Histoire collégiale.
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Histoire collégiale.
- L'histoire :
Debout sur le trottoir, un homme fait signe à un taxi. Le chauffeur s’arrête et baisse la vitre :
« Où allez-vous ? »
L’homme ouvre la portière sans répondre, s’installe et déclare :
« Emmenez-moi quelque part.
-Quelque part ? C’est où quelque part ?
-Je n’en sais rien. »
Le chauffeur jette un coup d'oeil à son étrange client, puis démarre.
Tout en conduisant, il jette de fréquents regards dans son rétroviseur, car le visage de cet homme ne lui est pas inconnu, mais il a beau chercher, il ne voit pas….soudain, il sursaute, ce qui fait faire une embardée à la voiture, et il le reconnait. Cet homme assis là, sur la banquette arrière, est celui . qu’il avait violemment percuté un soir alors qu’il roulait à vive allure sur la Nationale en état d’ébriété. C’était, il y a quinze ans. Ses souvenirs lui reviennent par bribes. Il se souvient qu’il était descendu de sa voiture, s’était penché sur l’homme et avait constaté qu’il était bien mort. Il s’était relevé, il faisait nuit noire, il pleuvait et il n’y avait personne alentour. Il avait alors repris sa place derrière son volant, avait fait doucement marche arrière et était parti, laissant l’homme allongé sur la chaussée.
Le lendemain, il avait lu les journaux et avait appris que l’homme qu’il avait tué—il était bien mort---s’appelait… oui, c’est ça… Albert. Albert Traoli.
Pris de terreur, les mains tremblantes, il se tourne vers son passager assis derrière et, d’une voix rauque, dit :
« Moi, c’est Pierre et vous ?
-Albert », répond l’homme d’une voix qui semble sortir d’outre-tombe
- Allons Pierre, vous semblez surpris, regardez donc la route, il ne faudrait pas avoir un accident.
Les mains du conducteur s'agrippent au volant comme à sa vie. Albert Traoli avait alors une vingtaine d'année, et cet homme... Quel âge a-t-il cet homme? Il a toujours le visage d'un gamin de vingt ans. A cette époque Pierre aussi était plus jeune, il fêtait l'obtention de sa licence de taxi. Il n'avait parlé de l'accident qu'à Eléonore, sa jeune fiancée. Elle lui avait dit n'en parle jamais à personne, s'ils t'arrêtent tu perdras tout. Il n'a rien perdu, pas beaucoup gagné non plus. Et chaque fois qu'il pensait au mort, il vidait une bouteille de plus. Au petit matin Eléonore jetait tout à la benne. Les problèmes il faut les attraper à bras le corps et les balancer bien loin!
- Allons Pierre, il fallait bien que je revienne un jour. Et regardez donc la route! Vous allez tuer un homme!
Pierre se concentra sur la route, jetant quelques coups d'oeil discrets à son passager. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, il ne sentait plus ses jambes et c'est au prix d'un effort surhumain qu'il arrivait encore à maitriser les pédales du véhicule. Cet homme est mort pensait-il, pourtant celui-là, derrière, il est bien vivant. Dans le rétroviseur il voyait les traits enfantins du jeune homme dont le visage avait hanté toutes ses nuits. Il se rappelait le choc, le sang, le regard fixe et les yeux grands ouverts qu'il revoyait sans cesse dès qu'il fermait les yeux.
A tout hasard il osa :
"Vous êtes du coin?
- En quelque sorte. J'ai grandi à Lyon mais ma famille était originaire de la région. Il fallait que je revienne.
Pierre insista :
- Pourquoi le fallait-il?
Le jeune homme projeta son regard dans le rétroviseur et leurs regards se croisèrent. Pierre s'agrippa au volant.
- J'ai un compte à régler ici, je cherche un homme.
Pierre continua :
- Est-ce indiscret de vous demander qui, et pourquoi?
Le jeune homme sembla hésiter, puis finalement détourna son regard qui se perdit dans le vide.
- Je cherche l'homme qui a tué mon père et ruiné la vie de ma mère. Je suis venu pour me venger."
Voici le début d’une histoire que je laisse en suspens. Chacun pourra écrire une suite sous forme de petit paragraphe, pas trop long, tout en essayant de garder un minimum de cohérence au récit.
Voici le début.
Debout sur le trottoir, un homme fait signe à un taxi. Le chauffeur s’arrête et baisse la vitre :
« Où allez-vous ? »
L’homme ouvre la portière sans répondre, s’installe et déclare :
« Emmenez-moi quelque part.
-Quelque part ? C’est où quelque part ?
-Je n’en sais rien. »
Le chauffeur jette un coup d'oeil à son étrange client, puis démarre.
Dernière édition par Amandine le Mar 11 Juil - 21:09, édité 2 fois (Raison : ajouté)
Tatonga- Admin
- Messages : 7402
Date d'inscription : 11/11/2015
Age : 48
Re: Histoire collégiale.
Tout en conduisant, il jette de fréquents regards dans son rétroviseur, car le visage de cet homme ne lui est pas inconnu, mais il a beau chercher, il ne voit pas….soudain, il sursaute, ce qui fait faire une embardée à la voiture, et il le reconnait. Cet homme assis là, sur la banquette arrière, est celui qui….
- Spoiler:
- C’est super cette idée d’histoire collégiale que tu as eu Tatonga. C’est ton frère Bradou qui te l’a inspirée?
Invité- Invité
Re: Histoire collégiale.
… est celui qu’il avait violemment percuté un soir alors qu’il roulait à vive allure sur la Nationale en état d’ébriété. C’était, il y a quinze ans. Ses souvenirs lui reviennent par bribes. Il se souvient qu’il était descendu de sa voiture, s’était penché sur l’homme et avait constaté qu’il était bien mort. Il s’était relevé, il faisait nuit noire, il pleuvait et il n’y avait personne alentour. Il avait alors repris sa place derrière son volant, avait fait doucement marche arrière et était parti, laissant l’homme allongé sur la chaussée.
Le lendemain, il avait lu les journaux et avait appris que l’homme qu’il avait tué—il était bien mort---s’appelait… oui, c’est ça… Albert. Albert Traoli.
Pris de terreur, les mains tremblantes, il se tourne vers son passager assis derrière et, d’une voix rauque, dit :
« Moi, c’est Pierre et vous ?
-Albert », répond l’homme d’une voix qui semble sortir d’outre-tombe.
Le lendemain, il avait lu les journaux et avait appris que l’homme qu’il avait tué—il était bien mort---s’appelait… oui, c’est ça… Albert. Albert Traoli.
Pris de terreur, les mains tremblantes, il se tourne vers son passager assis derrière et, d’une voix rauque, dit :
« Moi, c’est Pierre et vous ?
-Albert », répond l’homme d’une voix qui semble sortir d’outre-tombe.
- Spoiler:
- Pas mal, hein, le suspense est bien entretenu, alors allez-y vous autres, mais pas trop long
Tatonga- Admin
- Messages : 7402
Date d'inscription : 11/11/2015
Age : 48
Re: Histoire collégiale.
- Allons Pierre, vous semblez surpris, regardez donc la route, il ne faudrait pas avoir un accident.
Les mains du conducteur s'agrippent au volant comme à sa vie. Albert Traoli avait alors une vingtaine d'année, et cet homme... Quel âge a-t-il cet homme? Il a toujours le visage d'un gamin de vingt ans. A cette époque Pierre aussi était plus jeune, il fêtait l'obtention de sa licence de taxi. Il n'avait parlé de l'accident qu'à Eléonore, sa jeune fiancée. Elle lui avait dit n'en parle jamais à personne, s'ils t'arrêtent tu perdras tout. Il n'a rien perdu, pas beaucoup gagné non plus. Et chaque fois qu'il pensait au mort, il vidait une bouteille de plus. Au petit matin Eléonore jetait tout à la benne. Les problèmes il faut les attraper à bras le corps et les balancer bien loin!
- Allons Pierre, il fallait bien que je revienne un jour. Et regardez donc la route! Vous allez tuer un homme!
Les mains du conducteur s'agrippent au volant comme à sa vie. Albert Traoli avait alors une vingtaine d'année, et cet homme... Quel âge a-t-il cet homme? Il a toujours le visage d'un gamin de vingt ans. A cette époque Pierre aussi était plus jeune, il fêtait l'obtention de sa licence de taxi. Il n'avait parlé de l'accident qu'à Eléonore, sa jeune fiancée. Elle lui avait dit n'en parle jamais à personne, s'ils t'arrêtent tu perdras tout. Il n'a rien perdu, pas beaucoup gagné non plus. Et chaque fois qu'il pensait au mort, il vidait une bouteille de plus. Au petit matin Eléonore jetait tout à la benne. Les problèmes il faut les attraper à bras le corps et les balancer bien loin!
- Allons Pierre, il fallait bien que je revienne un jour. Et regardez donc la route! Vous allez tuer un homme!
- Spoiler:
- A vous de jouer...
Invité- Invité
Re: Histoire collégiale.
Pierre se concentra sur la route, jetant quelques coups d'oeil discrets à son passager. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, il ne sentait plus ses jambes et c'est au prix d'un effort surhumain qu'il arrivait encore à maitriser les pédales du véhicule. Cet homme est mort pensait-il, pourtant celui-là, derrière, il est bien vivant. Dans le rétroviseur il voyait les traits enfantins du jeune homme dont le visage avait hanté toutes ses nuits. Il se rappelait le choc, le sang, le regard fixe et les yeux grands ouverts qu'il revoyait sans cesse dès qu'il fermait les yeux.
A tout hasard il osa :
"Vous êtes du coin?
- En quelque sorte. J'ai grandi à Lyon mais ma famille était originaire de la région. Il fallait que je revienne.
Pierre insista :
- Pourquoi le fallait-il?
Le jeune homme projeta son regard dans le rétroviseur et leurs regards se croisèrent. Pierre s'agrippa au volant.
- J'ai un compte à régler ici, je cherche un homme.
Pierre continua :
- Est-ce indiscret de vous demander qui, et pourquoi?
Le jeune homme sembla hésiter, puis finalement détourna son regard qui se perdit dans le vide.
- Je cherche l'homme qui a tué mon père et ruiné la vie de ma mère. Je suis venu pour me venger."
A tout hasard il osa :
"Vous êtes du coin?
- En quelque sorte. J'ai grandi à Lyon mais ma famille était originaire de la région. Il fallait que je revienne.
Pierre insista :
- Pourquoi le fallait-il?
Le jeune homme projeta son regard dans le rétroviseur et leurs regards se croisèrent. Pierre s'agrippa au volant.
- J'ai un compte à régler ici, je cherche un homme.
Pierre continua :
- Est-ce indiscret de vous demander qui, et pourquoi?
Le jeune homme sembla hésiter, puis finalement détourna son regard qui se perdit dans le vide.
- Je cherche l'homme qui a tué mon père et ruiné la vie de ma mère. Je suis venu pour me venger."
Beltane- Messages : 314
Date d'inscription : 27/01/2017
Age : 52
Re: Histoire collégiale.
- Spoiler:
Ouf !
Franchement, je me demandais comment on allait poursuivre cette histoire avec ce revenant assis sur la banquette arrière. Je me disais que j'étais fou de commencer un conte comme celui-là sans savoir comment en sortir.
Et tu as trouvé la solution Beltane, bravo, tu as tous les dons d'une grande romancière.
Tatonga- Admin
- Messages : 7402
Date d'inscription : 11/11/2015
Age : 48
Re: Histoire collégiale.
- Spoiler:
- Oui, Beltane, c'est un super idée! bravo.
Je rajoute en début de poste le texte intégrale, c'est plus facile à lire.
Invité- Invité
Re: Histoire collégiale.
- Je cherche l'homme qui a tué mon père et ruiné la vie de ma mère. Je suis venu pour me venger."
L'homme se tut un moment puis, comme revenu d'un long songe, dit:
- Allez tout droit, jusqu'au rond-point que vous voyez là-bas, puis prenez à gauche.
-C'est bien que vous me guidiez, parce que vous emmener quelque part, c'était plutôt vague pour moi.
Le chauffeur accéléra, impatient de se débarrasser de son passager
-c'est bon, arrêtez-vous, je descends ici.
Le chauffeur rangea son véhicule le long du trottoir, blême de frayeur.
Ici, c'était tout près de chez lui.
L'homme descendit et s'engouffra prestement dans l'entrée d'un hôtel qui se trouvait juste en face.
L'homme se tut un moment puis, comme revenu d'un long songe, dit:
- Allez tout droit, jusqu'au rond-point que vous voyez là-bas, puis prenez à gauche.
-C'est bien que vous me guidiez, parce que vous emmener quelque part, c'était plutôt vague pour moi.
Le chauffeur accéléra, impatient de se débarrasser de son passager
-c'est bon, arrêtez-vous, je descends ici.
Le chauffeur rangea son véhicule le long du trottoir, blême de frayeur.
Ici, c'était tout près de chez lui.
L'homme descendit et s'engouffra prestement dans l'entrée d'un hôtel qui se trouvait juste en face.
Tatonga- Admin
- Messages : 7402
Date d'inscription : 11/11/2015
Age : 48
Re: Histoire collégiale.
Pierre appuya sur le champignon et fonça droit chez lui, il sillonna les ruelles des pâtés de maisons et parqua à l'arrière évitant l'avenue. Il bondit hors de sa voiture et se rua à son domicile. Il voulut ouvrir la porte mais ses mains tremblaient et son trousseau de clés lui échappa des mains, il tapa par coups de poings en criant:
-Eléonore ! Eléonore !
Sa femme accourut, et ouvrit la porte d'entrée. Pierre s’engouffra à l'intérieur pale comme un cadavre, il tremblait de tous ces membres, le regard affolé, il dit dans un souffle:
-Il est là ! il est là ! il est revenu pour moi!
-Mon Dieu Pierre, tu es tout pâle, calme toi, et prends un siège, je vais te chercher un verre d'eau.
-Non ! non! je te dis qu'il est revenu, il faut qu'on parte, il faut qu'on s'en aille d'ici !
-Pierre tu me fais peur, tu as bu ? tu m'avais promis que c'était fini tout ça ...
-Non, je n'ai pas bu !Je te dit que le jeune homme est revenu! le jeune homme que j'ai tué !
Eléonore sursauta, depuis le drame, ils avaient soigneusement évité de reparler de ce sujet, et l'avaient enterré avec la victime ce soir là.
Elle fixa Pierre dans les yeux et lui répondit d'une voix calme et douce:
-Ce jeune homme est mort Pierre, et puis c'était il y a des années, personne ne connait cette histoire. Allons calme-toi, tu as dû le confondre, ça arrive.
Excédé, Pierre saisi sa femme par les épaules et la secoua:
-Non cet homme était dans mon taxi, et habite en face de chez nous, il est revenu pour moi je te dis, tu ne comprends pas ?
Eléonore regarda Pierre, l'état de son mari l'inquiétait. Il semblait terrorisé, elle le scruta en essayant de comprendre son comportement et ses agissements. Pourquoi cette histoire était-elle remontée à la surface aujourd'hui et maintenant?. Pierre était coupable de la mort de ce jeune homme, elle savait qu'il ne se l'était jamais pardonné. Il vivait avec cette lourde charge, elle le sentait même s'il n'en parlait jamais. Mais aujourd'hui cela paraissait différent, il était blême et tremblait comme si la mort le poursuivait. Elle décida néanmoins de ne pas le contrarier, et lui dit d'une voix douce:
- Te rends tu compte de ce que tu dis Pierre ?
-Oui ! je ne suis pas fou ! Il faut qu'on parte d'ici au plus vite.
Et il commença à rassembler quelques affaires dans la précipitation.
-Eléonore ! Eléonore !
Sa femme accourut, et ouvrit la porte d'entrée. Pierre s’engouffra à l'intérieur pale comme un cadavre, il tremblait de tous ces membres, le regard affolé, il dit dans un souffle:
-Il est là ! il est là ! il est revenu pour moi!
-Mon Dieu Pierre, tu es tout pâle, calme toi, et prends un siège, je vais te chercher un verre d'eau.
-Non ! non! je te dis qu'il est revenu, il faut qu'on parte, il faut qu'on s'en aille d'ici !
-Pierre tu me fais peur, tu as bu ? tu m'avais promis que c'était fini tout ça ...
-Non, je n'ai pas bu !Je te dit que le jeune homme est revenu! le jeune homme que j'ai tué !
Eléonore sursauta, depuis le drame, ils avaient soigneusement évité de reparler de ce sujet, et l'avaient enterré avec la victime ce soir là.
Elle fixa Pierre dans les yeux et lui répondit d'une voix calme et douce:
-Ce jeune homme est mort Pierre, et puis c'était il y a des années, personne ne connait cette histoire. Allons calme-toi, tu as dû le confondre, ça arrive.
Excédé, Pierre saisi sa femme par les épaules et la secoua:
-Non cet homme était dans mon taxi, et habite en face de chez nous, il est revenu pour moi je te dis, tu ne comprends pas ?
Eléonore regarda Pierre, l'état de son mari l'inquiétait. Il semblait terrorisé, elle le scruta en essayant de comprendre son comportement et ses agissements. Pourquoi cette histoire était-elle remontée à la surface aujourd'hui et maintenant?. Pierre était coupable de la mort de ce jeune homme, elle savait qu'il ne se l'était jamais pardonné. Il vivait avec cette lourde charge, elle le sentait même s'il n'en parlait jamais. Mais aujourd'hui cela paraissait différent, il était blême et tremblait comme si la mort le poursuivait. Elle décida néanmoins de ne pas le contrarier, et lui dit d'une voix douce:
- Te rends tu compte de ce que tu dis Pierre ?
-Oui ! je ne suis pas fou ! Il faut qu'on parte d'ici au plus vite.
Et il commença à rassembler quelques affaires dans la précipitation.
Invité- Invité
Re: Histoire collégiale.
- Spoiler:
Tala, je ne sais pas si tu as lu la chute de Beltane, mais en fait c'est le fils du mort qui était dans le taxi, avec le même visage et le même nom, il vient venger son père.
Invité- Invité
Re: Histoire collégiale.
- Spoiler:
Bien sûr que j'ai lu la chute de Beltane c'est ce qui a rendu les choses intéressantes d'ailleurs J'ai coincé le personnage principal dans une confusion entre le passé et le présent, et une femme qui a du mal à le suivre. On peut imaginer pleins de suites y compris dans la période ayant suivi l'accident, Beltane en parle un peu plus haut. Image de la victime, hallucinations post traumatiques ...etc D'où le rôle de l'épouse qui ayant vécu cette période ne le croira qu'une fois face au jeune homme.
Bref, je vous passe la main.
Invité- Invité
Re: Histoire collégiale.
Et il commença à rassembler quelques affaires dans la précipitation.
-Tu es fou, partir en pleine nuit et où irions-nous ? Viens, sortons prendre l'air, ça te remettra les idées en place, ça ne sert à rien de s'affoler, je suis sûre que tu t'inquiètes pour pas grand-chose.
Non sans peine, elle réussit à le calmer et il accepta enfin de l'accompagner, plus pour voir ce que se passait dehors que pour prendre l'air.
Ils ouvrirent la porte et sortirent.
En face, penché sur son balcon, l'homme fumait. Il ne fit aucun mouvement, il les regardait...
-Tu es fou, partir en pleine nuit et où irions-nous ? Viens, sortons prendre l'air, ça te remettra les idées en place, ça ne sert à rien de s'affoler, je suis sûre que tu t'inquiètes pour pas grand-chose.
Non sans peine, elle réussit à le calmer et il accepta enfin de l'accompagner, plus pour voir ce que se passait dehors que pour prendre l'air.
Ils ouvrirent la porte et sortirent.
En face, penché sur son balcon, l'homme fumait. Il ne fit aucun mouvement, il les regardait...
Tatonga- Admin
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Date d'inscription : 11/11/2015
Age : 48
Re: Histoire collégiale.
Ils marchèrent en silence dans la nuit noire, l'air était frais et la ruelle aussi sombre et moite qu'une tombe. Des miaulements et des bagarres de chats s'entendaient par ci par là, des bruits de bouteilles et de canettes que les coups de vents emportaient et faisaient rouler, ces lieux qu'ils connaissaient si bien et qui étaient si vivants dans la journée semblaient inhabités et abandonnés, on aurait dit une mauvaise farce, mais il n'y avait pas âme qui vive. Rien. Rien que la profondeur de la nuit. Soudain un cri déchira la nuit, qu'est ce que c'était ? un animal ? un humain ? Pierre trembla et fut pris d'angoisse, il commença à jeter des regards furtifs autour de lui s'attendant à chaque instant à voir surgir le jeune homme. Il pressa le pas entrainant Éléonore avec lui, il les entendaient là juste derrière, des pas ... oui des pas, ils les suivaient, il en était sûr ... et cette nuit noire, et sombre ... il ne voyait rien dans cette satanée ruelle. Il regarda encore une fois derrière lui, quand excédée Éléonore le prit par le bras et ralentit sa cadence:
- Nous sommes sorti prendre l'air, pas faire un marathon. Mais qu'est ce qui t'arrive à la fin ? tu es sûr que ça va ?
Pierre regarda autour de lui puis baissa la tête, et chuchota:
-Il est là, juste là quelque part, il nous guette, je savais qu'il reviendrait, je le savais. Il était dans ma voiture, je te dis, son visage pâle comme la mort, il est revenu pour se venger, revenu pour me punir ...
Et en disant cela, il pressa le pas pour revenir à la maison, et lança à sa femme par dessus son épaule:
- Rentre pour te préparer, il faut qu'on y aille.
Éléonore lui emboita le pas agacée, de toute façon cette ruelle lui filait les frissons, autant rentrer et se mettre au chaud.
Arrivés au pas de leur porte, elle chercha ses clés dans le sac, le voisinage semblait absent, on aurait cru qu'ils s'étaient tous donné le mot pour s'enfuir ce soir. Éléonore frissonna et glissa la clé dans la serrure lorsqu'une silhouette sortie de nul part se détacha dans le noir:
- Bonsoir messieurs dames ...
- Nous sommes sorti prendre l'air, pas faire un marathon. Mais qu'est ce qui t'arrive à la fin ? tu es sûr que ça va ?
Pierre regarda autour de lui puis baissa la tête, et chuchota:
-Il est là, juste là quelque part, il nous guette, je savais qu'il reviendrait, je le savais. Il était dans ma voiture, je te dis, son visage pâle comme la mort, il est revenu pour se venger, revenu pour me punir ...
Et en disant cela, il pressa le pas pour revenir à la maison, et lança à sa femme par dessus son épaule:
- Rentre pour te préparer, il faut qu'on y aille.
Éléonore lui emboita le pas agacée, de toute façon cette ruelle lui filait les frissons, autant rentrer et se mettre au chaud.
Arrivés au pas de leur porte, elle chercha ses clés dans le sac, le voisinage semblait absent, on aurait cru qu'ils s'étaient tous donné le mot pour s'enfuir ce soir. Éléonore frissonna et glissa la clé dans la serrure lorsqu'une silhouette sortie de nul part se détacha dans le noir:
- Bonsoir messieurs dames ...
Invité- Invité
Re: Histoire collégiale.
Eléonore regarda la silhouette mince et fragile qui avançait dans la pénombre. La voix, jeune et claire, paraissait presque amicale. Elle ne distinguait pas encore le visage de l'homme qui approchait mais elle sentit Pierre frémir. "C'est lui!" chuchota t-il à son oreille. Tétanisé, il regardait d'un air moribond l'ombre de celui qu'il prenait pour un revenant.
Lorsque la lumière du réverbère éclaira le visage de l'étranger, Eléonore reconnut immédiatement les traits fins et délicats, presque féminins, qu'elle avait si longuement regardés sur la vieille coupure de presse qui relatait l'accident. Déstabilisée elle répondit maladroitement, tentant de masquer son étonnement :"Bonsoir! Il fait frais ce soir n'est-ce pas?"
Pierre se tenait immobile, aussi livide qu'un mort-vivant. Il ouvrit la bouche pour répondre mais aucun son n'en sortit. Le passé s'invitait face à lui et il revivait sa lente agonie, interminable souffrance d'une culpabilité honteuse qui le hantait depuis si longtemps.
"- Je ne vous dérange pas? Je loue une chambre dans l'hôtel juste en face, et tandis que je fumais une cigarette je vous ai vu passer. Je vous ai tout de suite reconnu Pierre! Vous êtes libre demain? Je souhaitais savoir si je pouvais louer vos services pour toute la matinée. J'ai des recherches à faire en ville, et ce serait plus facile pour moi.
Elénore se sentit défaillir. Pierre avait raison, c'est le même visage, toujours aussi beau, toujours aussi jeune, mais bien vivant. Elle comprit tout de suite. Elle se rappelait de l'enfant dont il était question dans l'article, celui à que Pierre avait rendu orphelin.
N'obtenant pas de réponse le jeune homme demanda :
-Vous allez bien? On dirait que vous avez vu un fantôme!"
Lorsque la lumière du réverbère éclaira le visage de l'étranger, Eléonore reconnut immédiatement les traits fins et délicats, presque féminins, qu'elle avait si longuement regardés sur la vieille coupure de presse qui relatait l'accident. Déstabilisée elle répondit maladroitement, tentant de masquer son étonnement :"Bonsoir! Il fait frais ce soir n'est-ce pas?"
Pierre se tenait immobile, aussi livide qu'un mort-vivant. Il ouvrit la bouche pour répondre mais aucun son n'en sortit. Le passé s'invitait face à lui et il revivait sa lente agonie, interminable souffrance d'une culpabilité honteuse qui le hantait depuis si longtemps.
"- Je ne vous dérange pas? Je loue une chambre dans l'hôtel juste en face, et tandis que je fumais une cigarette je vous ai vu passer. Je vous ai tout de suite reconnu Pierre! Vous êtes libre demain? Je souhaitais savoir si je pouvais louer vos services pour toute la matinée. J'ai des recherches à faire en ville, et ce serait plus facile pour moi.
Elénore se sentit défaillir. Pierre avait raison, c'est le même visage, toujours aussi beau, toujours aussi jeune, mais bien vivant. Elle comprit tout de suite. Elle se rappelait de l'enfant dont il était question dans l'article, celui à que Pierre avait rendu orphelin.
N'obtenant pas de réponse le jeune homme demanda :
-Vous allez bien? On dirait que vous avez vu un fantôme!"
Beltane- Messages : 314
Date d'inscription : 27/01/2017
Age : 52
Re: Histoire collégiale.
- Spoiler:
- Brrrrrr! Un quasi-fantôme qui parle de fantôme, c'est moi maintenant qui frissonne. Vous êtes des championnes
Tatonga- Admin
- Messages : 7402
Date d'inscription : 11/11/2015
Age : 48
Re: Histoire collégiale.
N'obtenant pas de réponse le jeune homme demanda :
-Vous allez bien? On dirait que vous avez vu un fantôme!"
Éléonore reprit ses esprit et se racla la gorge, elle sourit au jeune homme en essayant tant bien que mal de cacher son trouble et lui répondit:
-Mon mari est un peu souffrant, nous sommes sorti faire quelques pas pour prendre l'air ... il semble fiévreux, je vais rentrer lui préparer une tisane.
Elle réfléchit un instant puis enchaina:
-Si vous voulez vous pouvez passer demain, Pierre ira surement mieux et vous pourriez discuter. Que dites vous de passer pour le thé ?
Le jeune homme lui sourit d'un air presque enfantin:
-Merci pour votre invitation, oui je passerais, j'aurais besoin d'un bon guide pour mes recherches .... je m'appelle Albert lui dit -il en lui tendant la main.
Éléonore, lui tendit la sienne en priant pour qu'il mette son tremblement sur le coup de la fraicheur de la nuit.
-Bon, il se fait tard, et je vous ai assez importuné, je vous souhaite une bonne fin de soirée ... et bon rétablissement à vous dit-il en souriant à Pierre.
Le visage de Pierre de crispa en un semblant de sourire, il était cloué sur place, incapable du moindre geste, de la moindre parole, il regardait le visage du jeune homme dans la lueur de la nuit et les images qu'il avait enfouies au plus profond de sa mémoire remontaient à la surface ... il revoyait avec horreur la scène de l'accident ... ce corps gisant, inanimé, ce visage couvert de sang, ce regard vide, sans vie, il l'avait beau le secouer, rien, cet homme était mort.
Il tressauta lorsque qu’Éléonore lui prit le bras pour l'aider à rentrer, et se traina jusqu'au fauteuil, sur lequel il s'affala, la sueur lui perlait au front, il se sentait défaillir au bord de la nausée. Éléonore, ferma la porte à clé et guetta un moment la silhouette du jeune homme par sa fenêtre jusqu'à ce qu'elle disparut dans la profondeur de la nuit. Elle revint vers son mari et pris un siège face à lui, posa une main sur son genou et le secoua doucement pour le sortir de sa torpeur:
- Pierre ... c'est le fils de la victime ... je te croyais fou ... il est vrai que la ressemblance est troublante dit-elle pour elle même ....
Pierre répétait un sanglot dans la voix, la tête entre les mains:
-Son fils ....son fils ....
- Il est parti à présent, mais il sera là demain, je l'ai invité pour le thé.
Pierre que toute forme de communication avait quitté depuis cette rencontre sembla lucide d'un coup:
- Quoi ? mais qu'est ce qui t'as pris ?
- C'est le seul moyen pour nous de garder un œil sur ses recherches tu n'as pas le choix.
-Vous allez bien? On dirait que vous avez vu un fantôme!"
Éléonore reprit ses esprit et se racla la gorge, elle sourit au jeune homme en essayant tant bien que mal de cacher son trouble et lui répondit:
-Mon mari est un peu souffrant, nous sommes sorti faire quelques pas pour prendre l'air ... il semble fiévreux, je vais rentrer lui préparer une tisane.
Elle réfléchit un instant puis enchaina:
-Si vous voulez vous pouvez passer demain, Pierre ira surement mieux et vous pourriez discuter. Que dites vous de passer pour le thé ?
Le jeune homme lui sourit d'un air presque enfantin:
-Merci pour votre invitation, oui je passerais, j'aurais besoin d'un bon guide pour mes recherches .... je m'appelle Albert lui dit -il en lui tendant la main.
Éléonore, lui tendit la sienne en priant pour qu'il mette son tremblement sur le coup de la fraicheur de la nuit.
-Bon, il se fait tard, et je vous ai assez importuné, je vous souhaite une bonne fin de soirée ... et bon rétablissement à vous dit-il en souriant à Pierre.
Le visage de Pierre de crispa en un semblant de sourire, il était cloué sur place, incapable du moindre geste, de la moindre parole, il regardait le visage du jeune homme dans la lueur de la nuit et les images qu'il avait enfouies au plus profond de sa mémoire remontaient à la surface ... il revoyait avec horreur la scène de l'accident ... ce corps gisant, inanimé, ce visage couvert de sang, ce regard vide, sans vie, il l'avait beau le secouer, rien, cet homme était mort.
Il tressauta lorsque qu’Éléonore lui prit le bras pour l'aider à rentrer, et se traina jusqu'au fauteuil, sur lequel il s'affala, la sueur lui perlait au front, il se sentait défaillir au bord de la nausée. Éléonore, ferma la porte à clé et guetta un moment la silhouette du jeune homme par sa fenêtre jusqu'à ce qu'elle disparut dans la profondeur de la nuit. Elle revint vers son mari et pris un siège face à lui, posa une main sur son genou et le secoua doucement pour le sortir de sa torpeur:
- Pierre ... c'est le fils de la victime ... je te croyais fou ... il est vrai que la ressemblance est troublante dit-elle pour elle même ....
Pierre répétait un sanglot dans la voix, la tête entre les mains:
-Son fils ....son fils ....
- Il est parti à présent, mais il sera là demain, je l'ai invité pour le thé.
Pierre que toute forme de communication avait quitté depuis cette rencontre sembla lucide d'un coup:
- Quoi ? mais qu'est ce qui t'as pris ?
- C'est le seul moyen pour nous de garder un œil sur ses recherches tu n'as pas le choix.
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