Que suis-je ?
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Que suis-je ?
Une crapule, une fripouille, je le sais. Je ne le dis pas pour être contredit, j’ai passé l’âge. C’est vrai, je le sais.
Je n’ai pas volé, à part des bonbons, et point tué. Mais j’ai pris ce qui ne m’appartenait pas et n’ai pas donné ce qui revenait aux autres. N’est-ce pas cela voler ? Celui qui vole nommément et tue nominalement cause de grands préjudices, mais sont-ce les seuls grands préjudices ?
Est-il moins bon et plus crapule ? Non, pas du tout.
En quarante ans, j’ai marché plus loin que Mao, des écorchures aux pieds comme Gaston. Tout cela est oublié, il ne me reste que la plaie ouverte des souffrances de mes morts : poux, froid, haillons, larmes et ventres creux. Je n’en veux à personne, tout le monde connait le malheur, chacun son tour, je n’en veux à personne, mais la plaie est là, ouverte, toujours, éternelle. A qui en vouloir, il n’y a personne. Au malheur lui-même, oui, au malheur ! Mais peut-être que le malheur devait être là pour faire des hommes des hommes.
J’ai marché plus loin et plus caillouteux que Mao, et j’ai rencontré des hommes, des argaz, mais qu’est-ce qu’un Homme et comment traduire en français l’argaz de mon chaouia sans faire un long poème ? Je sais que je suis crapule et fripouille, et c’est long, très long à raconter.
Je me connais, j’ai regardé derrière mes yeux et j’ai vu la bête tapie, silencieuse, à l’affût, regardant le monde à travers mes yeux, prête à bondir. Elle est là, la bête, elle a toujours été là, juste derrière mes yeux, c’est elle qui regarde par les trous.
L’intérieur est pourriture noire, bête hideuse ; l’extérieur est pitoyable : juste un corps et des membres pour faire un cadavre, et des plaies, les plaies de mes morts et les plaies de mes crocs.
Que suis-je ? Un cadavre, et dedans la bête, à enterrer avec la bête.
Je n’ai pas volé, à part des bonbons, et point tué. Mais j’ai pris ce qui ne m’appartenait pas et n’ai pas donné ce qui revenait aux autres. N’est-ce pas cela voler ? Celui qui vole nommément et tue nominalement cause de grands préjudices, mais sont-ce les seuls grands préjudices ?
Est-il moins bon et plus crapule ? Non, pas du tout.
En quarante ans, j’ai marché plus loin que Mao, des écorchures aux pieds comme Gaston. Tout cela est oublié, il ne me reste que la plaie ouverte des souffrances de mes morts : poux, froid, haillons, larmes et ventres creux. Je n’en veux à personne, tout le monde connait le malheur, chacun son tour, je n’en veux à personne, mais la plaie est là, ouverte, toujours, éternelle. A qui en vouloir, il n’y a personne. Au malheur lui-même, oui, au malheur ! Mais peut-être que le malheur devait être là pour faire des hommes des hommes.
J’ai marché plus loin et plus caillouteux que Mao, et j’ai rencontré des hommes, des argaz, mais qu’est-ce qu’un Homme et comment traduire en français l’argaz de mon chaouia sans faire un long poème ? Je sais que je suis crapule et fripouille, et c’est long, très long à raconter.
Je me connais, j’ai regardé derrière mes yeux et j’ai vu la bête tapie, silencieuse, à l’affût, regardant le monde à travers mes yeux, prête à bondir. Elle est là, la bête, elle a toujours été là, juste derrière mes yeux, c’est elle qui regarde par les trous.
L’intérieur est pourriture noire, bête hideuse ; l’extérieur est pitoyable : juste un corps et des membres pour faire un cadavre, et des plaies, les plaies de mes morts et les plaies de mes crocs.
Que suis-je ? Un cadavre, et dedans la bête, à enterrer avec la bête.
Tatonga- Admin
- Messages : 7402
Date d'inscription : 11/11/2015
Age : 48
Re: Que suis-je ?
Mais quelle idée?
La bête est en chacun de nous. Oser la regarder c'est déjà bien. Ce ne doit cependant pas être une excuse pour refuser de la combattre. Quelques bêtises ne font pas d'un homme une bête. J'aurais aimé dire toutes les choses bien plus importantes que ces erreurs que je sais que tu accomplis mais je ne peux pas raconter ce que tu ne souhaite pas dire de ta vie. Mettre les siens à l'abris et continuer à se soucier de ceux qui doivent encore l'être est déjà un grand accomplissement, et je sais que ce ne sont pas que des mots pour toi.
Il y a juste une chose que je veux dire chaque fois et dont je suis absolument certaine.
Laisse tes morts en paix. Je suis une maman Tatonga et je le jure j'aurai pu marcher sans chaussure, n'avoir jamais accès aux soins, avoir faim et laisser mes enfants en bas âge derrière moi, si j'avais été assuré qu'ils puissent grandir et bénéficier de ce que j'en 'ai pas eu. Facile à dire pour moi, car je n'ai pas connu ça. Mais j'en suis absolument certaine. Tu es instruit, à l'abris du besoin, tu as fait le choix courageux de rester au milieu des tiens il ne te manque plus à trouver la paix pour que tes morts puissent eux aussi se reposer.
Bon désolée, tu venais te présenter pour Dragon Blanc mais je n'aurai pas pu laisser ce message sans y répondre.
Pour le reste, tu iras tenir chaud à Gaston au milieu des flammes pour ta vie de débauche, bien fait!
La bête est en chacun de nous. Oser la regarder c'est déjà bien. Ce ne doit cependant pas être une excuse pour refuser de la combattre. Quelques bêtises ne font pas d'un homme une bête. J'aurais aimé dire toutes les choses bien plus importantes que ces erreurs que je sais que tu accomplis mais je ne peux pas raconter ce que tu ne souhaite pas dire de ta vie. Mettre les siens à l'abris et continuer à se soucier de ceux qui doivent encore l'être est déjà un grand accomplissement, et je sais que ce ne sont pas que des mots pour toi.
Il y a juste une chose que je veux dire chaque fois et dont je suis absolument certaine.
Tout cela est oublié, il ne me reste que la plaie ouverte des souffrances de mes morts : poux, froid, haillons, larmes et ventres creux.
Laisse tes morts en paix. Je suis une maman Tatonga et je le jure j'aurai pu marcher sans chaussure, n'avoir jamais accès aux soins, avoir faim et laisser mes enfants en bas âge derrière moi, si j'avais été assuré qu'ils puissent grandir et bénéficier de ce que j'en 'ai pas eu. Facile à dire pour moi, car je n'ai pas connu ça. Mais j'en suis absolument certaine. Tu es instruit, à l'abris du besoin, tu as fait le choix courageux de rester au milieu des tiens il ne te manque plus à trouver la paix pour que tes morts puissent eux aussi se reposer.
Bon désolée, tu venais te présenter pour Dragon Blanc mais je n'aurai pas pu laisser ce message sans y répondre.
Pour le reste, tu iras tenir chaud à Gaston au milieu des flammes pour ta vie de débauche, bien fait!
Invité- Invité
Re: Que suis-je ?
Tatonga, dis-toi bien qu'il y a plus malheureux que toi! C'est très bientôt Noël; pense à ce petit Jésus tout nu, sur la paille, qui n'avait que le souffle de l'âne pour se réchauffer! Il fait froid en Palestine, l'hiver! Et ma foi, il s'en est pas mal sorti...jusqu'au jour où...
Et puis, une ou des fatmas peuvent te remonter le moral à défaut d'autre chose! Relis la sourate "La Vache"! Laboure, comme il est dit au verset 223!
Et puis, une ou des fatmas peuvent te remonter le moral à défaut d'autre chose! Relis la sourate "La Vache"! Laboure, comme il est dit au verset 223!
gaston21- Messages : 2436
Date d'inscription : 17/12/2016
Age : 91
Re: Que suis-je ?
Bon Gaston, tu frises la vulgarité, à ton âge...
J'espère quand même que tu trouve d'autre activités pour remonter ton moral!
J'espère quand même que tu trouve d'autre activités pour remonter ton moral!
Invité- Invité
Re: Que suis-je ?
Il va finir par passer sa prochaine réincarnation dans un clapier !Amandine a écrit:Bon Gaston, tu frises la vulgarité, à ton âge...
J'espère quand même que tu trouve d'autre activités pour remonter ton moral!
Invité- Invité
Re: Que suis-je ?
En chaque être humain il y a une "démon" et un "ange", un côté obscur et un côté lumineux.
Prendre conscience de l'existence de notre côté obscur peut être sain en soi.
Mais sombrer et se noyer dans ce côté obscur au point où de ne plus percevoir notre côté lumineux devient pathologique.
L'attitude juste et constructive consiste à se focaliser sur le pôle lumineux qui est en chacun d'entre nous, sachant que la lumière chasse l'obscurité.
Prendre conscience de l'existence de notre côté obscur peut être sain en soi.
Mais sombrer et se noyer dans ce côté obscur au point où de ne plus percevoir notre côté lumineux devient pathologique.
L'attitude juste et constructive consiste à se focaliser sur le pôle lumineux qui est en chacun d'entre nous, sachant que la lumière chasse l'obscurité.
Brahim- Messages : 650
Date d'inscription : 11/04/2016
Age : 81
Localisation : Ile de France
Re: Que suis-je ?
Amandine, tu me remontes le moral! Toujours prêt, comme on dit chez les scouts! D'accord, un peu plus long pour dresser la tente...Amandine a écrit:Bon Gaston, tu frises la vulgarité, à ton âge...
J'espère quand même que tu trouve d'autre activités pour remonter ton moral!
gaston21- Messages : 2436
Date d'inscription : 17/12/2016
Age : 91
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