Pourquoi on ne comprend pas.

[Tatonga]

Pourquoi on ne comprend pas.
Parce que pourquoi et comprendre appartiennent à l’homme.
L’universel ignore ce sens, le pourquoi et le comment.
L’universel ne connait pas les mots cause, conséquence, semblable, différent, origine, contraire, supérieur, inférieur, égal, où, quand, comment, début, fin, raison, logique, déduction, valeurs, vie, mort, droite, gauche.
Cela est langage humain, pensée humaine, monde de l’homme.
L’universel n’est pas ici, ni ailleurs, ni nulle part, il n’est pas fini ou infini, organisé ou désorganisé, matériel ou immatériel ou éternel, petit ou grand, cela appartient à l’homme, à sa pensée et à sa bulle et à son rêve de taupe.
L’homme est sur un plan et dans son champ, l’universel est sur un autre plan, un autre champ, sans avoir aucun champ ou plan.
L’homme a ses mètres, ses étalons, ses normes, ses critères, l’universel n’en a pas. Il ne se mesure pas en mètres, litres, kilogrammes, minutes, il n’a pas de longueur, poids, surface, temps, force, distance ou volume.
L’homme est homme, l’universel n’est rien sans être rien, ni universel. Ni universel, ni pas universel.

L’universel est air, ta lime ne peut le limer, tes doigts l’attraper, il est air.

[Brahim]

Tatonga, ta description de ce que tu appelles "l'universel" me rappelle celle du Tao (de Lao Tseu) :

« Le Tao est une forme sans forme, une image sans image
Vous le regardez et vous ne le voyez pas,
Vous l’écoutez et vous ne l’entendez pas,
Vous voulez le toucher et vous ne l’atteignez pas.

Le Tao est un être qui existait avant le ciel et la terre,
Il peut être regardé comme la mère de l’univers,
Il est éternel, n’a pas de nom et ne peut être nommé,
Il rentre dans le non-être ».

[Tatonga]

Oui, Brahim, c'est la même chose, mais le Tao et moi n'abordons pas la question sous le même angle. Notre but n'est pas le même.
Le Tao décrit la chose ; moi je dis que nos facultés de prospection, nos pensées sont inapropriées pour la comprendre. Je vais plutôt  plus loin : j'explique pourquoi elles sont inappropriées.
Je dis explicitement ce que le Tao dit implicitement (ou presque).
J'aime ma poésie philosophique.
J'exprime avec force images explicitement ce que le Tao laisse entendre implicitement ou sans le souligner suffisamment.
Je mets en exergue les conclusions, les conséquences... pratiques du Tao.
Je suis plus concret, plus pédagogique.
Le Tao fait en quelque sorte le cours magistral ; moi, je me place au niveau travaux pratiques.
Il est théoricien, je suis praticien.
Ai-je été en tous points fidèle au Tao ? Pas sûr.
J'ai écrit par conviction, sans être sûr d'être compris et sans penser au Tao, preuve que partout et en tout temps les mêmes pensées habitent l'esprit humain.

[Tatonga]

Euréka !
Je sais pourquoi on ne comprend pas !! Je viens de comprendre !
Mais comment l'expliquer nom de Dieu !!
Essayons
Si la faculté de comprendre comprenait, elle s'autodétruirait.
Plutôt, si la chose était comprise, elle ne serait plus.
Si la créature comprenait, elle s'autodétruirait.
Ce qui est, est, parce qu'il repose sur ce qui ne doit pas être compris.
C'est le "non éligible à la compréhension" qui est à la base de ce qui est, du monde.
La compréhensible et ce qui est sont incompatibles, sont des antinomiques irréductibles.
Si ce qui est était compris, il disparaitrait.
C'est parce qu'il ne pouvait être compris que ce qui est est. La non-explication est l'essence de ce qui est.
Si ce qui est était compréhensible, il ne serait jamais apparu, il n'aurait pas pu.

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