Rien compris.

[Tatonga]

Je n’ai plus aucun doute qu’il n’existe que la matière, au sens très large du terme, une substance qui se décline en une multitude de formes, des plus subtiles au plus grossières. Je n’ai plus aucun doute, il n’y a que cela.
Une matière qui a ses propres lois, un pouvoir de création et la capacité de s’auto-organiser absolument époustouflante, insoupçonnable, défiant toute intelligence.
Un phénomène qui dépasse tout entendement, mais jusque-là on peut l’accepter comme étant ce qui existe, aussi incroyable soit-il, et s’en tenir à ça.

Mais ce qui laisse vraiment perplexe est que cette substance génère esprit et conscience qui se retournent sur cette même substance, sur elle-même, pour faire de cette même substance un objet, l’observer et l’interroger. Une substance qui fait de l’homme le sujet observant et interrogeant la substance. Là, c’est trop, parce que là elle "se parle", et c’est trop, et ça laisse perplexe, et c’est pourquoi l’homme se trouve obligé de convoquer un dieu. Un dieu qui est sans nul doute dans la substance, loin d’être aveugle, mais que veut-il, que nous veut-il ? Toute l’énigme est là.

[gaston21]

Allo, Albert? Un jeune sage des Aurès prétend que tu t'es mis le doigt dans l'oeil avec ta formule tellement simple! Je t'entends rugir de là-haut! Je te donne la parole

[Tatonga]

Il m’étonnerait, Gaston, qu’Albert ait trouvé réponse à la question. Comment moi, substance, puis-je faire volte-face pour faire face à cette même substance, l’observer, lui parler, l’interroger sur ses origines, demander aux étoiles comment, pourquoi et par qui tout cela est arrivé, et ce qui est attendu de l’homme.
Un homme de substance que la substance a érigé en sujet interrogeant la substance. Tout peut être fortuit, mais pas ça, pas cette pirouette sur soi-même.
Albert peut dire ce qu’il veut, appeler par un autre nom ce que moi j’appelle substance, ce ne sont que mots pour désigner la même réalité. Quelque chose se trame, Gaston, et tu es en plein dedans. Tu as été détaché du reste du monde, isolé, mis à l’avant-garde, promu pionnier et témoin du monde. Ce n’est pas fortuit, quelque chose de grandiose t’attend, et ce ne sont pas des houris. Plutôt des pelles et des pioches.
Nous ne vous avons pas créés en vain, a dit Allah.

[gaston21]

Que dit le vieux Job entre deux rasades...?

"La sagesse appartient aux cheveux blancs; la longue vie confère l'intelligence" (Job 12-12).

Quant à Allah...L'homme, il l'a loupé! Il a créé un mec qui détruit tout! La Terre se meurt, les animaux disparaissent, la pollution avance à un rythme effréné! C'est la panique! Allah aurait dû arrêter sa création au niveau des sauterelles...

[Tatonga]

Gaston, nous sommes enfermés dans une cage opaque, et nous voulons savoir ce qu’il y a à l’extérieur, sans même être sûrs qu’il y en a un. Nous interrogeons tout ce qui nous entoure, les pierres, les arbres, les étoiles, la voûte céleste, les savants. Aucune réponse, aucun ne sait, tout est enfermé avec nous. Albert aussi. Mais nous avons besoin de savoir ce qui se trame à l’extérieur. Khayyam était obsédé par cette question, il disait que de tous ceux qui sont partis, aucun n’est revenu pour nous dire ce qu’il en est. Moi aussi, je veux savoir, percer l’énigme, mon énigme, mais peut-être que si nous n’arrivons pas à savoir, c’est parce qu’il n’y a rien. Mais c’est impossible, il y a certainement quelque chose qui a voulu qu’on le cherche et en même temps qu’on ne le trouve pas.

[schtroumph]

allo ici albert e = mc3 donc le trinitaire ou le ternaire

[ded]

Il m’étonnerait, Gaston, qu’Albert ait trouvé réponse à la question. Comment moi, substance, puis-je faire volte-face pour faire face à cette même substance, l’observer, lui parler, l’interroger sur ses origines, demander aux étoiles comment, pourquoi et par qui tout cela est arrivé, et ce qui est attendu de l’homme.

Désolé je tombe toujours sur toi, vu que tu interviens souvent.

Le mot "substance" ne définit rien de précis. Car précisément, ce n'est pas tout ce que cette substance nommée "matière" constitue qui s'interroge mais plus particulièrement l'être humain. Certainement que nombres d'êtres vivants s'interrogent à leur manière, sont contraints de résoudre des problèmes parfois complexes. Mais chez l'être humain il y a des problématiques qui ne le concernent pas directement. Il est animé par une curiosité qui, parfois, le dépasse individuellement.

Il existe une disposition dans la cognition humaine qui est réflexive. Non seulement on demande aux étoiles de nous répondre mais encore faut-il poser les bonnes questions.
En réalité, ces réponses, c'est nous-mêmes qui les construisons.

Le petit secret, c'est que nous sommes équipés pour s'interroger: La substance qui s'interroge en nous est une substance neurosensorielle. Cela signifie, en résumant très simplement, que cela perçoit et que ça analyse.

La différence entre une "substance primaire" et une "substance neurosensorielle", c'est la complexité et l'organisation. La substance neurosensorielle est constituée de chaînes très complexes et très sensibles. Plus elle est complexe, plus elle est alimentée d'une grande variété d'informations et présente une grande variété de ressources.

En plus de la substance, il y a également sa structure, son mode d'organisation qui la rendra plus efficace dans certains domaines. Bien entendu, cette dynamique ne concerne pas ce que nous désignons par matière inerte qui ne réagit qu'à des forces élémentaires. Cela concerne la matière vivante. C'est à dire non pas seulement une masse mais une biomasse.

Est-ce que la biomasse est une substance? La substance est ce qui la compose, comme les grains d'argile composent les briques d'une maison. Cette argile peut composer beaucoup de choses : Des maisons certes, mais aussi des cheminées, des poteries, des statues, de la vaisselle, des fours et nombre d'autres choses aux fonctions très diverses.
Mais on pourrait tout aussi bien faire autant de choses avec d'autres matériaux, d'autres substances : Par contre, la fonction, elle, resterait la même. Une maison reste une maison, qu'elle soit en bois, en béton, en argile ou en torchis. C'est donc la structure qui fait l'objet et non forcément sa substance.

Donc la fonction de la substance est de constituer mais la fonction de la structure est d'exister. Et le fait d'exister entraîne des nécessités: Pour me diriger, je dois être en mesure de percevoir le milieu dans lequel j'évolue. Si je dois me nourrir, je dois être en mesure de trouver de la nourriture, ce qui implique fatalement des transferts d'informations, des stratégies et de l'adaptation. Cela commence toujours au plus simple.
- Avant de poser des questions astrophysiques aux étoiles, elles le servaient de repère dans le ciel de la nuit.

Nous ne sommes pas apparus en ce monde en nous posant des questions métaphysiques mais force est de constater que, peu à peu, ces questions ont germé, note après note.

[Tatonga]

Ça me rappelle une cousine qui faisait toujours rire tout le monde en répondant le plus sérieusement du monde « mais il y avait une échelle ! » quand on lui disait « mais comment as-tu osé monter sur le toit de ces gens ? » ou « mais il y avait une porte ! » quand on lui disait « comment donc as-tu pu entrer dans cet établissement ? ».

[Tatonga]

Tu expliques comment et pourquoi l'homme pense, mais tu ne t'étonnes pas qu'il pense.

[Tatonga]

Tu expliques comment et pourquoi l'homme pense, mais tu ne t'étonnes pas qu'il pense.

[Contenu sponsorisé]