouillie minérale, n’est pas fait d’argile et de glaise. Cette histoire ne tient pas debout. Il n’y a aucune ressemblance entre le biologique et cet univers minéral, le biologique est totalement différent, il fait vraiment figure d’intrus, d’hôte dans une auberge. D’où vient-il, je ne sais pas, Tictoc, mais c’est un étranger. Dans cet immense univers, il y a quelques étrangers, en nombre, en quantité infinitésimal. D’où viennent-ils, je ne sais pas. Les explorateurs du ciel aussi se le demandent, mais c’est dans l’univers minéral, dans les planètes, qu’ils cherchent cette origine, là où elle ne peut pas se trouver."
Tatonga- Admin
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Date d'inscription : 11/11/2015
Age : 48
Re: Pérégrinations 3.
L'univers que nous percevons et dont nous faisons partie n'est qu'une infime partie de ce qu'il est réellement.
En réalité, nous ne voyons et étudions (avec notre science) que la partie la plus matérielle de celui-ci.
Des domaines entiers tels que l'âme et l'esprit (et bien d'autres choses encore que ne pouvons même pas imaginer) échappent totalement à notre science.
Voir sur le lien ci-dessous, une vision globale de l'Univers et de ses différentes composantes.
https://sway.office.com/CLYhvEdq313ciCFG?ref=Link
En réalité, nous ne voyons et étudions (avec notre science) que la partie la plus matérielle de celui-ci.
Des domaines entiers tels que l'âme et l'esprit (et bien d'autres choses encore que ne pouvons même pas imaginer) échappent totalement à notre science.
Voir sur le lien ci-dessous, une vision globale de l'Univers et de ses différentes composantes.
https://sway.office.com/CLYhvEdq313ciCFG?ref=Link
Brahim- Messages : 650
Date d'inscription : 11/04/2016
Age : 81
Localisation : Ile de France
Re: Pérégrinations 3.
Salut Brahim, spiritualisation de la matière et matérialisation de l’esprit… c’est bien ce que je disais dans l’un de mes derniers posts Mais je ne suis pas d’accord quand on sépare esprit, âme et vie. L’auteur de ce tableau s’est laissé influencer par les vieilles visions religieuses.
Il pleut.
"Tatonga, tu as dit que nous venions d’ailleurs, mais tu ne sais pas d’où.
-Ni moi, ni la science ne pouvons le savoir, Tictoc, mais ce n’est pas le plus important.
-Qu’est-ce qui est donc important ?
-Le plus important, Tictoc, est de bien comprendre que l’univers minéral, d’une part, et la gazelle, l’oiseau, l’homme, d’autre part, sont deux choses bien distinctes. Nous l’oublions trop souvent, Tictoc. L’univers héberge les oiseaux, leur sert de maison, et la gazelle n’est pas une brique de la maison, elle y habite.
-Nous venons donc d’ailleurs…
-D’ailleurs, mais d’où veux-tu qu’on vienne, Tictoc, il n’y a partout que l’univers, tu ne peux pas venir d’un coin de l’univers. Il ne faut pas croire, Tictoc, que la science découvra un jour que nous venons de tel endroit pour atterrir ici, ça ressemble trop à cette histoire des extraterrestres.
-Et on vient d’où alors ?
-Je crois, Tictoc, que la vie ou l’esprit, choisis le mot qui te convient, pleut depuis toujours, sans cesse, partout, sur la lune, sur la terre, sur le soleil, sur saturne, neptune, mars, partout, sur toutes les planètes, sur toutes les galaxies, et qu’elle prend corps là où elle peut s’acclimater.
-S’acclimater ?
-Oui, Tictoc, pour s’incarner, se développer, prendre corps, l’esprit ou la vie a besoin d’un environnement propice et même d’une couveuse, Tictoc, et c’est pour cela que tu as une mère. Même une graine de citrouille, Tictoc, ne peut pas pousser si tu ne la recouvres pas de terre. Les laboureurs le savent.
-Il pleut, mais il peut d’où, ça tombe d’où, Tatonga ?
-En vérité, ça ne tombe pas, Tictoc, il n’y a ni haut, ni bas, rien ne pleut. C’est tout l’univers, Tictoc, qui baigne dans l’esprit, dans la vie, comme dans un océan, et la vie pousse là où cela lui est possible. Tu comprends dès lors que la science ne découvrira jamais un recoin dans l’univers dont nous serions originaires.
-Si c’est ainsi, si nous avons plu comme les gouttes de pluie, comment se fait-il, Tatonga, que nous soyons faits des mêmes substances qui se trouvent dans la terre ?
-Tictoc, tu n’as pas encore bien compris à quoi sert la couveuse. C’est là, Tictoc, qu’on prépare l’esprit que tu es à vivre sur terre, c’est là, Tictoc que l’on nourrit et construit ton corps, ton incarnation, de façon à le rendre compatible avec le milieu ou il doit évoluer. C’est là qu’on te donne des poumons et du fer, c’est là qu’on te tisse avec du magnésium, et c’est pour cette raison que tu passes d’abord dans la couveuse. Pour te préparer, Tictoc, avant de te débarquer. Et si la terre n’était faite que de carottes, tu serais à l’heure qu’il est aussi rouge qu’une tomate. Bien sûr, tu ne pouvais pas comprendre, Tictoc, parce que tu ne t’es jamais étonné, tu ne t’es jamais demandé pourquoi ce passage par les couveuses, cela te semblait aller de soi. Eh bien non, Tictoc, rien ne va de soi, il faut toujours t’interroger."
Tatonga- Admin
- Messages : 7402
Date d'inscription : 11/11/2015
Age : 48
Re: Pérégrinations 3.
L'Homme est une entité à part entière, une et indivisible. Cela ne l'empêche pas d'avoir un foie, un cerveau, un cœur, des cheveux, des intestins, des yeux, une intelligence, des sentiments, une mémoire ... tous différents les uns des autres.Tatonga a écrit: je ne suis pas d’accord quand on sépare esprit, âme et vie.
Rien n'empêche l'Univers, aussi unique et indivisible soit-il, d'avoir une composante matérielle, une composante biologique, une composante spirituelle et bien d'autres composantes que nous ignorons totalement.
Ce n'est pas étonnant car c'est moi qui en suis l'auteurTatonga a écrit:L’auteur de ce tableau s’est laissé influencer par les vieilles visions religieuses.
On aurait tord de rejeter complètement les anciens.
Certes, ils se sont trompés sur beaucoup de choses, mais il leur est aussi arrivé de dire des vérités car ils avaient beaucoup de sagesse, d'intuition et de lucidité.
Le tout est de savoir trier.
Brahim- Messages : 650
Date d'inscription : 11/04/2016
Age : 81
Localisation : Ile de France
Re: Pérégrinations 3.
Ah Brahim, c'est donc toi le créateur de ce tableau ! Décidément, il n'y a que des créateurs ici Et tu les édites où tes tableaux, tu les sèmes à tout vent comme je sème mes textes et comme on prêchait il y a longtemps la bonne parole ? Allez, on va lire mère-grand.
Mère-grand et le loup.
"Tatonga, sais-tu ce que je deviendrai plus tard ?
-Personne ne le sais, Tictoc, personne, même l’univers ne le sait pas.
-Mon devenir n’est donc pas déterminé ?
-Rien n’est déterminé, Tictoc, rien, tout est livré au hasard. Si les choses étaient déterminées, cela signifierait que l’univers a un but. Or un but finit par être atteint, et si le but est atteint, l’univers n’aurait plus de raison d’être. Le but de l’univers, Tictoc, est d’être, d’être là. Il n’a pas d’autre but, rien n’est donc déterminé, tout est livré au hasard. Et puis pourquoi veux-tu que l’univers se soucie de ton devenir ?
-Le hasard donc, mais c’est quoi ce hasard ?
-Il faut d’abord savoir ce qu’est l’univers, Tictoc. L’univers est fait de beaucoup de choses qu’on ne connait pas et qu’il ne faut pas confondre avec les objets que tu vois, fait d’esprit aussi. C’est un tout où rien ne se perd, rien ne se crée, où tout se transforme, comme disait Lavoisier qui ne croyait pas si bien dire. Que deviendras-tu ? Tu peux être sûr, Tictoc, que tu ne disparaitras pas. Faut-il t’en réjouir, là c’est moins sûr.
-Voilà bien un suspense, Tatonga…
-Tictoc, prends une casserole pleine d’eau, bien fermée et bien solide pour éviter que ça explose, où tu auras mis une brindille et fais bouillir. La brindille c’est toi, ton esprit évidemment, pas ton corps. Tu verras que rien ne peut en sortir et rien ne peut y entrer. Tu verras la brindille descendre, monter, tournoyer, aller à droite, à gauche, dans tous les sens. C’est le sort qui t’attend, Tictoc, tout peut t’arriver sans que personne l’ait voulu ou le sache. Rien n’est déterminé, tout est livré au hasard, et c’est cela qui fait la pérennité de l’univers. L’univers ne perd rien, pas même sa vapeur, ne détermine rien, ne prend aucune direction, il se contente de bouillir sans se préoccuper de rien.
-Mais c’est dangereux, Tatonga…
-Tu ne savais donc pas, Tictoc, que tout danger vient de la vie ? Pas de vie, pas de danger. Il n’y a que la vie qui soit dangereuse. L’univers ne sait même pas ce qu’est un danger. Les planètes et les galaxies peuvent se télescoper, il peut t’arriver le meilleur comme le pire du pire, l’univers s’en fout. C’est ça l’univers, ce n’est pas seulement une infinité de choses, c’est aussi une infinité de possibles, une infinité de bonheurs et une infinité de malheurs. Tout y est infini. Voilà, Tictoc, tu sais tout maintenant.
-Et le Dieu amour et bienveillant ?
-Ça, Tictoc, c’est l’histoire du loup qui se déguise en mère-grand pour abuser le petit chaperon rouge.
-Au fait, Tatonga, tu ne m’as toujours pas dit qui a fait les petits trous dans les seins des mamans pour allaiter les petits bébés.
-Ce sera pour la prochaine fois, Tictoc."
Mère-grand et le loup.
"Tatonga, sais-tu ce que je deviendrai plus tard ?
-Personne ne le sais, Tictoc, personne, même l’univers ne le sait pas.
-Mon devenir n’est donc pas déterminé ?
-Rien n’est déterminé, Tictoc, rien, tout est livré au hasard. Si les choses étaient déterminées, cela signifierait que l’univers a un but. Or un but finit par être atteint, et si le but est atteint, l’univers n’aurait plus de raison d’être. Le but de l’univers, Tictoc, est d’être, d’être là. Il n’a pas d’autre but, rien n’est donc déterminé, tout est livré au hasard. Et puis pourquoi veux-tu que l’univers se soucie de ton devenir ?
-Le hasard donc, mais c’est quoi ce hasard ?
-Il faut d’abord savoir ce qu’est l’univers, Tictoc. L’univers est fait de beaucoup de choses qu’on ne connait pas et qu’il ne faut pas confondre avec les objets que tu vois, fait d’esprit aussi. C’est un tout où rien ne se perd, rien ne se crée, où tout se transforme, comme disait Lavoisier qui ne croyait pas si bien dire. Que deviendras-tu ? Tu peux être sûr, Tictoc, que tu ne disparaitras pas. Faut-il t’en réjouir, là c’est moins sûr.
-Voilà bien un suspense, Tatonga…
-Tictoc, prends une casserole pleine d’eau, bien fermée et bien solide pour éviter que ça explose, où tu auras mis une brindille et fais bouillir. La brindille c’est toi, ton esprit évidemment, pas ton corps. Tu verras que rien ne peut en sortir et rien ne peut y entrer. Tu verras la brindille descendre, monter, tournoyer, aller à droite, à gauche, dans tous les sens. C’est le sort qui t’attend, Tictoc, tout peut t’arriver sans que personne l’ait voulu ou le sache. Rien n’est déterminé, tout est livré au hasard, et c’est cela qui fait la pérennité de l’univers. L’univers ne perd rien, pas même sa vapeur, ne détermine rien, ne prend aucune direction, il se contente de bouillir sans se préoccuper de rien.
-Mais c’est dangereux, Tatonga…
-Tu ne savais donc pas, Tictoc, que tout danger vient de la vie ? Pas de vie, pas de danger. Il n’y a que la vie qui soit dangereuse. L’univers ne sait même pas ce qu’est un danger. Les planètes et les galaxies peuvent se télescoper, il peut t’arriver le meilleur comme le pire du pire, l’univers s’en fout. C’est ça l’univers, ce n’est pas seulement une infinité de choses, c’est aussi une infinité de possibles, une infinité de bonheurs et une infinité de malheurs. Tout y est infini. Voilà, Tictoc, tu sais tout maintenant.
-Et le Dieu amour et bienveillant ?
-Ça, Tictoc, c’est l’histoire du loup qui se déguise en mère-grand pour abuser le petit chaperon rouge.
-Au fait, Tatonga, tu ne m’as toujours pas dit qui a fait les petits trous dans les seins des mamans pour allaiter les petits bébés.
-Ce sera pour la prochaine fois, Tictoc."
Tatonga- Admin
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Age : 48
Re: Pérégrinations 3.
Le poussin.
"Alors, Tatonga, qui a percé les petits trous dans les seins des mamans ? Je crois bien que c’est Dieu, sinon je ne vois pas comment.
-Tictoc, Dieu, tu ne l’as jamais rencontré ni vu. Tu ne peux pas invoquer ce que tu ne connais pas pour expliquer ce que tu ne comprends pas ou pour répondre aux questions que tu te poses. Ce serait trop facile, Tictoc, tu n’aurais plus besoin de chercher ou de réfléchir, même pas de te poser des questions puisque Dieu serait là pour répondre à tout. De toute façon, tu ne résoudrais jamais rien de cette façon.
-Mais c’est qui alors, ce n’est quand même pas la maman…
-Non, ce n’est pas la maman, Tictoc, maman n’a même pas besoin du bébé, pourquoi en ferait-elle ? c’est le bébé, c’est le premier bébé de la création, c’est l’esprit bébé, l’esprit qui voulait être bébé. Le premier bébé, car par la suite, le cycle maman-bébé-bébé-maman est devenu quasi-industriel, une simple reproduction du premier prototype. C’est ce bébé-là, Tictoc, le premier, qui a fait la maman et percé ses seins.
-Le bébé qui fait la maman, ha ha ha, tu es marrant, Tatonga, moi on m’a toujours dit que c’est les mamans qui font des bébés.
-Il ne faut pas sous-estimer l’esprit bébé, Tictoc, il est très puissant, très intelligent, pas comme toi, mais d’une intelligence d’une autre nature, celle qui est capable de produire rien qu’avec l’esprit, de créer, pas seulement reproduire, plagier comme toi. Cet esprit, Tictoc, a été capable de se créer lui-même en se transformant pour devenir bébé, et de créer ce qu’il lui fallait, toutes choses que les sciences réunies seraient incapables de faire ; la science peut juste cloner, c’est-à-dire reproduire, mais pas plus.
-Ce n’est pas croyable, Tatonga, et puis ce n’est pas ce que dit la science.
-C’est pourtant la seule réponse, Tictoc. Envisage l’inverse, la maman qui fait des bébés, et tu comprendras. D’abord, où trouverais-tu la maman qui te ferait des bébés, au supermarché ? Tu vois que ce n’est pas possible. Quant à la science, Tictoc, qui fait remonter l’apparition de bébé, de l’homme, à 2 ou 300 millénaires, elle s’intéresse au physique, à la forme du corps. Or, l’esprit bébé, l’esprit de toute chose, a de tout temps existé, il existe en même temps que l’univers et avec l’univers, c’est une composante de l’univers. Ils sont concomitants et consubstantiels. Si j’ai parlé de premier esprit bébé, c’est parce que je suis obligé de présenter les choses de façon linéaire pour pouvoir expliquer. L’esprit ou la vie n’est pas apparu à un moment donné, il a toujours existé, comme nous le disait notre ami Gaston.
-Et le poussin, Tatonga ?
-C’est la même chose, Tictoc. Avant d’être poussin, il a été esprit, puis il a été autre chose, sous une autre forme, il n’est pas apparu soudainement. Rappelle-toi Lavoisier dont je t’ai parlé la dernière fois. Et c’est ce poussin, Tictoc, qui a fait la poule et l’œuf afin de s’y embarquer et de débarquer par la suite sur terre, comme un cosmonaute. Tu sais que l’esprit se fait matière et vice versa. Crois-tu qu’il se transforme ainsi pour s’amuser ? C’est pour devenir bébé et poussin, et pour construire sa maison avec toutes les commodités nécessaires : la maman, les seins, le lait, la poule, l’œuf et le grain.
-C’est donc l’esprit de bébé qui a percé les seins… ce n’est pas Dieu ?
-Oui, Tictoc, c’est lui qui a fait la maman comme on fait son nid, pour s’y installer et s’entrainer, se préparer à la vie terrestre et c’est lui qui a percé les petits trous pour pouvoir téter par la suite, tout comme le poussin a fait la poule et prévu l’œuf. Il ne faut pas chercher d’autres réponses, Tictoc, il n’y en a pas, c’est la seule possible, logique et cohérente. Maintenant qu’on a bien clarifié les choses, tu peux appeler ce phénomène ou ton figuier du nom que tu veux, tu peux l’appeler Dieu, c’est sans inconvénients, mais pas avant."
"Alors, Tatonga, qui a percé les petits trous dans les seins des mamans ? Je crois bien que c’est Dieu, sinon je ne vois pas comment.
-Tictoc, Dieu, tu ne l’as jamais rencontré ni vu. Tu ne peux pas invoquer ce que tu ne connais pas pour expliquer ce que tu ne comprends pas ou pour répondre aux questions que tu te poses. Ce serait trop facile, Tictoc, tu n’aurais plus besoin de chercher ou de réfléchir, même pas de te poser des questions puisque Dieu serait là pour répondre à tout. De toute façon, tu ne résoudrais jamais rien de cette façon.
-Mais c’est qui alors, ce n’est quand même pas la maman…
-Non, ce n’est pas la maman, Tictoc, maman n’a même pas besoin du bébé, pourquoi en ferait-elle ? c’est le bébé, c’est le premier bébé de la création, c’est l’esprit bébé, l’esprit qui voulait être bébé. Le premier bébé, car par la suite, le cycle maman-bébé-bébé-maman est devenu quasi-industriel, une simple reproduction du premier prototype. C’est ce bébé-là, Tictoc, le premier, qui a fait la maman et percé ses seins.
-Le bébé qui fait la maman, ha ha ha, tu es marrant, Tatonga, moi on m’a toujours dit que c’est les mamans qui font des bébés.
-Il ne faut pas sous-estimer l’esprit bébé, Tictoc, il est très puissant, très intelligent, pas comme toi, mais d’une intelligence d’une autre nature, celle qui est capable de produire rien qu’avec l’esprit, de créer, pas seulement reproduire, plagier comme toi. Cet esprit, Tictoc, a été capable de se créer lui-même en se transformant pour devenir bébé, et de créer ce qu’il lui fallait, toutes choses que les sciences réunies seraient incapables de faire ; la science peut juste cloner, c’est-à-dire reproduire, mais pas plus.
-Ce n’est pas croyable, Tatonga, et puis ce n’est pas ce que dit la science.
-C’est pourtant la seule réponse, Tictoc. Envisage l’inverse, la maman qui fait des bébés, et tu comprendras. D’abord, où trouverais-tu la maman qui te ferait des bébés, au supermarché ? Tu vois que ce n’est pas possible. Quant à la science, Tictoc, qui fait remonter l’apparition de bébé, de l’homme, à 2 ou 300 millénaires, elle s’intéresse au physique, à la forme du corps. Or, l’esprit bébé, l’esprit de toute chose, a de tout temps existé, il existe en même temps que l’univers et avec l’univers, c’est une composante de l’univers. Ils sont concomitants et consubstantiels. Si j’ai parlé de premier esprit bébé, c’est parce que je suis obligé de présenter les choses de façon linéaire pour pouvoir expliquer. L’esprit ou la vie n’est pas apparu à un moment donné, il a toujours existé, comme nous le disait notre ami Gaston.
-Et le poussin, Tatonga ?
-C’est la même chose, Tictoc. Avant d’être poussin, il a été esprit, puis il a été autre chose, sous une autre forme, il n’est pas apparu soudainement. Rappelle-toi Lavoisier dont je t’ai parlé la dernière fois. Et c’est ce poussin, Tictoc, qui a fait la poule et l’œuf afin de s’y embarquer et de débarquer par la suite sur terre, comme un cosmonaute. Tu sais que l’esprit se fait matière et vice versa. Crois-tu qu’il se transforme ainsi pour s’amuser ? C’est pour devenir bébé et poussin, et pour construire sa maison avec toutes les commodités nécessaires : la maman, les seins, le lait, la poule, l’œuf et le grain.
-C’est donc l’esprit de bébé qui a percé les seins… ce n’est pas Dieu ?
-Oui, Tictoc, c’est lui qui a fait la maman comme on fait son nid, pour s’y installer et s’entrainer, se préparer à la vie terrestre et c’est lui qui a percé les petits trous pour pouvoir téter par la suite, tout comme le poussin a fait la poule et prévu l’œuf. Il ne faut pas chercher d’autres réponses, Tictoc, il n’y en a pas, c’est la seule possible, logique et cohérente. Maintenant qu’on a bien clarifié les choses, tu peux appeler ce phénomène ou ton figuier du nom que tu veux, tu peux l’appeler Dieu, c’est sans inconvénients, mais pas avant."
Tatonga- Admin
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Re: Pérégrinations 3.
Tatonga a écrit:Ah Brahim, c'est donc toi le créateur de ce tableau ! Décidément, il n'y a que des créateurs ici Et tu les édites où tes tableaux, tu les sèmes à tout vent comme je sème mes textes et comme on prêchait il y a longtemps la bonne parole ?
Mes tableaux, je les mets dans des bouteilles et je les jette à la mer.
Brahim- Messages : 650
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Re: Pérégrinations 3.
C'est vrai que dans le vent, ça risque de se perdre dans les airs; une bouteille à la mer, ça suscite la curiosité, tout le monde voudrait voir ce qu'il y a dedans. C'est fou ce que Dieu fait parler de lui, partout, dans les airs, en mer, sur terre. Même ceux qui ne connaissent pas le mot Dieu comprennent ce que c'est, tant il ressemble à l'homme. Mais ce sont paradoxalement les peuples qui ignorent ce mot qui ont la meilleure conception de dieu, du mystère. Le mot Dieu est un carcan dans lequel s'étaient enfermés les monothéistes, et depuis ce temps, les plus éclairés d'entre eux ne cessent de se débattre, à coups d'interprétations et de métaphores pour s'en libérer et voir plus large. Ils ne savent plus quoi faire pour parler de dieu, sans que Dieu ne vienne parasiter leur propos. Comment parler de dieu sans Dieu ?Brahim a écrit:
Mes tableaux, je les mets dans des bouteilles et je les jette à la mer.
Tatonga- Admin
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Re: Pérégrinations 3.
Je crois en l'existence de Dieu car, au plus profond de moi-même, il y a "quelque chose" qui me chuchote et me dis avec insistance que Dieu existe bel et bien.
Supprimer Dieu revient à dire que tout est dû au hasard, éventualité à laquelle je ne crois pas un seul instant.
Quand bien même on opterait pour une solution intermédiaire (sans Dieu et sans hasard), solution selon laquelle seul l'Univers existerait et se suffirait à lui-même, on serait bien obligés d'admettre que cet Univers a en son sein une intelligence qui "ferait fonction" de Dieu.
Pour moi, Dieu et l'Univers sont deux "Entités" qui s’entremêlent tout en restant distinctes :
Dieu est invisible et incompréhensible à l'être humain.
L'Univers est visible, palpable et compréhensible à l'être humain.
Dieu est éternel ; IL a toujours été et sera toujours.
L'Univers a une durée de vie limitée. Il est né un jour (Big-Bang ?) et disparaitra un autre jour, pour renaitre encore ...
Dieu (non incarné) n'a pas besoin d'un Univers pour être. IL est indépendant et se suffit à lui-même.
L'Univers est dépendant de Dieu et a besoin de Lui pour exister. Pas de Dieu, pas d'Univers.
Dieu est l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le début et la fin de toute chose.
L'Univers est le reste de l'alphabet. Il est ce qui existe entre le début et la fin.
Dieu ne ressemble à rien que l'on connaisse (nous les humains). On ne peut donc pas Le décrire.
L'Univers (qui est un macrocosme) a des similitudes avec l'Homme (le microcosme). C'est la raison pour laquelle les anciens Grecs disaient : "Connais-toi toi-même et tu connaitras l'Univers et les dieux".
Supprimer Dieu revient à dire que tout est dû au hasard, éventualité à laquelle je ne crois pas un seul instant.
Quand bien même on opterait pour une solution intermédiaire (sans Dieu et sans hasard), solution selon laquelle seul l'Univers existerait et se suffirait à lui-même, on serait bien obligés d'admettre que cet Univers a en son sein une intelligence qui "ferait fonction" de Dieu.
Pour moi, Dieu et l'Univers sont deux "Entités" qui s’entremêlent tout en restant distinctes :
Dieu est invisible et incompréhensible à l'être humain.
L'Univers est visible, palpable et compréhensible à l'être humain.
Dieu est éternel ; IL a toujours été et sera toujours.
L'Univers a une durée de vie limitée. Il est né un jour (Big-Bang ?) et disparaitra un autre jour, pour renaitre encore ...
Dieu (non incarné) n'a pas besoin d'un Univers pour être. IL est indépendant et se suffit à lui-même.
L'Univers est dépendant de Dieu et a besoin de Lui pour exister. Pas de Dieu, pas d'Univers.
Dieu est l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le début et la fin de toute chose.
L'Univers est le reste de l'alphabet. Il est ce qui existe entre le début et la fin.
Dieu ne ressemble à rien que l'on connaisse (nous les humains). On ne peut donc pas Le décrire.
L'Univers (qui est un macrocosme) a des similitudes avec l'Homme (le microcosme). C'est la raison pour laquelle les anciens Grecs disaient : "Connais-toi toi-même et tu connaitras l'Univers et les dieux".
Brahim- Messages : 650
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Re: Pérégrinations 3.
Entièrement d’accord, Brahim, sur tous les points. Il y a bien une intelligence, supérieure et d’une autre nature que la nôtre, qu’on peut appeler dieu.
Qu’on constate cette intelligence dans la nature, dans notre corps, il serait absurde de l’attribuer à la matière, et quand même ce serait le cas, quand même elle appartiendrait à la matière, elle n’en serait pas moins d’origine divine. C’est indéniable, incontestable. Pas de problème donc, mais le vrai problème n’est pas là.
C’est quand nous disons que nous sommes ses chouchous, que dieu a fait le monde pour nous, qu’il prend et prendra soin de nous, etc., que c’est moins crédible, logiquement et scientifiquement parlant. Aucun constat, aucun argument sérieux ne permet d’accréditer une telle thèse, bien au contraire.
On peut le penser bien sûr, le sentir très fort, mais on sait bien que penser et ressentir quelque chose n’est preuve de rien, surtout quand la réalité montre tout le contraire : des hommes abandonnés à leur misérable sort sur terre et dont on ne sait plus rien une fois qu’ils ont disparu. Nous savons très bien que même rêver quelque chose en images et en couleurs ne prouve pas la réalité du fait.
Le dieu dont tu nous parles, Brahim, ressemble fort à ce que notre ami Gaston appelait Energie, une énergie indifférente et insensible, jusqu’à preuve du contraire, et cette preuve-là on n’en a pas le moindre indice. Il ne faut pas croire que l’absence d’indices est normale, ça ne l’est pas, et rien ne permet de justifier qu’il n’y en ait pas.
Qu’on constate cette intelligence dans la nature, dans notre corps, il serait absurde de l’attribuer à la matière, et quand même ce serait le cas, quand même elle appartiendrait à la matière, elle n’en serait pas moins d’origine divine. C’est indéniable, incontestable. Pas de problème donc, mais le vrai problème n’est pas là.
C’est quand nous disons que nous sommes ses chouchous, que dieu a fait le monde pour nous, qu’il prend et prendra soin de nous, etc., que c’est moins crédible, logiquement et scientifiquement parlant. Aucun constat, aucun argument sérieux ne permet d’accréditer une telle thèse, bien au contraire.
On peut le penser bien sûr, le sentir très fort, mais on sait bien que penser et ressentir quelque chose n’est preuve de rien, surtout quand la réalité montre tout le contraire : des hommes abandonnés à leur misérable sort sur terre et dont on ne sait plus rien une fois qu’ils ont disparu. Nous savons très bien que même rêver quelque chose en images et en couleurs ne prouve pas la réalité du fait.
Le dieu dont tu nous parles, Brahim, ressemble fort à ce que notre ami Gaston appelait Energie, une énergie indifférente et insensible, jusqu’à preuve du contraire, et cette preuve-là on n’en a pas le moindre indice. Il ne faut pas croire que l’absence d’indices est normale, ça ne l’est pas, et rien ne permet de justifier qu’il n’y en ait pas.
Tatonga- Admin
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Re: Pérégrinations 3.
L’architecte.
"Tatonga, comment va le monde ?
-Très mal, Tictoc, ce qui se passe n’augure rien de bon, ça va finir très mal et dans pas très longtemps. Le danger est partout, ce ne sont plus deux blocs qui se menacent, mais de nombreux pôles qui se narguent ouvertement, tout un livre ne suffirait pas pour en parler, il suffit qu’un fou, il suffit d’une étincelle et c’est l’apocalypse.
-C’est donc à cause des armes…
-Pas seulement, Tictoc, pas seulement à cause des armes. L’homme a complètement défiguré le monde, et il va le payer très cher.
-Il l’a changé comment ?
-Il y a longtemps, Tictoc, très longtemps, tu pouvais vivre dans ton village, isolé et à l’écart du monde, manger et boire ce que la nature t’offrait ou ce que tu cultivais, te vêtir de poil de chèvre ou de chameau, te chauffer au feu de bois, te déplacer à pieds ou à dos d’âne.
-Et ce n’est plus possible ?
-Plus jamais, Tictoc. Aujourd’hui, tu es relié au monde entier, tout s’est mondialisé, le marché, les marchandises, les services, les capitaux, les techniques, le travail, et même les virus, tout, absolument tout. Tu dépends du monde entier pour t’approvisionner, pour produire, pour vendre, pour te déplacer, pour travailler, pour vivre et pour survivre. Il suffit que ça aille mal quelque part, même très loin de toi, d’une crise, pour que tu en pâtisses, pour que tout s’effondre. Pas besoin d’armes pour détruire le monde.
-Mais pourquoi en est-on arrivés là, Tatonga ?
-Le désir de richesses et de puissance, la recherche du bien-être, Tictoc, du confort, du luxe, du superflu, et surtout parce que nous devenons de plus en plus nombreux à mesure que le temps passe. Comme chaque femme peut donner le jour à 20 ou 30 enfants et avoir cent ou deux cents petits-enfants, fais le calcul ! Une économie de subsistance ne pouvait plus suffire, il fallait produire chaque jour davantage de biens et de services pour répondre à la demande. Une sorte de fatalité a voulu que nous croissions de façon exponentielle, comme si notre fin était programmée dès le départ.
-Bof, Tatonga, la sagesse finira par prévaloir, et l’homme trouvera comme d’habitude des solutions ?
-Quel homme, Tictoc ? Les hommes n’ont jamais été en désaccord autant qu’aujourd’hui, ce qu’on appelait la guerre froide n’a fait que s’envenimer au fil du temps. Même les valeurs dites universelles n’ont rien d’universel. Tu peux voir ici un pouvoir ordonner à son armée de tirer sans sommation sur les manifestants réclamant la liberté pendant que d’autres puissances accourent pour prêter main forte aux tueurs. Tu peux voir là une dictature bien décidée à se maintenir manu militari, et le monde divisé entre ceux qui approuvent et ceux qui désapprouvent. Tu peux voir d’autres prétexter la démocratie et invoquer la liberté pour asservir d’autres peuples. Tout est bon pour écraser les peuples. Les peuples, Tictoc, sont instrumentalisés à des fins d’influence géostratégique, et peu importe qu’ils crèvent par centaines de millions. Ils sont devenus des jouets entre les mains de fripouilles. Tu paies quelqu’un pour construire tes écoles, tes hôpitaux et tes routes avec ton propre argent et il s’avère être un esbroufeur mythomane qui ne pense qu’à laisser son nom à la postérité en multipliant les idioties, il démolit toutes tes institution pour les remplacer par ses imbécilités dans l’espoir de passer pour un grand bâtisseur, il rêve d’être César, d’être Napoléon, d’être Atatürk, il s’emploie à refaire les guerres d’il y a deux cents ans pendant que tu attends toujours l’école de demain et le pain, il rêve d’être à la tête d’un empire sans se rendre compte qu’il fait rire le monde entier, il se prend pour un monarque médiéval de droit divin, il s’arroge des droits de propriété sur ta maison, sur tes biens, sur ta personne, sur ton âme. Il s’invente des conflits pour faire figure de héros et t’envoyer te battre contre tes voisins pendant qu’il se met bien à l’abri dans son blockhaus. Il se mêle de régenter ta vie, de te dire comment t’habiller, manger, boire, parler, qui, quoi et comment prier, comme s’il avait été mandaté par Dieu, au lieu de s’occuper de ses fesses. Je ne comprends pas, Tictoc, que nos Constitutions, même celles dites modernes, gardent encore aujourd’hui presque tout des vieilles monarchies de droit divin, dites absolues. Pas besoin d’armes donc pour détruire l’homme, Tictoc, la bêtise et la forfanterie suffisent.
-Que faut-il faire alors ?
-Ce qui devait être fait a été fait, Tictoc. La nature ou Dieu a fait les choses de telle sorte que l’homme s’avilisse et s’anéantisse pour laisser place à autre chose. Tu sais, Tictoc, c’est bien Dieu qui a créé le monde, mais quel architecte a fait les plans ?"
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Re: Pérégrinations 3.
Le sans-sens.
"Tatonga, que cherches-tu ?
-Rien, Tictoc, il n’y a rien à chercher. Les choses, la terre et le ciel, sont, c’est tout, elles sont et sont telles qu’elles sont.
-Je n’ai pas compris.
-Tictoc, il y a ce qu’il y a, c’est tout. Il n’y a rien à comprendre, il y a ce qu’il y a et il est tel qu’il est. Il n’y a rien à chercher, rien à trouver, rien à expliquer, rien à comprendre.
-Voilà que tu te prends pour Lao-Tseu ou pour Confucius ou je ne sais qui…
-Je ne sais pas si tu as remarqué, Tictoc, mais ces gens qui existaient un demi-millénaire avant Jésus étaient beaucoup plus sages que nos prophètes venus bien plus tard et en savaient davantage que nous aujourd’hui.
-Ils avaient dit ça ?
-Non, Tictoc, c’est moi qui le dis. Les choses sont telles qu’elles sont, il n’y a rien à chercher. Il y a ce que tu vois, rien n’est caché. Il n’y a pas de cause, tictoc, pas de raison, pas de but, il n’y a rien à chercher et rien à trouver. De même qu’il n’y a ni haut ni bas, ni droite ni gauche, il n’y a ni pourquoi, ni comment, ni où, ni d’où, ni vers où, ni début, ni suite, ni fin. Ces questions sont des travers de l’homme, une difformation de la pensée, c’est la pensée de l’homme qui est tordue, c’est l’homme qui pose des questions qui ne se posent pas, qui n’ont aucun sens, car les choses sont ainsi, c’est tout, sans origine, sans but, sans raison, sans cause.
-Comment le sais-tu ?
-Ce n’est pas bien difficile, Tictoc. Tout ce qui a un sens est dérisoire et éphémère. Ce qui est devait être sans sens pour être éternel, seul le sans-sens peut être éternel, indéfectible, infini. Le vrai, le seul sens, Tictoc, c’est le sans-sens. Ne fais pas comme tous ces philosophes déconcertés par l’absurde ; ce qu’il y a, ce n’est pas l’absurde, c’est le sans-sens et le sans-sens n’est pas absurde, Tictoc."
"Tatonga, que cherches-tu ?
-Rien, Tictoc, il n’y a rien à chercher. Les choses, la terre et le ciel, sont, c’est tout, elles sont et sont telles qu’elles sont.
-Je n’ai pas compris.
-Tictoc, il y a ce qu’il y a, c’est tout. Il n’y a rien à comprendre, il y a ce qu’il y a et il est tel qu’il est. Il n’y a rien à chercher, rien à trouver, rien à expliquer, rien à comprendre.
-Voilà que tu te prends pour Lao-Tseu ou pour Confucius ou je ne sais qui…
-Je ne sais pas si tu as remarqué, Tictoc, mais ces gens qui existaient un demi-millénaire avant Jésus étaient beaucoup plus sages que nos prophètes venus bien plus tard et en savaient davantage que nous aujourd’hui.
-Ils avaient dit ça ?
-Non, Tictoc, c’est moi qui le dis. Les choses sont telles qu’elles sont, il n’y a rien à chercher. Il y a ce que tu vois, rien n’est caché. Il n’y a pas de cause, tictoc, pas de raison, pas de but, il n’y a rien à chercher et rien à trouver. De même qu’il n’y a ni haut ni bas, ni droite ni gauche, il n’y a ni pourquoi, ni comment, ni où, ni d’où, ni vers où, ni début, ni suite, ni fin. Ces questions sont des travers de l’homme, une difformation de la pensée, c’est la pensée de l’homme qui est tordue, c’est l’homme qui pose des questions qui ne se posent pas, qui n’ont aucun sens, car les choses sont ainsi, c’est tout, sans origine, sans but, sans raison, sans cause.
-Comment le sais-tu ?
-Ce n’est pas bien difficile, Tictoc. Tout ce qui a un sens est dérisoire et éphémère. Ce qui est devait être sans sens pour être éternel, seul le sans-sens peut être éternel, indéfectible, infini. Le vrai, le seul sens, Tictoc, c’est le sans-sens. Ne fais pas comme tous ces philosophes déconcertés par l’absurde ; ce qu’il y a, ce n’est pas l’absurde, c’est le sans-sens et le sans-sens n’est pas absurde, Tictoc."
Tatonga- Admin
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Re: Pérégrinations 3.
Les dés du hasard.
"Tatonga, l’homme est bien un être exceptionnel, supérieur à toutes les créatures, à tout ce qui existe, n’est-ce pas ?
-Non, Tictoc.
-Et pourtant, il est le seul vraiment doué de pensée et de conscience.
-Ce que tu appelles pensée et conscience, Tictoc, n’est que pensée de l’homme.
-Comment ça, pensée de l’homme ?
-Elle n’est que pensée de l’homme, Tictoc, elle ne va pas plus loin. Elle est pensée de l’homme comme l’odeur de putois est odeur du putois, elle ne porte pas plus loin. La terre, le ciel, la lune, Neptune, Andromède, l’univers ignore cette pensée. Pas plus qu’il n’a de narines, l’univers n’a de pensée, il n’en a aucune idée, il ne sait pas ce que c’est. Elle n’est que pensée de l’homme ; hors de l’homme, elle n’est rien, elle ne vaut pas mieux que l’odeur du putois.
-Cela n’en fait pas moins une pensée, Tatonga, et c’est bien à nous que Dieu s’est adressé.
-Oui, c’est bien une pensée, mais elle ne vaut rien, elle ne vaut que pour toi, il y a que toi qui la sublimes. Quant à Dieu, Tictoc, il appartient à la pensée magique d’antan, à la pensée qui a créé les fées, les fantômes, les ogresses, les sorcières, les hercules, à la nuit sombre de la pensée religieuse qui, comble du comble, prétendait et prétend encore apporter la lumière. Nos aïeux d’il y a plus ou moins 2000 ans étaient convaincus que l’univers avait nécessairement un maitre, un organisateur, une cause, un sens et un but, toutes idées fausses évidemment, comme je te l’ai dit la fois passée, et ils avaient alors créé Dieu. Des idées périmées, Tictoc, d’un vieux monde désormais obsolète où pullulaient les mages, les gourous, les devins, les prophètes, les magiciens… Ce monde d’antan, Tictoc, il n’en reste plus grand-chose, il agonise. L’homme sait désormais que la lumière est dans la pensée rationnelle, profane.
-Je serais bien d’accord, Tatonga, mais tu oublies le plus important. Ce monde que tu décris comme un monstre froid et comateux, couve en son ventre la vie, des êtres sensibles et capables d’amour, qui se démarquent radicalement du reste. Or jamais, une simple mécanique, un monstre froid ou le hasard n’aurait fait apparaitre l’amour, jamais il n’en aurait eu ne serait-ce que l’idée. Quel que soit le temps dont il pourrait disposer, jamais le hasard ne pourrait faire apparaitre l’amour parmi les milliards de milliards de milliards de choses possibles… et au sein d’un monstre froid qui plus est. L’amour n’aurait même pas fait partie de ces possibles. Et puis, Tatonga, même le hasard a besoin de dés pour jouer, et s’il y a l’amour, c’est que l’amour était prévu, inscrit dans les dés. Par qui ? Certainement pas par un monstre froid.
-Tu as raison, Tictoc, il y a bien autre chose qu’un monstre froid et comateux."
"Tatonga, l’homme est bien un être exceptionnel, supérieur à toutes les créatures, à tout ce qui existe, n’est-ce pas ?
-Non, Tictoc.
-Et pourtant, il est le seul vraiment doué de pensée et de conscience.
-Ce que tu appelles pensée et conscience, Tictoc, n’est que pensée de l’homme.
-Comment ça, pensée de l’homme ?
-Elle n’est que pensée de l’homme, Tictoc, elle ne va pas plus loin. Elle est pensée de l’homme comme l’odeur de putois est odeur du putois, elle ne porte pas plus loin. La terre, le ciel, la lune, Neptune, Andromède, l’univers ignore cette pensée. Pas plus qu’il n’a de narines, l’univers n’a de pensée, il n’en a aucune idée, il ne sait pas ce que c’est. Elle n’est que pensée de l’homme ; hors de l’homme, elle n’est rien, elle ne vaut pas mieux que l’odeur du putois.
-Cela n’en fait pas moins une pensée, Tatonga, et c’est bien à nous que Dieu s’est adressé.
-Oui, c’est bien une pensée, mais elle ne vaut rien, elle ne vaut que pour toi, il y a que toi qui la sublimes. Quant à Dieu, Tictoc, il appartient à la pensée magique d’antan, à la pensée qui a créé les fées, les fantômes, les ogresses, les sorcières, les hercules, à la nuit sombre de la pensée religieuse qui, comble du comble, prétendait et prétend encore apporter la lumière. Nos aïeux d’il y a plus ou moins 2000 ans étaient convaincus que l’univers avait nécessairement un maitre, un organisateur, une cause, un sens et un but, toutes idées fausses évidemment, comme je te l’ai dit la fois passée, et ils avaient alors créé Dieu. Des idées périmées, Tictoc, d’un vieux monde désormais obsolète où pullulaient les mages, les gourous, les devins, les prophètes, les magiciens… Ce monde d’antan, Tictoc, il n’en reste plus grand-chose, il agonise. L’homme sait désormais que la lumière est dans la pensée rationnelle, profane.
-Je serais bien d’accord, Tatonga, mais tu oublies le plus important. Ce monde que tu décris comme un monstre froid et comateux, couve en son ventre la vie, des êtres sensibles et capables d’amour, qui se démarquent radicalement du reste. Or jamais, une simple mécanique, un monstre froid ou le hasard n’aurait fait apparaitre l’amour, jamais il n’en aurait eu ne serait-ce que l’idée. Quel que soit le temps dont il pourrait disposer, jamais le hasard ne pourrait faire apparaitre l’amour parmi les milliards de milliards de milliards de choses possibles… et au sein d’un monstre froid qui plus est. L’amour n’aurait même pas fait partie de ces possibles. Et puis, Tatonga, même le hasard a besoin de dés pour jouer, et s’il y a l’amour, c’est que l’amour était prévu, inscrit dans les dés. Par qui ? Certainement pas par un monstre froid.
-Tu as raison, Tictoc, il y a bien autre chose qu’un monstre froid et comateux."
Tatonga- Admin
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Re: Pérégrinations 3.
L’ange gardien.
"Tatonga, est-ce que la malchance, ça existe ?
-Pour sûr, Tictoc, puisqu’il t’arrive de rencontrer l’échec là où tu t’attends à un succès.
-Ce n’est pas ce que j’appellerais malchance, Tatonga, mais une et parfois plusieurs tuiles qui te tombent sur la tête l’une après l’autre.
-Oui, ça existe, Tictoc. Dans une situation indépendante de ta volonté, où tu as autant de chances de rencontrer un bien ou un mal, les biens et les mals doivent en principe se succéder, mais dans la réalité, tu peux avoir trois mals suivis de trois biens qui s’équilibrent en fin de compte. Ça s’équilibre en théorie, Tictoc, car il est possible qu’après trois malheurs successifs, tu sois bon pour la casse, incapable de te relever pour accueillir les trois biens qui arrivent.
-Mais pourquoi arrivent ces séries de trois ou quatre, Tatonga ?
-Ça, c’est le mystère impénétrable du hasard, Tictoc.
-Est-ce que ça ne peut pas être dû à une mauvaise rencontre, quelqu’un qui porte malheur, qui perturbe l’ordre logique des choses ?
-C’est possible, Tictoc, mais dans ce cas, tu n’as même pas de compensation après. Il est des personnes qui irradient le mal, le malheur, qu’il vaut mieux ne pas croiser. Dès qu’elles apparaissent, le ciel se couvre, la lumière décline ; à la campagne, tu entendrais un hibou hululer, des corbeaux croasser, tu verrais les oiseaux fuir à tire-d ’aile, effarouchés. Elles ont de tout temps existé, sous tous les cieux, chaque culture les a représentées sous des traits différents, mais toujours terrifiants. Ce n’est pas qu’un mythe, Tictoc.
-Voilà que tu deviens superstitieux, Tatonga…
-Je te dis de ne pas les croiser, mais parfois tu ne les aperçois même pas. C’est très dangereux, Tictoc, à moins que tu ne sois protégé.
-Protégé par qui ?
-Par ton ange gardien, Tictoc ; s’il est très vigilant, tu ne risques rien. Ton ange gardien guide tes pas, Tictoc, depuis ta naissance. C’est lui qui trace ton destin. Les grands virages, les grands tournants dans ta vie, c’est lui, Tictoc. Il agit très discrètement et tu ne le sais même pas. Les historiens, les historiographes, les biographes, ne le savent pas non plus, c’est pourquoi tu les vois expliquer le déroulement de la vie d’un homme par de grands évènements. Or non, la main de Dieu est invisible, Tictoc, c’est toujours un fait insignifiant qui change le cours de ta vie, cela peut être une rencontre imprévue de quelques minutes, un titre ou un entrefilet lu dans un journal abandonné là par un inconnu, une parole entendue, des faits insignifiants, Tictoc, auxquels tu ne fais même pas attention sur le moment.
-Bah, Tatonga, la vie fourmille de ce genre de détails, ce que tu fais là est une sorte de concordisme, tu es en train de rattacher ce que tu veux à n’importe quoi.
-Non, Tictoc, ces petits faits oubliés finissent un jour ou l’autre par se montrer au grand jour, se révéler à toi pour ce qu’ils sont… et tu comprends alors que c’étaient des signes du destin, que ce sont eux qui t’ont mis sur la bonne voie.
-Bon, bon, si j’ai un ange gardien protecteur, alors pourquoi m’arrive-t-il des ennuis ?
-Ton ange gardien n’est pas là, Tictoc, pour te soustraire à la vie, à ses aléas, pour t’empêcher de vivre l’aventure de la vie, ce n’est pas son rôle ; s’il le faisait, il ne te rendrait pas service. Son rôle est d’orienter ta vie, de lui faire prendre les directions les plus avantageuses pour toi, de te sauver, Tictoc, de te protéger pour t’éviter le naufrage ou de t’élever au rang qui t’était prédestiné."
"Tatonga, est-ce que la malchance, ça existe ?
-Pour sûr, Tictoc, puisqu’il t’arrive de rencontrer l’échec là où tu t’attends à un succès.
-Ce n’est pas ce que j’appellerais malchance, Tatonga, mais une et parfois plusieurs tuiles qui te tombent sur la tête l’une après l’autre.
-Oui, ça existe, Tictoc. Dans une situation indépendante de ta volonté, où tu as autant de chances de rencontrer un bien ou un mal, les biens et les mals doivent en principe se succéder, mais dans la réalité, tu peux avoir trois mals suivis de trois biens qui s’équilibrent en fin de compte. Ça s’équilibre en théorie, Tictoc, car il est possible qu’après trois malheurs successifs, tu sois bon pour la casse, incapable de te relever pour accueillir les trois biens qui arrivent.
-Mais pourquoi arrivent ces séries de trois ou quatre, Tatonga ?
-Ça, c’est le mystère impénétrable du hasard, Tictoc.
-Est-ce que ça ne peut pas être dû à une mauvaise rencontre, quelqu’un qui porte malheur, qui perturbe l’ordre logique des choses ?
-C’est possible, Tictoc, mais dans ce cas, tu n’as même pas de compensation après. Il est des personnes qui irradient le mal, le malheur, qu’il vaut mieux ne pas croiser. Dès qu’elles apparaissent, le ciel se couvre, la lumière décline ; à la campagne, tu entendrais un hibou hululer, des corbeaux croasser, tu verrais les oiseaux fuir à tire-d ’aile, effarouchés. Elles ont de tout temps existé, sous tous les cieux, chaque culture les a représentées sous des traits différents, mais toujours terrifiants. Ce n’est pas qu’un mythe, Tictoc.
-Voilà que tu deviens superstitieux, Tatonga…
-Je te dis de ne pas les croiser, mais parfois tu ne les aperçois même pas. C’est très dangereux, Tictoc, à moins que tu ne sois protégé.
-Protégé par qui ?
-Par ton ange gardien, Tictoc ; s’il est très vigilant, tu ne risques rien. Ton ange gardien guide tes pas, Tictoc, depuis ta naissance. C’est lui qui trace ton destin. Les grands virages, les grands tournants dans ta vie, c’est lui, Tictoc. Il agit très discrètement et tu ne le sais même pas. Les historiens, les historiographes, les biographes, ne le savent pas non plus, c’est pourquoi tu les vois expliquer le déroulement de la vie d’un homme par de grands évènements. Or non, la main de Dieu est invisible, Tictoc, c’est toujours un fait insignifiant qui change le cours de ta vie, cela peut être une rencontre imprévue de quelques minutes, un titre ou un entrefilet lu dans un journal abandonné là par un inconnu, une parole entendue, des faits insignifiants, Tictoc, auxquels tu ne fais même pas attention sur le moment.
-Bah, Tatonga, la vie fourmille de ce genre de détails, ce que tu fais là est une sorte de concordisme, tu es en train de rattacher ce que tu veux à n’importe quoi.
-Non, Tictoc, ces petits faits oubliés finissent un jour ou l’autre par se montrer au grand jour, se révéler à toi pour ce qu’ils sont… et tu comprends alors que c’étaient des signes du destin, que ce sont eux qui t’ont mis sur la bonne voie.
-Bon, bon, si j’ai un ange gardien protecteur, alors pourquoi m’arrive-t-il des ennuis ?
-Ton ange gardien n’est pas là, Tictoc, pour te soustraire à la vie, à ses aléas, pour t’empêcher de vivre l’aventure de la vie, ce n’est pas son rôle ; s’il le faisait, il ne te rendrait pas service. Son rôle est d’orienter ta vie, de lui faire prendre les directions les plus avantageuses pour toi, de te sauver, Tictoc, de te protéger pour t’éviter le naufrage ou de t’élever au rang qui t’était prédestiné."
Tatonga- Admin
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Re: Pérégrinations 3.
Le contenu du contenant.
"Tatonga, la terre doit bien s’ennuyer à toujours tourner ainsi depuis je ne sais combien de millénaires.
-Pas seulement la terre, Tictoc, c’est tout l’univers qui tourne, tourne, court, suivant toujours la même routine. Rien n’est plus monotone, Tictoc, on peut même dire qu’il est inanimé, malgré toute cette agitation. Il est pris dans les rets de ses propres lois qui ne le lâchent plus, il ne pourra jamais s’en libérer.
-Heureusement qu’il y a la vie, Tatonga.
-Pourquoi heureusement ? L’univers sans la vie aurait été préférable, Tictoc. L’univers tournerait et c’est tout, sans problème, personne ne dirait que c’est bien ou mal. J’ai le sentiment, Tictoc, que la vie a été un accident, ça ne cadre pas avec le reste.
-Un accident ?
-Oui, un accident, Tictoc, les lois de l’univers auraient trébuché quelque part, et c’est l’accident, mais je ne vois pas comment un tel accident aurait pu se produire, Tictoc. Les lois de l’univers sont physico-chimiques et je vois mal qu’il puisse en résulter ce qui n’a rien à voir avec le physique, comme l’instinct, l’émotion, le sentiment, la conscience, c’est impossible, Tictoc.
-Il y a de l’esprit dans l’univers, Tatonga, ou quelque chose qui y ressemble.
-Bah, non, Tictoc, depuis le temps au l’aurait su, on l’aurait rencontré cet esprit. Mais si l’on exclut la poignée de créatures qui végètent sur la croute terrestre, on n’a jamais vu cet esprit se manifester d’une manière ou d’une autre. Tout ce qu’on a vu, c’est des lois physiques, Tictoc. Etonnant quand même que cet esprit si important à tes yeux, capable de grands prodiges, se cantonne dans ce petit coin perdu, dans les seuls asticots que nous somes ; ça ne colle pas, Tictoc.
-Il y a peut-être la vie ailleurs, Tatonga ?
-Certainement pas, Tictoc. Ceux qui le disent pensent que le même environnement pourrait exister ailleurs pour favoriser la vie, ils pensent donc que la vie résulte de lois physico-chimiques, mais comme je viens de te le dire, Tictoc, c’est imposible. Eh puis, Tictoc, s’il y avait un esprit agissant, on aurait eu la vie pas très loin de nous. Pourquoi irait-elle se nicher très, très loin dans le cosmos ?
-Et c’est quoi ton explication, Tatonga ?
-L’explication est évidente, Tictoc. Tout ce qui existe, l’univers tout entier n’existe que dans ta conscience, elle en est le contenant. As-tu d’ailleurs jamais constaté la moindre petite chose hors de ta conscience ? Et jamais, ce qui est sans conscience n’a pu voir quoi que ce soit. Tout ce qui existe, Tictoc, même ce qui est supposé avoir existé avant toi, n’existe que dans et par le fait de ta conscience. J’ai toujours douté de la réalité matérielle de ces blocs de pierre qui tournoient dans le ciel, tant la chose est invraisemblable, absurde. Il y a donc un monde là où il y a une conscience ; et à chaque type de conscience, un type de monde. Celui qui avait dit "je pense donc j’existe" aurait mieux fait de dire que "le monde existe parce que je le pense". Cela ne veut pas dire que tout ce que tu penses existe, non, mais tout ce qui existe est pensé par toi.
-Veux-tu dire que je suis Dieu, Tatonga ?
-Pourquoi ce grand mot, Tictoc, dont personne ne connait le sens, tant il a été mis à toutes les sauces. Moi, je te connais sous le nom de Tictoc, et tu seras toujours Tictoc."
"Tatonga, la terre doit bien s’ennuyer à toujours tourner ainsi depuis je ne sais combien de millénaires.
-Pas seulement la terre, Tictoc, c’est tout l’univers qui tourne, tourne, court, suivant toujours la même routine. Rien n’est plus monotone, Tictoc, on peut même dire qu’il est inanimé, malgré toute cette agitation. Il est pris dans les rets de ses propres lois qui ne le lâchent plus, il ne pourra jamais s’en libérer.
-Heureusement qu’il y a la vie, Tatonga.
-Pourquoi heureusement ? L’univers sans la vie aurait été préférable, Tictoc. L’univers tournerait et c’est tout, sans problème, personne ne dirait que c’est bien ou mal. J’ai le sentiment, Tictoc, que la vie a été un accident, ça ne cadre pas avec le reste.
-Un accident ?
-Oui, un accident, Tictoc, les lois de l’univers auraient trébuché quelque part, et c’est l’accident, mais je ne vois pas comment un tel accident aurait pu se produire, Tictoc. Les lois de l’univers sont physico-chimiques et je vois mal qu’il puisse en résulter ce qui n’a rien à voir avec le physique, comme l’instinct, l’émotion, le sentiment, la conscience, c’est impossible, Tictoc.
-Il y a de l’esprit dans l’univers, Tatonga, ou quelque chose qui y ressemble.
-Bah, non, Tictoc, depuis le temps au l’aurait su, on l’aurait rencontré cet esprit. Mais si l’on exclut la poignée de créatures qui végètent sur la croute terrestre, on n’a jamais vu cet esprit se manifester d’une manière ou d’une autre. Tout ce qu’on a vu, c’est des lois physiques, Tictoc. Etonnant quand même que cet esprit si important à tes yeux, capable de grands prodiges, se cantonne dans ce petit coin perdu, dans les seuls asticots que nous somes ; ça ne colle pas, Tictoc.
-Il y a peut-être la vie ailleurs, Tatonga ?
-Certainement pas, Tictoc. Ceux qui le disent pensent que le même environnement pourrait exister ailleurs pour favoriser la vie, ils pensent donc que la vie résulte de lois physico-chimiques, mais comme je viens de te le dire, Tictoc, c’est imposible. Eh puis, Tictoc, s’il y avait un esprit agissant, on aurait eu la vie pas très loin de nous. Pourquoi irait-elle se nicher très, très loin dans le cosmos ?
-Et c’est quoi ton explication, Tatonga ?
-L’explication est évidente, Tictoc. Tout ce qui existe, l’univers tout entier n’existe que dans ta conscience, elle en est le contenant. As-tu d’ailleurs jamais constaté la moindre petite chose hors de ta conscience ? Et jamais, ce qui est sans conscience n’a pu voir quoi que ce soit. Tout ce qui existe, Tictoc, même ce qui est supposé avoir existé avant toi, n’existe que dans et par le fait de ta conscience. J’ai toujours douté de la réalité matérielle de ces blocs de pierre qui tournoient dans le ciel, tant la chose est invraisemblable, absurde. Il y a donc un monde là où il y a une conscience ; et à chaque type de conscience, un type de monde. Celui qui avait dit "je pense donc j’existe" aurait mieux fait de dire que "le monde existe parce que je le pense". Cela ne veut pas dire que tout ce que tu penses existe, non, mais tout ce qui existe est pensé par toi.
-Veux-tu dire que je suis Dieu, Tatonga ?
-Pourquoi ce grand mot, Tictoc, dont personne ne connait le sens, tant il a été mis à toutes les sauces. Moi, je te connais sous le nom de Tictoc, et tu seras toujours Tictoc."
Tatonga- Admin
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Re: Pérégrinations 3.
L’occulte et le réel.
"Tontaga, tu as toujours dit qu’il fallait être réaliste, s’en tenir au réel, et éviter l’occulte pour ne pas tomber dans les fantasmagories, les histoires à dormir debout.
-Oui, et alors ?
-Mais ce que tu racontes parfois…
-Ce monde n’est pas simple, Tictoc, il n’a jamais été simple, sauf pour ceux qui le regardent passer, comme les vaches regardent passer un train sans se douter de rien, sans se demander comment il fait pour rouler, sans se douter de la somme d’ingéniosité qu’il a fallu pour le faire rouler.
-Ah bon ?
-Oui, Tictoc. L’habitude, la routine, te font croire que le monde est banal, ordinaire, normal, comme un train, qu’il ne recèle rien de magique, d’occulte, qu’il est aussi trivial qu’il parait. Et c’est là, bien sous-estimer le monde, Tictoc !
-Personne ne sous-estime le monde, Tatonga, tu sais bien que l’homme ne cesse de faire des recherches pour l’expliquer.
-Oui, Tictoc, et chaque fois l’homme découvre des choses nouvelles, l’attraction, la gravitation, l’électricité, le magnétisme, le temps qui s’étire et se rétracte, les particules qui dansent…
-Je suis bien d’accord, Tatonga, et tout cela, c’est du réel.
-C’est là que tu te trompes, Tictoc. Avant leur découverte, L’homme, y compris l’homme de science, aurait sans doute classé toutes ces choses dans le champ de l’occulte. Cela ne devient réel qu’une fois la découverte faite, et c’est arbitraire, Tictoc. En vérité, rien ne distingue le réel de l’occulte.
-Mais toutes ces choses dites réelles sont bien matérielles, Tatonga…
-C’est toi qui dis matériel, Tictoc. En fait, tu ne fais que remplacer le mot réel par le mot matériel, et si je te laisse faire tu vas nous faire tourner en rond. Matériel ? Va dire aux Anciens que l’électromagnétisme c’est matériel et tu verras ce qu’ils penseront de toi. Dis-toi bien, Tictoc, que tu ne sais presque rien et que toi aussi, tu feras figure d’Ancien dans les temps futurs.
-Mais enfin, Tatonga, reprends tes esprits, il y a bien une différence entre le réel et l’occulte, le surnaturel.
-Je te répète, Tictoc, que c’est toi qui le crois. Tu sais bien que plus on plonge dans l’atome plus on s’aperçoit qu’il est sans fond, que plus on explore l’espace plus on s’aperçoit qu’il est sans plafond. Où est le réel dans tout ça, ne serait-il pas plus juste de dire au contraire que tout est magique, occulte ?
-Mais ce n’est pas une raison, Tatonga, pour aller pérégriner dans l’occulte, ce n’est pas raisonnable du tout.
-Et pourtant c’est bien ce qu’a toujours fait l’homme, surtout l’homme de science. Il n’attend pas que ça devienne réel comme tu dis, il y va avant. Et tu as bien vu que la réalité n’est pas du tout matérielle. Tout, tout est possible, Tictoc, même l’improbable, y compris les choses les plus extravagantes que racontent les religions, la résurrection, la réincarnation… D’ailleurs, je ne crois même pas à la réalité de la mort, tant c’est irréel, inexplicable, anormal, absurde. Tout cela ne veut pas dire que tu dois t’égarer dans l’occulte et encore moins vivre selon l’idée que tu t’en fais. Mais cela ne veut pas dire que tu ne dois pas l’explorer, alors que les savants eux-mêmes ne font que ça. Tout est possible, Tictoc, tout, absolument tout. Il y a seulement des choses que tu sais, très peu, et des choses que tu ne sais pas et qui pourraient s’avérer tout autant… réelles ou vraies."
"Tontaga, tu as toujours dit qu’il fallait être réaliste, s’en tenir au réel, et éviter l’occulte pour ne pas tomber dans les fantasmagories, les histoires à dormir debout.
-Oui, et alors ?
-Mais ce que tu racontes parfois…
-Ce monde n’est pas simple, Tictoc, il n’a jamais été simple, sauf pour ceux qui le regardent passer, comme les vaches regardent passer un train sans se douter de rien, sans se demander comment il fait pour rouler, sans se douter de la somme d’ingéniosité qu’il a fallu pour le faire rouler.
-Ah bon ?
-Oui, Tictoc. L’habitude, la routine, te font croire que le monde est banal, ordinaire, normal, comme un train, qu’il ne recèle rien de magique, d’occulte, qu’il est aussi trivial qu’il parait. Et c’est là, bien sous-estimer le monde, Tictoc !
-Personne ne sous-estime le monde, Tatonga, tu sais bien que l’homme ne cesse de faire des recherches pour l’expliquer.
-Oui, Tictoc, et chaque fois l’homme découvre des choses nouvelles, l’attraction, la gravitation, l’électricité, le magnétisme, le temps qui s’étire et se rétracte, les particules qui dansent…
-Je suis bien d’accord, Tatonga, et tout cela, c’est du réel.
-C’est là que tu te trompes, Tictoc. Avant leur découverte, L’homme, y compris l’homme de science, aurait sans doute classé toutes ces choses dans le champ de l’occulte. Cela ne devient réel qu’une fois la découverte faite, et c’est arbitraire, Tictoc. En vérité, rien ne distingue le réel de l’occulte.
-Mais toutes ces choses dites réelles sont bien matérielles, Tatonga…
-C’est toi qui dis matériel, Tictoc. En fait, tu ne fais que remplacer le mot réel par le mot matériel, et si je te laisse faire tu vas nous faire tourner en rond. Matériel ? Va dire aux Anciens que l’électromagnétisme c’est matériel et tu verras ce qu’ils penseront de toi. Dis-toi bien, Tictoc, que tu ne sais presque rien et que toi aussi, tu feras figure d’Ancien dans les temps futurs.
-Mais enfin, Tatonga, reprends tes esprits, il y a bien une différence entre le réel et l’occulte, le surnaturel.
-Je te répète, Tictoc, que c’est toi qui le crois. Tu sais bien que plus on plonge dans l’atome plus on s’aperçoit qu’il est sans fond, que plus on explore l’espace plus on s’aperçoit qu’il est sans plafond. Où est le réel dans tout ça, ne serait-il pas plus juste de dire au contraire que tout est magique, occulte ?
-Mais ce n’est pas une raison, Tatonga, pour aller pérégriner dans l’occulte, ce n’est pas raisonnable du tout.
-Et pourtant c’est bien ce qu’a toujours fait l’homme, surtout l’homme de science. Il n’attend pas que ça devienne réel comme tu dis, il y va avant. Et tu as bien vu que la réalité n’est pas du tout matérielle. Tout, tout est possible, Tictoc, même l’improbable, y compris les choses les plus extravagantes que racontent les religions, la résurrection, la réincarnation… D’ailleurs, je ne crois même pas à la réalité de la mort, tant c’est irréel, inexplicable, anormal, absurde. Tout cela ne veut pas dire que tu dois t’égarer dans l’occulte et encore moins vivre selon l’idée que tu t’en fais. Mais cela ne veut pas dire que tu ne dois pas l’explorer, alors que les savants eux-mêmes ne font que ça. Tout est possible, Tictoc, tout, absolument tout. Il y a seulement des choses que tu sais, très peu, et des choses que tu ne sais pas et qui pourraient s’avérer tout autant… réelles ou vraies."
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Re: Pérégrinations 3.
L’équidistant.
"Tatonga, as-tu vu l’univers ?
-Ce qu’on peut en voir, Tictoc, ce qu’on peut voir de grand et de petit. On ne peut pas tout voir, tout le petit et tout le grand.
-Epoustouflant, n’est-ce pas ?
-Epoustouflant, merveilleux, effrayant, tu peux en dire tout ce que tu veux, Tictoc, infiniment grand, infiniment petit…
-Il est infini n’est-ce pas ?
-Non, Tictoc, infini n’est qu’un mot dans ta tête ; l’univers est un objet et il s’arrête forcément quelque part.
-Il s’arrête, et qu’y a-t-il au-delà de l’univers, Tatonga, le rien, le néant ?
-Au-delà, c’est encore une idée dans ta tête, Tictoc, il n’y a pas d’au-delà de l’univers.
-Mais puisqu’il s’arrête !
-Il s’arrête, mais il n’y a pas d’au-delà, voilà une idée que tu devrais avoir en tête, mais que tu n’as pas, Tictoc. Il s’arrête, mais il n’y a pas d’au-delà, c’est simple non ? Tout est univers, ce qui n’est pas univers n’est ni néant, ni vide, ni espace.
-Pourquoi est-il infiniment grand et infiniment petit ?
-C’est ainsi qu’il s’étend. Il se fait à la fois petit et grand. Il se fait petit, de plus en plus petit et quand il ne peut plus être plus petit, il se fait de plus en plus grand jusqu’à ne plus pouvoir être plus grand, et il se met alors à devenir petit, etc. C’est pour cela que tu le vois à la fois grand et petit.
-Ah, je comprends, c’est une boucle en quelque sorte dont les bouts se rejoignent.
-Une boucle ou une sphère, tu l’appelles comme tu veux. Des bouts qui se rejoignent ou pas de bouts du tout, tu appelles ça comme tu veux, Tictoc.
-Est-ce qu’il a un centre ?
-Bien évidemment, Tictoc. C’est toi qui en es le centre, ne vois-tu pas que tu es à équidistance du plus grand et du plus petit.
-Et Dieu ?
- Dieu est le cœur battant, le centre, et l’univers en est le rayonnement, c’est de là que tout part, se diffuse, se propage, avant de revenir à la source pour repartir de nouveau.
-Nous sommes tous les deux au centre ?
-Oui, Tictoc, mais il n’y a pas deux. L’idée d’un Dieu d’un côté et toi de l’autre est une vieille idée bien naïve si tu l’examine attentivement. Tu es en Dieu et Dieu est en toi et en tout."
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Re: Pérégrinations 3.
Dieu à part.
"Tatonga, tu as dit que l’idée d’un Dieu d’un côté et moi de l’autre était naïve…
-Mais oui, Tictoc, un Dieu à part face à un monde qu’il aurait créé est une idée ingénue bien propre à l’époque médiévale et ante-médiévale. C’est bien le genre de contes qu’on racontait dans les chaumières. C’est un genre littéraire, un style populaire, qui ne trompe pas, spécifique à l’esprit simplet et embrumé de cette époque lointaine.
-Et c’est quoi alors ?
-Il faut appréhender le monde, l’univers, comme un système autonome qui se suffit à lui-même et non l’expliquer par l’intervention d’un être surnaturel comme faisaient si souvent les médiévaux chaque fois qu’il avaient quelque chose à expliquer. Un système autonome, complexe, vivant, dynamique, qui a sa logique propre et sa cohérence, ses propres lois.
-Il n’y a donc pas de Dieu.
-Un système porte en soi son propre moteur, source de ses forces, de ses qualités, de ses propriétés, de ses performances, de son pouvoir. L’univers que tu vois est le rayonnement de cette source. Si tu tiens au mot Dieu, Tictoc, tu peux l’attribuer à cette source, c’est d’ailleurs ce que font, plus ou moins consciemment, plus ou moins directement, la religion des théologiens et la religion des scientifiques.
-La science et une religion, Tatonga ?
-Bien que méthodique et s’appuyant sur des méthodologies rationnelles, que fait la science, Tictoc, sinon observer ce rayonnement qu’est l’univers et, en quelque sorte, chercher à comprendre la source, essayer de remonter jusqu’à la source, ce qu’elle ferait volontiers si cela lui était possible, si elle ne se heurtait à des murs de Planck. La même recherche que fait la théologie par des voies alogiques. Mais toutes les deux sont vouées à l’échec, Tictoc, c’est que la source est unique en son genre, inanalysable, indécomposable, différente de ses rayonnements, inéligible à la connaissance, par nature inconnaissable, inaccessible à toutes les voies logiques et alogiques. Personne n’en saura jamais rien."
"Tatonga, tu as dit que l’idée d’un Dieu d’un côté et moi de l’autre était naïve…
-Mais oui, Tictoc, un Dieu à part face à un monde qu’il aurait créé est une idée ingénue bien propre à l’époque médiévale et ante-médiévale. C’est bien le genre de contes qu’on racontait dans les chaumières. C’est un genre littéraire, un style populaire, qui ne trompe pas, spécifique à l’esprit simplet et embrumé de cette époque lointaine.
-Et c’est quoi alors ?
-Il faut appréhender le monde, l’univers, comme un système autonome qui se suffit à lui-même et non l’expliquer par l’intervention d’un être surnaturel comme faisaient si souvent les médiévaux chaque fois qu’il avaient quelque chose à expliquer. Un système autonome, complexe, vivant, dynamique, qui a sa logique propre et sa cohérence, ses propres lois.
-Il n’y a donc pas de Dieu.
-Un système porte en soi son propre moteur, source de ses forces, de ses qualités, de ses propriétés, de ses performances, de son pouvoir. L’univers que tu vois est le rayonnement de cette source. Si tu tiens au mot Dieu, Tictoc, tu peux l’attribuer à cette source, c’est d’ailleurs ce que font, plus ou moins consciemment, plus ou moins directement, la religion des théologiens et la religion des scientifiques.
-La science et une religion, Tatonga ?
-Bien que méthodique et s’appuyant sur des méthodologies rationnelles, que fait la science, Tictoc, sinon observer ce rayonnement qu’est l’univers et, en quelque sorte, chercher à comprendre la source, essayer de remonter jusqu’à la source, ce qu’elle ferait volontiers si cela lui était possible, si elle ne se heurtait à des murs de Planck. La même recherche que fait la théologie par des voies alogiques. Mais toutes les deux sont vouées à l’échec, Tictoc, c’est que la source est unique en son genre, inanalysable, indécomposable, différente de ses rayonnements, inéligible à la connaissance, par nature inconnaissable, inaccessible à toutes les voies logiques et alogiques. Personne n’en saura jamais rien."
Tatonga- Admin
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Re: Pérégrinations 3.
Universalité de l’univers.
"Tatonga, si l’univers est fini, pourquoi dit-on qu’il est infini ?
-Tictoc, en novice que tu es, tu t’intéresses à sa spatialité, sa spatialité n’a aucune importance, Tictoc, qu’il soit spacieux ou pas, en supposant que l’on sache ce qu’est cette réalité appelée espace, ce n’est pas cela qui déterminerait sa nature.
-Et il est infini comment alors ?
-Sache d’abord que infini, c’est toi qui le dis, et ce n’est pas parce que tu le dis que c’est vrai. Mais il est vraiment infini, non pas parce que je le dis, mais parce que, en tant qu’univers, il doit être universel.
-D’accord, mais univers, c’est toi qui l’appelles univers, lui, il ne l’a jamais prétendu.
-Non, Tictoc. En tant que réalité unique couvrant toute la réalité, il ne peut pas se permettre de ne pas être universel, se permettre d’être partiel. Il doit être obligatoirement complet, universel.
-Bon, bon, est c’est quoi être universel pour l’univers.
-Tictoc, l’univers doit être infini en profondeur.
-Maintenant, c’est en profondeur qu’il doit être infini, ça veut dire quoi, Tatonga ?
-Tictoc, ne vois-tu pas que l’univers est bien pauvre. Il compte deux ou trois petits trucs, ou formes si tu veux, et c’est tout, et ce sont ces mêmes choses que tu vois depuis toujours : minéraux, végétaux, animaux, froid, rouge, rond, triangle… C’est très pauvre pour un univers, Tictoc, tellement qu’il en devient ennuyeux.
-Tu oublies, Tatonga, que tout ça évolue et fait apparaitre des formes nouvelles.
-Ça ne mène pas vraiment loin, Tictoc, ce ne sont que les mêmes formes qui changent de forme. Bah, Tictoc, que l’animal singe donne l’animal homme, il n’y a vraiment pas de quoi s’extasier ou pavoiser.
-Tu penses à d’autres formes ?
-Oui, Tictoc, un univers ne peut pas se contenter de ça, il doit englober toutes les formes, et toutes les formes doivent être possibles pour lui. Il ne doit pas laisser des formes sans les englober, il les laisserait d’ailleurs où ? Imagine, Tictoc, que l’univers se limite aux formes limitées que nous connaissons, il ressemblerait à une unité industrielle qui fabrique uniquement des chaussures, il serait alors en quelque sorte spécialisé et sa source, ce que tu appelles Dieu, cordonnier, donc spécialisé aussi, et donc connaissable, Tictoc, car ce qui est spécialisé a nécessairement des caractéristiques particulières qui peuvent être étudiées et connues.
-Mais à quelles autres formes penses-tu ?
-Toutes les formes, Tictoc, mais je ne peux pas t’en parler, puisque nous ne les avons jamais vues. Des formes inconnues, inimaginables, Tictoc, en nombre infini, radicalement différentes de nos vulgaires minéraux, végétaux, ondes, etc. Des mondes en nombre infini et tous différents. C’est ainsi que l’univers peut et doit être universel, et non un univers partiel, limité, comme il nous apparait actuellement.
-Tu crois que ces mondes existent, Tatonga ? Ils existeraient où et n’est-ce pas ce que certains appellent les multivers ou les mondes parallèles ?
-Je ne sais pas, Tictoc, certains de ces mondes dont je te parle ont peut-être déjà existé et les autres viendront après, ou peut-être ont-ils toujours existé en même temps sans que nous puissions les voir. La réalité ne s’arrête pas à ton œil, Tictoc, c’est ton œil qui s’arrête. Mais il faut que ces mondes existent, Tictoc, sans quoi l’univers ne serait qu’un petit douar et ne serait pas, comble du comble, un univers universel. Voilà en quoi l’univers est infini, il l’est dans son universalité, et non parce qu’il mesurerait deux ou cent hectares."
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Re: Pérégrinations 3.
Le mystère total.
"Tatonga, as-tu une idée de notre devenir, de l’au-delà ?
-C’est le mystère total, Tictoc, et je ne comprends pas pourquoi on ne sait pas.
-Bah, Tatonga, il y a beaucoup de choses qu’on ne sait pas ; moi, je ne sais même pas pourquoi l’eau bout.
-Ce n’est pas la même chose, Tictoc. Ne pas comprendre les choses extérieures ou ne pas savoir résoudre une équation est normal, c’est une question d’intelligence, de réflexion, d’observation. Mais toi, tu es conscient, Tictoc, l’homme est un être conscient par excellence, il a conscience d’être, il sait d’instinct qu’il existe et qu’il existe dans un monde. Il n’est pas normal que la conscience soit limitée, comme bloquée, il n’est pas normal que l’homme ne sache pas ce qu’il va devenir. Quand je pense que même les animaux sentent d’instinct le moment où ils vont mourir…
-N’est-ce pas plutôt la preuve qu’il n’y a rien, Tatonga ? S’il n’y a rien, comment veux-tu que la conscience prenne conscience de ce qui n’est pas ?
-Non, Tictoc. Même s’il n’y a rien la conscience devrait le savoir, savoir, te faire savoir qu’il n’y a rien. Savoir qu’il n’y a rien, cela aussi fait partie de la conscience, Tictoc.
-La conscience sait peut-être, mais pour des raisons que nous ignorons, elle ne veut rien révéler.
-Non, Tictoc, une conscience est conscience. Une conscience qui se censure ou te censure, ça n’a pas de sens.
-C’est peut-être Dieu qui ne veut rien révéler.
-Il n’y a pas de raison de cacher quoi que ce soit. Tu devrais tout savoir en principe, d’instinct. Et puis invoquer un être caché et mystérieux qui cacherait des choses, c’est une drôle de façon d’expliquer, c’est ce qu’on appelle la superstition. Non, ça ne tient pas debout, Tictoc.
-La question semble beaucoup te préoccuper. Tu veux aller au paradis, Tatonga ?
-Si ma mémoire est bonne, c’est toi qui as posé la question, Tictoc. Tu sais, Tictoc, les hommes ont tout connu. Les délices du paradis et les affres de l’enfer n’ont aucun secret pour eux, ils en sont blasés, ils en ont jusque-là, ils en ont ras-l’bol. Que veux-tu qu’ils aillent foutre au paradis ? Rencontrer les gens qu’ils ont déjà connus peut paraitre passionnant, mais à bien y réfléchir, c’est une très mauvaise idée, Tictoc. Désireraient-ils y trouver autre chose qu’ils ne connaissent pas, mais on ne désire pas ce qu’on ne connait pas. Finalement, cette question du devenir ne présente aucun intérêt, Tictoc. C’est un faux problème, c’est toi qui te poses des questions qui ne se posent pas.
-Mais il n’est pas possible qu’il n’y ait rien, Tatonga.
-Je te dis que c’est le mystère total. Certains trouveront mille raisons pour te dire qu’il y a quelque chose, sous-entendant ainsi l’existence d’un sens, d’un dieu. D’autres, excluant toute idée de sens, te diront qu’une vie terrestre de quelques décennies, c’est tout ce qu’il y a sur le marché. Il te reste maintenant à choisir entre espérer rien ou espérer quelque chose dont tu ne sais rien."
"Tatonga, as-tu une idée de notre devenir, de l’au-delà ?
-C’est le mystère total, Tictoc, et je ne comprends pas pourquoi on ne sait pas.
-Bah, Tatonga, il y a beaucoup de choses qu’on ne sait pas ; moi, je ne sais même pas pourquoi l’eau bout.
-Ce n’est pas la même chose, Tictoc. Ne pas comprendre les choses extérieures ou ne pas savoir résoudre une équation est normal, c’est une question d’intelligence, de réflexion, d’observation. Mais toi, tu es conscient, Tictoc, l’homme est un être conscient par excellence, il a conscience d’être, il sait d’instinct qu’il existe et qu’il existe dans un monde. Il n’est pas normal que la conscience soit limitée, comme bloquée, il n’est pas normal que l’homme ne sache pas ce qu’il va devenir. Quand je pense que même les animaux sentent d’instinct le moment où ils vont mourir…
-N’est-ce pas plutôt la preuve qu’il n’y a rien, Tatonga ? S’il n’y a rien, comment veux-tu que la conscience prenne conscience de ce qui n’est pas ?
-Non, Tictoc. Même s’il n’y a rien la conscience devrait le savoir, savoir, te faire savoir qu’il n’y a rien. Savoir qu’il n’y a rien, cela aussi fait partie de la conscience, Tictoc.
-La conscience sait peut-être, mais pour des raisons que nous ignorons, elle ne veut rien révéler.
-Non, Tictoc, une conscience est conscience. Une conscience qui se censure ou te censure, ça n’a pas de sens.
-C’est peut-être Dieu qui ne veut rien révéler.
-Il n’y a pas de raison de cacher quoi que ce soit. Tu devrais tout savoir en principe, d’instinct. Et puis invoquer un être caché et mystérieux qui cacherait des choses, c’est une drôle de façon d’expliquer, c’est ce qu’on appelle la superstition. Non, ça ne tient pas debout, Tictoc.
-La question semble beaucoup te préoccuper. Tu veux aller au paradis, Tatonga ?
-Si ma mémoire est bonne, c’est toi qui as posé la question, Tictoc. Tu sais, Tictoc, les hommes ont tout connu. Les délices du paradis et les affres de l’enfer n’ont aucun secret pour eux, ils en sont blasés, ils en ont jusque-là, ils en ont ras-l’bol. Que veux-tu qu’ils aillent foutre au paradis ? Rencontrer les gens qu’ils ont déjà connus peut paraitre passionnant, mais à bien y réfléchir, c’est une très mauvaise idée, Tictoc. Désireraient-ils y trouver autre chose qu’ils ne connaissent pas, mais on ne désire pas ce qu’on ne connait pas. Finalement, cette question du devenir ne présente aucun intérêt, Tictoc. C’est un faux problème, c’est toi qui te poses des questions qui ne se posent pas.
-Mais il n’est pas possible qu’il n’y ait rien, Tatonga.
-Je te dis que c’est le mystère total. Certains trouveront mille raisons pour te dire qu’il y a quelque chose, sous-entendant ainsi l’existence d’un sens, d’un dieu. D’autres, excluant toute idée de sens, te diront qu’une vie terrestre de quelques décennies, c’est tout ce qu’il y a sur le marché. Il te reste maintenant à choisir entre espérer rien ou espérer quelque chose dont tu ne sais rien."
Tatonga- Admin
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Date d'inscription : 11/11/2015
Age : 48
Re: Pérégrinations 3.
Même si, le moment venu, les animaux savent (peut-être) qu'ils vont mourir, en réalité en temps normal, ils ne savent pas qu'ils sont mortels. Ils ne savent pas que leur vie se terminera forcément un jour par la mort. Contrairement à nous les humains, en général les animaux ne se préoccupent pas de leur lendemain ; ils vivent pleinement l'instant présent, au jour le jour.Tatonga a écrit:Quand je pense que même les animaux sentent d’instinct le moment où ils vont mourir…
Il est impossible que la vie n'ait pas de sens. Elle a forcément un sens ... mais nous ne le connaissons pas.Tatonga a écrit:D’autres, excluant toute idée de sens, te diront qu’une vie terrestre de quelques décennies, c’est tout ce qu’il y a sur le marché.
Si la vie n'avait pas de sens, elle ne mériterait pas d'être vécue, surtout par ceux qui souffrent. Ceux-là auraient alors tout intérêt à se suicider, plutôt que de continuer à souffrir pour rien. Qu'est-ce qui nous pousse à tout faire pour rester en vie le plus longtemps possible malgré nos souffrances ? Il y a bien une raison ...
Brahim- Messages : 650
Date d'inscription : 11/04/2016
Age : 81
Localisation : Ile de France
Re: Pérégrinations 3.
Salut Brahim, ta remarque tombe bien, ma chronique d’aujourd’hui, déjà écrite y répond, preuve que la synchronicité, ça existe.
Commencer par le bas.
"Tatonga, est-il possible que tout soit là par hasard ?
-Tu sais, Tictoc, la pensée scientifique, qui est aussi matérialiste en ce sens qu’elle étudie la matière, a fait des ravages dans les esprits. Tout serait dû au hasard, à des coïncidences, se serait construit petit à petit au hasard au cours du temps. Les éléments, les outils, les instruments, tu appelles ça comme tu veux, auraient été là, puis auraient entrepris de se rencontrer, de se heurter, de se croiser, de s’agencer, de se lier, etc., et ce qui pouvait se constituer se serait constitué. Il y aurait eu l’eau, et de l’eau, il y aurait eu la vie, de la nourriture, des cellules… La reproduction, l’évolution, la sélection, l’hérédité, les mutations aidant, il y aurait eu enfin toi, qui vois, parles et penses.
-Et ce n’est pas possible, Tatonga, ça a pourtant l’air cohérent ?
-Et je n’ai fait que survoler la question, je t’ai épargné les détails. Non, ce n’est pas possible, Tictoc. Si cela peut te paraitre cohérent, c’est parce que la pensée humaine est capable de construire des scénarios, des fictions encore plus cohérentes que la réalité. Non, Tictoc, sans une intention, c’est impossible. Il suffit de prendre du recul, d’avoir une vue d’ensemble pour comprendre que tout cela ne peut pas être le fait du hasard, même aidé par le temps.
-Tatonga, tu as parlé de la science, comment est-il possible que la science se trompe à ce point ?
-Non, Tictoc, elle ne se trompe pas, mais la science commence pour ainsi dire par le bas. Elle observe ce que j’ai appelé les éléments, les instruments, les outils, regarde comment ils font pour interagir, comment les choses se constituent, évoluent, etc. et, forcément, elle aboutit à la conclusion que ce sont ces éléments qui, aidés par le hasard, sont à l’origine de tout ce qui existe.
-Et pourquoi ne commence-t-elle pas par le haut ?
-Impossible, Tictoc, ce n’est pas son travail, elle se musèlerait, se paralyserait, elle ne serait même plus science, mais théologie. La science, de par son objet même, est obligée d’être matérialiste, d’exclure toute intention. Elle peut accepter le hasard, l’intégrer dans ses théories, mais pas question pour elle d’invoquer une intention. Elle se pose la question comment, jamais la question pourquoi.
-Elle devrait se poser la question pourquoi ?
-Je ne dis pas qu’elle devrait, je t’ai dit que c’est impossible pour elle. Et pourtant, c’est la question pourquoi qui est primordiale. Sans réponse à la question pourquoi, il n’y a pas de vraie explication. Sans intention, Tictoc, il est évident que rien de ce qui est ne pouvait être."
Tatonga- Admin
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Date d'inscription : 11/11/2015
Age : 48
Re: Pérégrinations 3.
L’intranet.
"Tatonga, l’homme est fils du primate, c’est ça ?
-Attends, je vais t’expliquer. Il y eut il y a très longtemps d’abord une première cellule. Cette cellule qui n’avait pas de dents vit qu’il y avait des noix à croquer et elle se donna des dents ; elle vit qu’il y avait dehors de la musique à écouter et elle se dota d’oreilles ; elle n’avait pas d’yeux, mais elle vit qu’il y avait de la lumière dehors et elle se donna des yeux. Des yeux dans le dos, pas commodes du tout, et elle en mourut, ensuite des yeux sous les pieds et elle en mourut, enfin des yeux bien placés comme tu sais et elle survécut.
-Tatonga, je t’ai parlé du primate !
-Ah oui, c’est vrai, excuse-moi. Il y a longtemps, il y avait un primate qui se dit que ce serait bien s’il y avait l’homme et il fit muter une de ses cellules, la bonne, celle qu’il fallait pour faire l’homme et l’homme se fit.
-Qu’est-ce qui te prends Tatonga, ce n’est pas sérieux tout ça !
-Ce n’est pas moi, Tictoc, je te raconte ce qu’on m’a raconté…
-Et toi, tu dis quoi, Tatonga ?
-Moi, je dis que tout est interconnecté dans l’univers, communique et se parle. Autrement dit, c’est l’univers qui envoie des messages pour tenir tout le monde informé et inciter chacun à faire ce qu’il doit faire. Et c’est ainsi que tout s’harmonise.
-L’univers ? Tu veux dire dieu, Tatonga…
-Univers ou dieu, c’est la même chose, Tictoc. Sans ce réseau de communication, il est impossible, Tictoc, que tu sois fait comme tu es fait.
-L’univers envoie des messages ?
-Toujours, Tictoc, il ne s’arrête jamais. A toi, il envoie chaque jour des messages.
-Je n’ai pourtant rien reçu.
-Tu les reçois toujours, tictoc, mais l’univers ne parle pas avec des mots, il parle avec des faits, des signes, des signaux et des lois. Si tu ne les vois pas ou ne les comprends pas, c’est ton récepteur qui est défaillant ou pas assez performant.
-Mais pourquoi il ne m’explique pas ?
-L’univers ne peut pas, Tictoc, ce n’est pas un prof, il envoie des messages dans son langage. C’est à toi de les capter ou pas. Tu n’es d’ailleurs pas le seul à mal capter, c’est pour cela qu’il y a des ratés dans la création et qu’il y a ce qu’on a appelle la sélection naturelle pour les corriger.
-Ça semble tenir, mais tout cela sent à plein nez le surnaturel, Tatonga.
-As-tu la liste officielle de ce qui est naturel, Tictoc ? Qui l’a signée ? Ce que tu appelles naturel, c’est ce qui t’est familier, c’est tout. A mes yeux, toi-même tu es surnaturel. Trouves-tu naturel, trouves-tu normal que tu bouges, marches, parles, penses ? Non, tu n’es pas du tout normal, Tictoc, tu es aussi étrange que les E.T. que tu vois se liquéfier ou s’évaporer à la télé. Rien de plus normal donc que j’explique ce qui n’est pas normal par ce qui n’est pas normal, le surnaturel par le surnaturel.
-Mais alors, les religions, c’est aussi des messages reçus…
-Bien sûr, Tictoc. Les idées que tu as ne sortent pas de toi, elles atterrissent en toi, envoyées par l’univers. Ce sont des messages de l’univers, ces messages ne sont pas toujours bien reçus, bien compris, bien interprétés, bien traduits, mais la compréhension s’améliore avec le temps, au fur et à mesure que les messages arrivent. La religion, Tictoc, ce n’est pas seulement ce qui a été écrit à une certaine époque dans les livres, d’ailleurs truffés d’erreurs dont on ne s’est aperçu que plus tard. Les messages arrivaient bien avant et continuent d’affluer."
Tatonga- Admin
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