Aimer son ennemi.
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Re: Aimer son ennemi.
Aimer l'autre c'est l'aimer pour autre chose que son mensonge. Considérant qu'il est plus que ce qu'il laisse paraître et qu'il croit qu'il est alors qu'il ne l'est pas. C'est comprendre que ce qui nous réunit est plus que de simples rivalités, et que finalement il n'y a que dans le paraître, le croire-être, que l'on se fait des ennemis qui n'en sont pas.Tatonga a écrit:Aimer son ennemi. N’y a-t-il pas là un contre-sens, un non sens, une contradiction ? L’ennemi n’est-ce pas ce qui ne doit pas être aimé, voire qui pourrait incarner le mal ? Aimer a-t-il un sens, signifie-t-il aimer, si tout doit être aimé ? Aimer, n’est-ce pas avoir de l’amour et de la répulsion ?
Ainsi, l'autre n'est plus un ennemi mais quelqu'un qui pense différemment, et quelqu'un de complet ne verra pas l'autre comme un ennemi mais plus comme quelqu'un avec qui se compléter. Il le considérera comme un tout, et ne verra pas son existence comme un obstacle car il n'aura pas peur qu'il porte à ses incertitudes parce qu'il n'en a pas.
C'est aussi considérer l'autre plus que ses idées, et comme un tout même dans son mensonge, le respecter pour ce qu'il est comme être de liberté.
Si je vois l'autre comme un ennemi en effet, c'est que j'ai peur pour ce qu'il pourrait me prendre, alors que si je suis complet je l'aimerais juste pour sa liberté.
Il ne s'agit pas d'aimer l'autre dans le sens où je le connais. Mais de l'aimer pour des dispositions, et plus encore pour sa liberté, pour sa possibilité d'être un homme libre.Tatonga a écrit:Je dis que s'il faut tout aimer, alors aimer ne signifie plus rien.
C'est clair ?
d6p7- Messages : 128
Date d'inscription : 30/05/2022
Age : 49
Re: Aimer son ennemi.
Oui, on peut voir les choses ainsi, D6p7, dire qu’au fond tous les hommes se valent, que ce sont tous des êtres sacrés, qu’il n’y a que les comportements et les pensées d’un moment qui diffèrent selon la conjoncture, les circonstances, le contexte et la liberté de chacun. Voir en l’autre… mon semblable, à aimer comme moi-même.
Cela dit, il reste à savoir à qui un Ukrainien qui aurait tout perdu, sa femme, ses enfants et sa maison, devrait en vouloir, à Zelensky, à Poutine, à Biden ou s'il devrait pester contre le bon Dieu.
Cela dit, il reste à savoir à qui un Ukrainien qui aurait tout perdu, sa femme, ses enfants et sa maison, devrait en vouloir, à Zelensky, à Poutine, à Biden ou s'il devrait pester contre le bon Dieu.
Tatonga- Admin
- Messages : 7402
Date d'inscription : 11/11/2015
Age : 48
Re: Aimer son ennemi.
Ni l'un ni l'autre, je veux dire que s'il en veut au destin c'est peut-être que sa vue est biaisée sur les choses. C'est facile à dire, je suis pas en train de dire qu'il faut en vouloir à personne, je ne fais pas une leçon de morale, ou je ne dis pas ce qu'il doit faire ; mais j'imagine que si l'être humain était complet en lui-même il n'aurait pas à en vouloir à quiconque.
Si j'en veux à quelqu'un par exemple c'est comme si je montrais ma faiblesse quelque part, puisque l'autre a touché quelque chose en moi, et je lui en veux car il vise à ce manque qu'il y a chez moi. S'il n'était pas ; la haine poursuivrai son chemin en moi ?
J'ajouterai que la haine envers l'autre est une vue biaisée de notre part souvent car je le déteste pour de mauvaises raisons. Tu parles de l'exemple de celui qui a perdu sa maison, et même sa femme et ses enfants ; évidemment qu'il peut avoir la haine, mais s'il considère l'autre comme un tout complet avec ses désirs et ses manquements, ses doutes et ses incertitudes, ses craintes et ses angoisses, sa haine se changerait.
J'aime pas trop ce sujet parce que je suis pas trop du genre "à laisser faire", il faut reprendre et même pour le bien de l'autre, mais j'essaie de répondre dans quelle mesure ou disposition d'âme de nous autres pourrions-nous avoir pour comprendre cette parole de Jésus. Je pense que pour mieux la comprendre il faudrait mieux voir du côté d'une autre parole et dans le même endroit et qui est un exemple concret quand il dit : "Tendez l'autre joue à celui qui vous gifle". On a compris ça comme "laissez vous faire", "vous êtes trop bon pour vous rebiffer", mais je crois pas que ce soit le sens, pas du tout même.
Je pense qu'il veut dire de considérer que l'autre a raison, et partir de ce principe. S'il me gifle c'est qu'il a ses raisons, et que même il a raison. Je respecte sa liberté jusqu'au bout, je lui donne ce qu'il veut ; sachant qu'en agissant de la sorte il est possible qu'il se rende compte de sa médiocrité parce qu'il n'y a qu'en répondant à son offense que je vais d'autant plus lui donner raison. A savoir que je lui montre qu'il a touché quelque chose en moi de bien réelle et donc qu'il a eu raison dans son attaque, qu'il y avait quelque chose à attaquer : qu'il a visé juste. Si je réponds pas, c'est que son attaque, au lieu de m'atteindre, "rebondi sur moi jusqu'à lui", s'il n'a rien touché en moi, donc aucune raison justifiable de son attaque, c'est que lui a agit sans cause, et que la seule cause de son acte est sa médiocrité.
Voilà un exemple, je pense, de aimer ses ennemis.
Si j'en veux à quelqu'un par exemple c'est comme si je montrais ma faiblesse quelque part, puisque l'autre a touché quelque chose en moi, et je lui en veux car il vise à ce manque qu'il y a chez moi. S'il n'était pas ; la haine poursuivrai son chemin en moi ?
J'ajouterai que la haine envers l'autre est une vue biaisée de notre part souvent car je le déteste pour de mauvaises raisons. Tu parles de l'exemple de celui qui a perdu sa maison, et même sa femme et ses enfants ; évidemment qu'il peut avoir la haine, mais s'il considère l'autre comme un tout complet avec ses désirs et ses manquements, ses doutes et ses incertitudes, ses craintes et ses angoisses, sa haine se changerait.
J'aime pas trop ce sujet parce que je suis pas trop du genre "à laisser faire", il faut reprendre et même pour le bien de l'autre, mais j'essaie de répondre dans quelle mesure ou disposition d'âme de nous autres pourrions-nous avoir pour comprendre cette parole de Jésus. Je pense que pour mieux la comprendre il faudrait mieux voir du côté d'une autre parole et dans le même endroit et qui est un exemple concret quand il dit : "Tendez l'autre joue à celui qui vous gifle". On a compris ça comme "laissez vous faire", "vous êtes trop bon pour vous rebiffer", mais je crois pas que ce soit le sens, pas du tout même.
Je pense qu'il veut dire de considérer que l'autre a raison, et partir de ce principe. S'il me gifle c'est qu'il a ses raisons, et que même il a raison. Je respecte sa liberté jusqu'au bout, je lui donne ce qu'il veut ; sachant qu'en agissant de la sorte il est possible qu'il se rende compte de sa médiocrité parce qu'il n'y a qu'en répondant à son offense que je vais d'autant plus lui donner raison. A savoir que je lui montre qu'il a touché quelque chose en moi de bien réelle et donc qu'il a eu raison dans son attaque, qu'il y avait quelque chose à attaquer : qu'il a visé juste. Si je réponds pas, c'est que son attaque, au lieu de m'atteindre, "rebondi sur moi jusqu'à lui", s'il n'a rien touché en moi, donc aucune raison justifiable de son attaque, c'est que lui a agit sans cause, et que la seule cause de son acte est sa médiocrité.
Voilà un exemple, je pense, de aimer ses ennemis.
d6p7- Messages : 128
Date d'inscription : 30/05/2022
Age : 49
Re: Aimer son ennemi.
Bonjour d6p7 et bienvenue.
Je suis Mandarine, c'est moi qui t'ai donné le lien vers notre forum et je suis contente que tu sois venu.
Je trouve que ce que tu écris est très intéressant. Selon moi, la bienveillance peut et devrait être infini. Mais pas les actes. Si une personne te gifle, je pense que tu as le devoir de l'empêcher de recommencer par tous les moyens possible. D'abord pour toi, parce que tu es un humain et que tout humain à le droit au respect de sa personne physique. Ensuite pour préserver celui qui frappe de s'enfoncer dans cette position d'agresseur. Mais la façon la plus efficace de stopper cette agression est variable selon le contexte (la parole, l'appel à la loi, la violence aussi peut-être...)
Mais "symboliquement" je te rejoins. Si un inconnu te gifle en pleine rue par hasard, c'est lui qui a un problème, en un sens tu n'es presque pas concerné par cette agression. Si c'est parce qu'il a contre toi un grief en particulier, c'est plus complexe, mais il devrait être envisageable de ne pas le haïr, et même de tenter de le comprendre. Je crois que c'est ça aimer son ennemi, voir en lui un homme, quoi qu'il fasse, ne pas le dépouiller de son humanité. Ne pas penser ce salaud-là est un monstre, mais il est homme comme moi, aussi loin qu'il soit.
Je suis Mandarine, c'est moi qui t'ai donné le lien vers notre forum et je suis contente que tu sois venu.
Je trouve que ce que tu écris est très intéressant. Selon moi, la bienveillance peut et devrait être infini. Mais pas les actes. Si une personne te gifle, je pense que tu as le devoir de l'empêcher de recommencer par tous les moyens possible. D'abord pour toi, parce que tu es un humain et que tout humain à le droit au respect de sa personne physique. Ensuite pour préserver celui qui frappe de s'enfoncer dans cette position d'agresseur. Mais la façon la plus efficace de stopper cette agression est variable selon le contexte (la parole, l'appel à la loi, la violence aussi peut-être...)
Mais "symboliquement" je te rejoins. Si un inconnu te gifle en pleine rue par hasard, c'est lui qui a un problème, en un sens tu n'es presque pas concerné par cette agression. Si c'est parce qu'il a contre toi un grief en particulier, c'est plus complexe, mais il devrait être envisageable de ne pas le haïr, et même de tenter de le comprendre. Je crois que c'est ça aimer son ennemi, voir en lui un homme, quoi qu'il fasse, ne pas le dépouiller de son humanité. Ne pas penser ce salaud-là est un monstre, mais il est homme comme moi, aussi loin qu'il soit.
Invité- Invité
Re: Aimer son ennemi.
Je te remercie pour ton accueil Amandine, et je suis content moi aussi d'être parmi vous.
Je pense que c'est en se connaissant nous-même. Si donc je me connais, je n'aurais pas à chercher auprès de l'autre ce qu'il me manque en me servant de lui comme un objet.
De même aussi, si je sais qu'il a des mauvaises choses en moi je ne le jugerais pas sachant qu'en le jugeant je me jugerais aussi moi-même (ce qui est écrit dans le même passage - Matthieu 7). Ainsi donc, quand je vois l'autre je peux l'aimer malgré ses faiblesses car j'ai aussi vu les miennes.
Mais au contraire, quand l'autre fait le mal en sachant très bien qu'il le fait il est peut-être plus avantageux de "tendre l'autre joue".
Car y répondre serait en effet lui donner une légitimité. Alors que si je ne rétorque pas à sa violence par la violence je lui montre que son acte n'avait aucune raison d'être sinon sa méchanceté.
Comment fait-on pour avoir cette bienveillance infinie, c'est la question. Car je vois beaucoup que nous faisons les choses par intérêt, et que nous aimons l'autre pour ce qu'il nous donne. Ainsi, nous ne l'aimons pas pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il nous donne. Comment donc avoir cette bienveillance infinie ?Amandine a écrit:Selon moi, la bienveillance peut et devrait être infini.
Je pense que c'est en se connaissant nous-même. Si donc je me connais, je n'aurais pas à chercher auprès de l'autre ce qu'il me manque en me servant de lui comme un objet.
De même aussi, si je sais qu'il a des mauvaises choses en moi je ne le jugerais pas sachant qu'en le jugeant je me jugerais aussi moi-même (ce qui est écrit dans le même passage - Matthieu 7). Ainsi donc, quand je vois l'autre je peux l'aimer malgré ses faiblesses car j'ai aussi vu les miennes.
Je pense qu'à certains moments il est nécessaire de le faire. Dans le cas où l'autre a besoin d'être remis à sa place. Ne pas le faire serait lui laisser le champ libre pour continuer. Et jusqu'où ira t-il ? Je pense qu'il faut le reprendre dans le cas où il ne sait pas le mal qu'il fait.Amandine a écrit:Si une personne te gifle, je pense que tu as le devoir de l'empêcher de recommencer par tous les moyens possible.
Mais au contraire, quand l'autre fait le mal en sachant très bien qu'il le fait il est peut-être plus avantageux de "tendre l'autre joue".
Car y répondre serait en effet lui donner une légitimité. Alors que si je ne rétorque pas à sa violence par la violence je lui montre que son acte n'avait aucune raison d'être sinon sa méchanceté.
d6p7- Messages : 128
Date d'inscription : 30/05/2022
Age : 49
Re: Aimer son ennemi.
Bonjour d6p7,
Oui à un moment, ça peut être la bonne méthode (bon, j'avoue quand même que je n'en suis pas fan).
C'est aussi l'idée de mettre l'autre en face de ses actes, il m'est déjà arrivé dans une dispute de répéter un mot ou une phrase qui m'a choqué. Et parfois l'autre en face se dit "oups, j'aurai pas du dire ça" car comme tu le dis, il existe aussi le cas ou l'autre ne sait pas le mal qu'il fait.
C'est une bonne méthode. Chacun a un fonctionnement différent, j'ai connu des gens profondément incultes et capable de beaucoup d'amour. Je ne sais pas à quoi ça tient, mais il est certain que cherche à se comprendre pour s'amélioré est une bonne façon de faire. Pour ma part, je n'ai jamais eu ce fonctionnement "utilitariste", mais j'ai du apprendre à faire attention aux autres, car j'était plutôt de nature indifférente, et égocentrée. Il a fallut que je connaisse le sentiment d'abandon pour développer ma capacité à faire attention aux autres et leurs besoins. Dans tous les cas, quelques soient nos travers, je crois que aimer s'apprend. Parfois instinctivement, parfois avec un travail plus complexe.Comment fait-on pour avoir cette bienveillance infinie, c'est la question. Car je vois beaucoup que nous faisons les choses par intérêt, et que nous aimons l'autre pour ce qu'il nous donne. Ainsi, nous ne l'aimons pas pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il nous donne. Comment donc avoir cette bienveillance infinie ?
Je pense que c'est en se connaissant nous-même. Si donc je me connais, je n'aurais pas à chercher auprès de l'autre ce qu'il me manque en me servant de lui comme un objet.
De même aussi, si je sais qu'il a des mauvaises choses en moi je ne le jugerais pas sachant qu'en le jugeant je me jugerais aussi moi-même (ce qui est écrit dans le même passage - Matthieu 7). Ainsi donc, quand je vois l'autre je peux l'aimer malgré ses faiblesses car j'ai aussi vu les miennes.
Je pense qu'à certains moments il est nécessaire de le faire. Dans le cas où l'autre a besoin d'être remis à sa place. Ne pas le faire serait lui laisser le champ libre pour continuer. Et jusqu'où ira t-il ? Je pense qu'il faut le reprendre dans le cas où il ne sait pas le mal qu'il fait.
Mais au contraire, quand l'autre fait le mal en sachant très bien qu'il le fait il est peut-être plus avantageux de "tendre l'autre joue".
Car y répondre serait en effet lui donner une légitimité. Alors que si je ne rétorque pas à sa violence par la violence je lui montre que son acte n'avait aucune raison d'être sinon sa méchanceté.
Oui à un moment, ça peut être la bonne méthode (bon, j'avoue quand même que je n'en suis pas fan).
C'est aussi l'idée de mettre l'autre en face de ses actes, il m'est déjà arrivé dans une dispute de répéter un mot ou une phrase qui m'a choqué. Et parfois l'autre en face se dit "oups, j'aurai pas du dire ça" car comme tu le dis, il existe aussi le cas ou l'autre ne sait pas le mal qu'il fait.
Invité- Invité
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