La femme silencieuse.

[Tatonga]

La femme silencieuse.

Elle avait de grands yeux sombres et profonds
Où elle se cachait enfouie tout au fond

Que pensait-elle, que ressentait-elle, jamais elle ne le dit
Pas un mot pas un soupir ne trahissait le secret de sa vie

De peine et de tristesse elle avait vécu
De joie n’avait jamais connu

Elle subissait son sort sans se soustraire
Sans gémir et sans chercher à plaire

Elle avait tout donné sans relâche
Se disant que c’était là sa tâche

Elle fit son devoir avec patience
Sans jamais rompre le silence

Jamais une plainte, jamais un reproche
A personne encore moins à ses proches

Pourquoi cette prison
Où tout est larmes et trahison

Elle n’avait jamais compris qu’on la fît venir
Et ne trouvait de raison de rester ou de partir

Pourquoi ce monde
Où tout est faux, le beau et l’immonde

Elle n’avait pas voulu de ce songe
Où tout est mensonge

Venue en ce monde sans bruit
Elle s’en alla discrètement de nuit

Sans avertir et sans dire au revoir
Abandonnant comme un dernier don son corps à voir

Que lui dira Dieu quand il aura à rendre compte
Pourra-t-il la regarder sans honte

Comment lui parlera-t-il sans confusion
Elle qui n’attend ni excuses ni explications

[Invité]

Ce poème, il est très beau.

Il me fait m'interroger sur le bonheur.
Comment savoir ce qui rend heureux, comment savoir si cette femme est si malheureuse?

[Invité]

Magnifique poème grand chef, et très bel hommage à la femme berbère, cette oubliée, soumise aux lois très lourdes des traditions. Vraiment très émouvant, merci

Je me permet d'y joindre ces quelques mots d'un autre poète.

[Tatonga]

Merci Kawthar, je vois que tu es fan du sublime Idir.
Et puisque tu as aimé mon poème "la femme silencieuse", je vais en mettre un autre dans un post à part qui parle de Satan, et que tu n'approuveras probablemeent pas

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