Le monde n'est pas une grande machine mais une grande pensée
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Le monde n'est pas une grande machine mais une grande pensée
Avant d’aller plus loin , j’invite mon lecteur à une méditation. Je l’invite à prendre un fusée et à partir tout droit dans l’espace. Je suppose sa fusée bien plus rapide que la lumière et qu’elle atteindra bientôt les confins de l’univers. Alors de deux choses l’une, ou bien l’univers n’a pas de limite et la fusée pourra continuer dans un espace vide de galaxie, mais espace tout de même, et la fusée ne rencontrera jamais de limite. On peut dans ce cas admettre que cet espace, aussi infini fusse-t-il, ce qui m’est insupportable, est le contenant de quelque chose de solide, la matière, ce qui est rassurant. Si par contre, comme certains le soutiennent, l’univers a des limites il arrivera un moment où notre fusée rencontrera une sorte de mur ; Mais qu’y a-t’il au delà de ce mur ? Rien! Autrement dit, l’univers, avec ses milliards d’années lumière, c’est quelque chose dans RIEN. Si l’espace galactique n’est pas dans l’espace, c’est qu’en fait il n’y a pas d’espace. Juste une présence, un “il y a” totalement incompréhensible, ce “il y a” que si vous le permettez, j’appellerai ËTRE, est la substance du monde. Bon, ça c’est une affirmation gratuite, ( enfin, pour le moment, car si vous le souhaitez, je peux organiser des séminaires de métaphysique payants). Si vous introduisez, pour vous rassurez, la matière comme substance du monde, nous venons de voir que cette matière n’a pas de dimension, elle n’occupe pas d’espace, puisqu’il n’y a pas d’espace. Alors, qu’est-ce que ça change ? En quoi ça vous rassure ?
Soit , me direz-vous, mais comment expliquer l’espace en tant que donnée immédiate de la conscience ?
Si vous avez lu Bachelard, et en particulier son ouvrage” la formation de l’esprit scientifique” qui est une sorte de psychanalyse de la démarche scientifique, vous aurez compris que le plus grand obstacle à l’émergence de la pensée scientifique est moins la difficulté à manier la logique, (qui nécessite certes beaucoup de concentration mais peut être maîtrisée assez rapidement par qui veut s’en donner la peine) , que l’attachement au “concret”, aux croyances, aux rêves. Entre autres obstacles, Bachelard recense “le substantialisme” que l’on reconnaît en partie à sa propension à multiplier les adjectifs et les adverbes comme ersatz de preuves.
Mon monisme spiritualiste est dur à avaler , le dualisme est rassurant, soit parce que tout au fond et souvent inconsciemment subsiste l’espoir d’une âme individuelle immortelle par opposition au corps matériel et donc mortel, soit parce qu’il permet de penser qu’il existe une entité supérieure qui gère le monde, ce qui, en première analyse, lui donnerait un sens. Le dualisme a tellement la vie dure que Bernard d’Espagnat a écrit plusieurs livres sur la question du réel, dont “A la recherche du réel”, “Le réel voilé” et en collaboration avec des physiciens et des philosophes, “Physique et réalité”. Cette réalité indépendante est selon moi, la dernière forme de Dieu, je m’en explique:
à la lecture de l’introduction de Bitbol (D’Espagnat, dans Physique et réalité, chez Pergame ), qui est un modèle d’érudition, j’ai eu l’impression que les auteurs discourent, discourent, discourent à plus soif ( surtout celle du lecteur ) et développent des concepts de plus en plus fins, de plus en plus abscons à seule fin, sans doute inconsciente, d’échapper à la solitude de l’être car qu’on le veuille ou non chacun est seul avec ses “qualias”, avec ses “accidents”, avec ses émotions, ses pensées. Cette quête “désespérée” d’un réel est me semble-t-il dans la droite ligne de la notion de substance qui a pendant des siècles rassuré les philosophes. Lorsque Kant a fait son affaire à la substance, on s’est accroché à la matière et à l’insécabilité des atomes puis on a pensé ensuite qu’il existe des particules fondamentales, de nouveau quelque chose de solide. On sait ce qu’il en est de cette solidité ( Je viens d’apprendre que même les électrons qu’on croyait insécable ont été cassés). Et maintenant, on s’accroche à un hypothétique réel, un “quelque chose” qui ne soit pas tributaire de la pensée” (D’Espagnat, dans Physique et réalité, chez Pergame ).Parce que ça rassure de croire que quelque chose de solide, de permanent existe de toute éternité. Elle permettrait de rester dualiste, de façon plus subtile certes que les anciens qui distinguaient entre la matière et l’esprit mais dualiste tout de même.
Si je ne peux démontrer l’existence d’une réalité non tributaire de ma pensée, je peux par contre y croire et c’est là mon seul acte de foi. A partir de là, bien des développements sont possibles. Je peux par exemple me demander si elle m’est extérieure1 . Cette notion implique que l’espace aurait un caractère objectif. Or l’espace est une façon de percevoir cet hypothétique réel , c’est-à-dire quelque chose de purement subjectif. Cette notion est d’ailleurs intrinsèquement liée à celle de durée. En effet, plus je vais vite et plus l’espace me paraît court. Par extrapolation, il est facile de comprendre que si mes déplacements étaient instantanés, il n’y aurait plus de distance entre les points. Etant en un point A et instantanément en un point B cela voudrait dire que, le temps de déplacement étant nul, je serais à la fois en A et en B. Je serais donc partout à la fois. Je serais en quelque sorte qu’un “il y a “. Or, je constate que je ne suis pas un “il y a” mais un “devenir”. A chaque instant, je prends conscience de plus en plus de choses, autrement dit, j’apprends.
Et je ne suis pas un “il ya “ parce que précisément, il existe quelque chose qui résiste, pour employer la formule de Bernard d’Espagnat, par exemple la vitesse de la lumière, dans l’état actuel des connaissances, indépassable, limite qui m’interdit d’être partout à la fois. C’est cette résistance qui me conduit à penser qu’une réalité extérieure à moi est vraisemblable. Mais dans ma vision moniste, je ne puis admettre que cette réalité soit de nature matérielle, dans l’acception ancienne du mot matière, i.e. inanimé, insensible car l’apparition du sensible, de la conscience seraient alors inexplicables.
Me voilà donc redevenu dualiste ! Moniste en ce que selon moi, la substance de l’univers est unique, c’est de l’esprit, ou si vous préférez, l’univers est un grand rêve et non une grande machine mais dualiste en ce que je pose un intérieur, moi et un extérieur qui provoque les sensations, les perceptions, les images, les sons dont je ne suis pas maître.
Et nous voilà revenus à la notion insidieuse de Dieu. En effet, si dans l’état actuel des choses je ne puis modifier ces fameuses constantes de la physique qui m’empêchent d’être tout, il faut bien qu’elles soient enregistrées quelque part. Si je dis que tout est esprit, je dois donc bien admettre que ces constantes seraient en quelque sorte, des attributs de l’esprit.
Mais comme de nos jours, Dieu est pour beaucoup trop encombrant, il suffit de me rappeler que je suis moi-même esprit ( Corps et âme ) et donc porteur des constantes et me voilà donc l’intérieur et l’extérieur.
Insupportable, en regard au sentiment de solitude qui en résulte.
Inouï quant aux conséquences: si je suis la seule réalité, qu’est-ce qui m’empêche de penser qu’un jour, avec toutes les formes que “je” habite, je ne pourrai pas modifier les constantes de la physique ?
Autrement dit, ô folie, je suis la seule réalité. Attention ! Je ne suis pas solipsiste ! Je, c’est toi aussi, lecteur, “je est un autre” comme dit le poète.
D’où vient qu’il existe une vitesse limite? C’est une conséquence du principe de séparation. ( Pulsion de mort pour les psychanalystes) Imaginez que vous soyez une présence, sans dimension, sans couleur, sans odeur, sans histoire. La notion que je voudrais faire comprendre est très difficile à expliquer avec des mots, le mot “présence” lui-même s’entend généralement comme présence à autrui, dès lors que j’en parle, elle m’est en quelque sorte, extérieure. Or, je veux parler d’une présence à elle même. En fait, elle ne peut être conçue que comme extrapolation de la conscience de soi. Mais là encore, c’est contradictoire, car la conscience de soi ne s’élabore que par opposition à l’autre, c’est à dire dans la séparation . C’est pourquoi j’ai préféré utilisé ci-dessus un “il y a”. Il ne peut y avoir de pure présence, la présence ne se conçoit jamais qu’en référence à l’absence. Lorsque je dis que je suis conscient de moi, je et moi ne sont pas la même chose.
Quelle différence y a-t-il entre moi et je? On retrouve aussi deux mots en Anglais, I et me. Par contre, en hébreu, un seul mot désigne la première personne du singulier, “ani” et la possession personnelle se traduit soit par l’adverbe “cheli” qui veut dire, “c’est à moi” ou par la terminaison “i” comme dans “eynaï” qui signifie mon œil.
A première vue il semble que “moi” désigne la personne en tant que passive et le je la même personne en tant qu’active. “Je mange” est à peu près équivalent à “je me nourris” avec bien sûr des nuances. “Je mange” traduit une action immédiate alors que “Je me nourris” fait référence à la durée. Mais dans mon propos, l’important est de constater que “je” est l’acteur et “me” le but de l’action. Je me nourris signifie “je nourris moi”. On peut multiplier les exemples, “ je me demande”, “je me force”. Qu’en est-il des verbes réflexifs, comme dans “je m’efforce” , “je m’enorgueillis”. Il est clair que là encore, le “je” est actif et le “moi” passif. Comment une même personne peut être à la fois active et passive?
Première approche: Je et moi désignent la même personne mais avec un décalage dans le temps, autrement dit, je nourris le “je”d’un instant plus tard et qui n’est donc pas encore actif. De même, dans “je me souviens” , je revis ce que j’ai vécu autrement dit, le “je” du passé n’étant plus actif devient moi. En quelque sorte, le moi prend le statut d’objet et seul le je est sujet. De ce qui précède, je peux déduire que le “je” n’existe que dans le présent. Mais le présent n’a pas d’épaisseur, un milliardième de seconde avant c’est la passé, un milliardième après c’est le futur. Alors comment le “je” peut-il être acteur? Et si le temps, qui semble continu, était en fait découpé en quanta, comme l’énergie? . Je laisse cette question aux scientifiques, mais je garde cette assertion philosophique comme quoi il n’y a de sujet que dans le présent. Dans cette hypothèse, moi n’est pas une personne et je tiens la réponse à la question “comment une même personne peut être active et passive à la fois.
Deuxième approche: Le langage n’est pas innocent; pourquoi le possessif à la première personne du singulier? Ma tête, mon bras, mes idées, mes émotions? C’est bien parce ça appartient à quelqu’un ! On peut dire que ce sont des parties de la personne. Mais c’est qui la personne? Et bien, dira-t-on, ce sont justement la tête, les bras, etc...La tête fait partie de l’ensemble. Oui, mais c’est là où ça coince, car appartenir et “être une partie de” sont deux concepts totalement différents. Le bras est une partie du corps, mais ne lui appartient pas, car s’il se dit: “le bras appartient au corps” pourquoi pas:” le corps appartient au bras”? ou encore, peut-on dire “le bras est une possession du corps”? Difficile à soutenir, non? C’est donc bien que la personne à qui appartient le corps n’est pas identifiable au corps, le moi, en tant qu’appartenant à la personne prend bien le statut d’objet. Le moi, c’est le corps, le patrimoine génétique, l’éducation, l’environnement, la mémoire, etc...
Troisième approche: Supposons que vous perdiez la vue, le goût, tous les sens et qui plus est, vous deveniez amnésique. A moins que ce ne soit biologiquement impossible, il reste cependant une présence, une volonté de vivre. C’est ce qui se désigne par “je”, le sujet. Quand le poète dit: “Ô insensé qui croît que je ne suis pas toi”, il se trompe car toi et moi sont différent, mais ce qui dit “je” est le même. Ce “je” sans forme ni couleur est le présent de chaque être vivant, une immense volonté de vivre.
On se heurte toutefois là à un problème majeur. Comment le je peut-il connaître le moi? Autrement dit, comment la conscience de soi est-elle possible? En fait il n’y a problème que du fait de la confusion entre le “je” et le “soi”. Le “je” ne peut se connaître lui-même pas plus qu’une lame ne peut se couper elle même ou un œil se voir. Il n’y a pas conscience de soi au sens où “je” est conscient de “je”.
Dans la connaissance, je est sujet, il ne pourrait donc être objet de connaissance que s’il était extérieur à lui-même.
La conscience est toujours conscience d’un objet.
On l’a vu ci-dessus, moi est objet pour “je”. En ce sens, l’expression “ conscience de soi” a un sens. Mais le problème subsiste en tant que problème de perception, autrement dit, comment se fait-il que “je”, le sujet, devient vie, c’est-à-dire, vision, ouïe, toucher, pensée, etc..... Il me semble que quoi que puisse nous apprendre la science, cette alchimie ne serait pas possible si il y avait d’une part la matière inerte et d’autre part l’esprit. Tout, absolument tout est esprit et la vie est la conséquence de la fusion des particules “d’esprit”. Chaque présence perçoit-elle l’autre présence? Non, car si elle percevait l’autre présence, elle ne serait pas pure présence. Il faut donc pour que chaque présence subsiste qu’elle se sente séparée et veuille le rester. Or, elle se sent séparée puisque, je l’ai dit ci-dessus, lieu de tous les possibles, elle contient le concept de séparation. Elle ne perçoit pas l’autre présence, mais elle perçoit la séparation, c’est-à-dire qu’elle perçoit de l’espace et du temps. Nous sommes là dans la pensée, absolument pas dans une quelconque matière. On peut imaginer que chaque présence décide de se diviser de nouveau en deux et ainsi à l’infini. Mais là encore l’image est fausse, car une décision est une amorce de changement , dès lors on infère la durée, l’histoire. On peut concevoir que s’il n’ y avait que le concept de séparation, la division se poursuivrait à l’infini, il n’y aurait plus jamais de fusion possible et l’être, source de tous les possibles, resterait seul à jamais, autant dire, rien. Il est donc possible qu’une limite soit posée à cette division, ce qui expliquerait que pour l’homme, dans l’état actuel de ses connaissances, le nombre de particules dans l’univers soit fini.
Pour que cette limite existe, il faut que, Symétrique du principe de séparation, il y ait le principe de fusion (éros, pour les psychanalystes). Dès lors que la présence connaît la séparation elle peut connaître la fusion. Mais cette volonté d’être séparé, qui est à l’origine de l’individualisme humain, et cause de l’atroce solitude ontologique est un obstacle à la fusion. Chaque particule crie son identité, son côté unique, original et en même temps hurle sa solitude, son néant. C’est alors, quand elle n’en peut plus de crier, de vouloir, quand elle renonce à être, quand elle est prête au néant définitif, que la rencontre devient possible et la fusion qui s’en suit. Et c’est lors de la fusion que l’Être vit, et vit des délices. Il va sans dire, en toute logique, que si la fusion est possible, son symétrique, la scission l’est aussi; Lorsque deux particules ont fusionné, elles forment une nouvelle entité qui est susceptible d’être brisée. Lors de cette séparation, l’Être vit, mais cette fois il n’éprouve plus des délices, mais des souffrances atroces.
Supposons qu'il existe une réalité non tributaire de ma pensée. A partir de là, bien des développements sont possibles. Je peux par exemple me demander si elle m’est extérieure ce qui suppose que l’espace ait un caractère objectif. Or mon appréhension d'un espace vient d'une façon de percevoir ce réel dont j’ai fait l’hypothèse c’est-à-dire est quelque chose de purement subjectif. Cette notion est d’ailleurs intrinsèquement liée à la notion de durée. En effet, plus je vais vite et plus l’espace me paraît court. Par extrapolation, il est facile de comprendre que si mes déplacements étaient instantanés, il n’y aurait plus de distance entre les points. Etant en un point A et instantanément en un point B cela voudrait dire que je serais à la fois en A et en B. Je serais donc partout à la fois et il n'y aurait plus d'extérieur, plus d'espace!. Je ne serais en quelque sorte qu’un “il y a “. Mais précisément, il existe quelque chose qui résiste, pour employer la formule de Bernard d’Espagnat: dans l’état actuel des connaissances, il s’agit de la vitesse de la lumière, indépassable. D’où vient qu’il existe une vitesse limite? C’est une conséquence du principe de séparation. Voici l'explication de ce principe: on dit que l'être peut se connaître par l'expérience mystique ou au cours d'expériences paroxystiques telles que les décrit Maslow dans son livre " Vers une psychologie de l'être" mais il peut aussi sinon se vivre, du moins se comprendre de façon cognitive comme passage à la limite, comme extrapolation de la conscience. Ainsi conçu ,comme fin de l'histoire, il se retrouve unique et donc seul et cette infinie solitude est source d'un infini besoin de fusion mais il n'y a pas de fusion possible puisqu'il est seul et comme le dit si bien la chanson de Piaf, sans amour on est rien du tout. C'est alors que du besoin de fusion naît la division et pour que subsiste la division il faut vouloir la séparation ce qui se traduit par une vitesse limite des parcelles divines( Les particules).
S'il existe un réel indépendant de ma pensée je dis que ce réel est constitué des constantes de la physique et de sujets séparés. Et il me faut reconnaître que ce postulat est très rassurant, il laisse entendre qu'il y aurait tout de même quelque chose de stable , d' ineffable dans l'univers et que quelque part une intelligence divine serait à l'origine de ces constantes. Cela me rassure parce que quand je médite sur la solitude, elle m'est aussi épouvantable que le néant. Las! Ma consolation est de courte de durée car en admettant que lors de la création, l'Être a bel et bien introduit ces constantes dans le monde, je l'ai dit ci-dessus, en tant qu'unique Il n'est plus de ce monde, il a du se diviser. Mais alors, où donc sont inscrites ces constantes, qu'est-ce qui fait que l'univers aussitôt créé elles n'ont pas disparues? A cette question, je ne vois qu'une réponse: c'est moi qui maintient les constantes de l'univers, plus exactement, ce n'est pas moi, c'est "je" qui est en moi et en chacun de nous. Ce "je" parcelle divine, est aussi infini que l'original, car c'est du continu. Et s'il est infini, il contient toute la mathématique qui soutient cet univers y compris les constantes de la physique. Autrement dit, le réel n'est pas indépendant de ma pensée car ma pensée est un des attributs de "je". De cela il résulte que tout, absolument tout est esprit et la vie est la conséquence de la fusion des particules “d’esprit”. Les particules d'esprit sont chacune tous les possibles, mais c'est dans la fusion qu'elles vivent. Tant qu'il n'y a pas fusion, il n'y a rien si ce n'est l'infinie volonté de vivre. Il y a aussi vie lors de la fission d'une particule mais dans ce cas la vie est douloureuse
Dans l'état actuel des connaissances, on pense le nombre de particules dans l'univers est fini. Une explication possible serait la suivante: si la division se poursuivait à l’infini, il n’y aurait plus jamais de fusion possible et l’être, source de tous les possibles, resterait seul à jamais, autant dire, rien
Maintenant j'ai peut être mal compris et ce n'est pas l'existence d'un réel que d'Espagnat cherche à prouver ( Encore qu'un de ses livres s'appelle: " A la recherche du réel" ) mais seulement à savoir ce qu’il est. On va alors chercher bien loin l’oiseau bleu car il est en nous: le réel, c’est je.
Soit , me direz-vous, mais comment expliquer l’espace en tant que donnée immédiate de la conscience ?
Si vous avez lu Bachelard, et en particulier son ouvrage” la formation de l’esprit scientifique” qui est une sorte de psychanalyse de la démarche scientifique, vous aurez compris que le plus grand obstacle à l’émergence de la pensée scientifique est moins la difficulté à manier la logique, (qui nécessite certes beaucoup de concentration mais peut être maîtrisée assez rapidement par qui veut s’en donner la peine) , que l’attachement au “concret”, aux croyances, aux rêves. Entre autres obstacles, Bachelard recense “le substantialisme” que l’on reconnaît en partie à sa propension à multiplier les adjectifs et les adverbes comme ersatz de preuves.
Mon monisme spiritualiste est dur à avaler , le dualisme est rassurant, soit parce que tout au fond et souvent inconsciemment subsiste l’espoir d’une âme individuelle immortelle par opposition au corps matériel et donc mortel, soit parce qu’il permet de penser qu’il existe une entité supérieure qui gère le monde, ce qui, en première analyse, lui donnerait un sens. Le dualisme a tellement la vie dure que Bernard d’Espagnat a écrit plusieurs livres sur la question du réel, dont “A la recherche du réel”, “Le réel voilé” et en collaboration avec des physiciens et des philosophes, “Physique et réalité”. Cette réalité indépendante est selon moi, la dernière forme de Dieu, je m’en explique:
à la lecture de l’introduction de Bitbol (D’Espagnat, dans Physique et réalité, chez Pergame ), qui est un modèle d’érudition, j’ai eu l’impression que les auteurs discourent, discourent, discourent à plus soif ( surtout celle du lecteur ) et développent des concepts de plus en plus fins, de plus en plus abscons à seule fin, sans doute inconsciente, d’échapper à la solitude de l’être car qu’on le veuille ou non chacun est seul avec ses “qualias”, avec ses “accidents”, avec ses émotions, ses pensées. Cette quête “désespérée” d’un réel est me semble-t-il dans la droite ligne de la notion de substance qui a pendant des siècles rassuré les philosophes. Lorsque Kant a fait son affaire à la substance, on s’est accroché à la matière et à l’insécabilité des atomes puis on a pensé ensuite qu’il existe des particules fondamentales, de nouveau quelque chose de solide. On sait ce qu’il en est de cette solidité ( Je viens d’apprendre que même les électrons qu’on croyait insécable ont été cassés). Et maintenant, on s’accroche à un hypothétique réel, un “quelque chose” qui ne soit pas tributaire de la pensée” (D’Espagnat, dans Physique et réalité, chez Pergame ).Parce que ça rassure de croire que quelque chose de solide, de permanent existe de toute éternité. Elle permettrait de rester dualiste, de façon plus subtile certes que les anciens qui distinguaient entre la matière et l’esprit mais dualiste tout de même.
Si je ne peux démontrer l’existence d’une réalité non tributaire de ma pensée, je peux par contre y croire et c’est là mon seul acte de foi. A partir de là, bien des développements sont possibles. Je peux par exemple me demander si elle m’est extérieure1 . Cette notion implique que l’espace aurait un caractère objectif. Or l’espace est une façon de percevoir cet hypothétique réel , c’est-à-dire quelque chose de purement subjectif. Cette notion est d’ailleurs intrinsèquement liée à celle de durée. En effet, plus je vais vite et plus l’espace me paraît court. Par extrapolation, il est facile de comprendre que si mes déplacements étaient instantanés, il n’y aurait plus de distance entre les points. Etant en un point A et instantanément en un point B cela voudrait dire que, le temps de déplacement étant nul, je serais à la fois en A et en B. Je serais donc partout à la fois. Je serais en quelque sorte qu’un “il y a “. Or, je constate que je ne suis pas un “il y a” mais un “devenir”. A chaque instant, je prends conscience de plus en plus de choses, autrement dit, j’apprends.
Et je ne suis pas un “il ya “ parce que précisément, il existe quelque chose qui résiste, pour employer la formule de Bernard d’Espagnat, par exemple la vitesse de la lumière, dans l’état actuel des connaissances, indépassable, limite qui m’interdit d’être partout à la fois. C’est cette résistance qui me conduit à penser qu’une réalité extérieure à moi est vraisemblable. Mais dans ma vision moniste, je ne puis admettre que cette réalité soit de nature matérielle, dans l’acception ancienne du mot matière, i.e. inanimé, insensible car l’apparition du sensible, de la conscience seraient alors inexplicables.
Me voilà donc redevenu dualiste ! Moniste en ce que selon moi, la substance de l’univers est unique, c’est de l’esprit, ou si vous préférez, l’univers est un grand rêve et non une grande machine mais dualiste en ce que je pose un intérieur, moi et un extérieur qui provoque les sensations, les perceptions, les images, les sons dont je ne suis pas maître.
Et nous voilà revenus à la notion insidieuse de Dieu. En effet, si dans l’état actuel des choses je ne puis modifier ces fameuses constantes de la physique qui m’empêchent d’être tout, il faut bien qu’elles soient enregistrées quelque part. Si je dis que tout est esprit, je dois donc bien admettre que ces constantes seraient en quelque sorte, des attributs de l’esprit.
Mais comme de nos jours, Dieu est pour beaucoup trop encombrant, il suffit de me rappeler que je suis moi-même esprit ( Corps et âme ) et donc porteur des constantes et me voilà donc l’intérieur et l’extérieur.
Insupportable, en regard au sentiment de solitude qui en résulte.
Inouï quant aux conséquences: si je suis la seule réalité, qu’est-ce qui m’empêche de penser qu’un jour, avec toutes les formes que “je” habite, je ne pourrai pas modifier les constantes de la physique ?
Autrement dit, ô folie, je suis la seule réalité. Attention ! Je ne suis pas solipsiste ! Je, c’est toi aussi, lecteur, “je est un autre” comme dit le poète.
D’où vient qu’il existe une vitesse limite? C’est une conséquence du principe de séparation. ( Pulsion de mort pour les psychanalystes) Imaginez que vous soyez une présence, sans dimension, sans couleur, sans odeur, sans histoire. La notion que je voudrais faire comprendre est très difficile à expliquer avec des mots, le mot “présence” lui-même s’entend généralement comme présence à autrui, dès lors que j’en parle, elle m’est en quelque sorte, extérieure. Or, je veux parler d’une présence à elle même. En fait, elle ne peut être conçue que comme extrapolation de la conscience de soi. Mais là encore, c’est contradictoire, car la conscience de soi ne s’élabore que par opposition à l’autre, c’est à dire dans la séparation . C’est pourquoi j’ai préféré utilisé ci-dessus un “il y a”. Il ne peut y avoir de pure présence, la présence ne se conçoit jamais qu’en référence à l’absence. Lorsque je dis que je suis conscient de moi, je et moi ne sont pas la même chose.
Quelle différence y a-t-il entre moi et je? On retrouve aussi deux mots en Anglais, I et me. Par contre, en hébreu, un seul mot désigne la première personne du singulier, “ani” et la possession personnelle se traduit soit par l’adverbe “cheli” qui veut dire, “c’est à moi” ou par la terminaison “i” comme dans “eynaï” qui signifie mon œil.
A première vue il semble que “moi” désigne la personne en tant que passive et le je la même personne en tant qu’active. “Je mange” est à peu près équivalent à “je me nourris” avec bien sûr des nuances. “Je mange” traduit une action immédiate alors que “Je me nourris” fait référence à la durée. Mais dans mon propos, l’important est de constater que “je” est l’acteur et “me” le but de l’action. Je me nourris signifie “je nourris moi”. On peut multiplier les exemples, “ je me demande”, “je me force”. Qu’en est-il des verbes réflexifs, comme dans “je m’efforce” , “je m’enorgueillis”. Il est clair que là encore, le “je” est actif et le “moi” passif. Comment une même personne peut être à la fois active et passive?
Première approche: Je et moi désignent la même personne mais avec un décalage dans le temps, autrement dit, je nourris le “je”d’un instant plus tard et qui n’est donc pas encore actif. De même, dans “je me souviens” , je revis ce que j’ai vécu autrement dit, le “je” du passé n’étant plus actif devient moi. En quelque sorte, le moi prend le statut d’objet et seul le je est sujet. De ce qui précède, je peux déduire que le “je” n’existe que dans le présent. Mais le présent n’a pas d’épaisseur, un milliardième de seconde avant c’est la passé, un milliardième après c’est le futur. Alors comment le “je” peut-il être acteur? Et si le temps, qui semble continu, était en fait découpé en quanta, comme l’énergie? . Je laisse cette question aux scientifiques, mais je garde cette assertion philosophique comme quoi il n’y a de sujet que dans le présent. Dans cette hypothèse, moi n’est pas une personne et je tiens la réponse à la question “comment une même personne peut être active et passive à la fois.
Deuxième approche: Le langage n’est pas innocent; pourquoi le possessif à la première personne du singulier? Ma tête, mon bras, mes idées, mes émotions? C’est bien parce ça appartient à quelqu’un ! On peut dire que ce sont des parties de la personne. Mais c’est qui la personne? Et bien, dira-t-on, ce sont justement la tête, les bras, etc...La tête fait partie de l’ensemble. Oui, mais c’est là où ça coince, car appartenir et “être une partie de” sont deux concepts totalement différents. Le bras est une partie du corps, mais ne lui appartient pas, car s’il se dit: “le bras appartient au corps” pourquoi pas:” le corps appartient au bras”? ou encore, peut-on dire “le bras est une possession du corps”? Difficile à soutenir, non? C’est donc bien que la personne à qui appartient le corps n’est pas identifiable au corps, le moi, en tant qu’appartenant à la personne prend bien le statut d’objet. Le moi, c’est le corps, le patrimoine génétique, l’éducation, l’environnement, la mémoire, etc...
Troisième approche: Supposons que vous perdiez la vue, le goût, tous les sens et qui plus est, vous deveniez amnésique. A moins que ce ne soit biologiquement impossible, il reste cependant une présence, une volonté de vivre. C’est ce qui se désigne par “je”, le sujet. Quand le poète dit: “Ô insensé qui croît que je ne suis pas toi”, il se trompe car toi et moi sont différent, mais ce qui dit “je” est le même. Ce “je” sans forme ni couleur est le présent de chaque être vivant, une immense volonté de vivre.
On se heurte toutefois là à un problème majeur. Comment le je peut-il connaître le moi? Autrement dit, comment la conscience de soi est-elle possible? En fait il n’y a problème que du fait de la confusion entre le “je” et le “soi”. Le “je” ne peut se connaître lui-même pas plus qu’une lame ne peut se couper elle même ou un œil se voir. Il n’y a pas conscience de soi au sens où “je” est conscient de “je”.
Dans la connaissance, je est sujet, il ne pourrait donc être objet de connaissance que s’il était extérieur à lui-même.
La conscience est toujours conscience d’un objet.
On l’a vu ci-dessus, moi est objet pour “je”. En ce sens, l’expression “ conscience de soi” a un sens. Mais le problème subsiste en tant que problème de perception, autrement dit, comment se fait-il que “je”, le sujet, devient vie, c’est-à-dire, vision, ouïe, toucher, pensée, etc..... Il me semble que quoi que puisse nous apprendre la science, cette alchimie ne serait pas possible si il y avait d’une part la matière inerte et d’autre part l’esprit. Tout, absolument tout est esprit et la vie est la conséquence de la fusion des particules “d’esprit”. Chaque présence perçoit-elle l’autre présence? Non, car si elle percevait l’autre présence, elle ne serait pas pure présence. Il faut donc pour que chaque présence subsiste qu’elle se sente séparée et veuille le rester. Or, elle se sent séparée puisque, je l’ai dit ci-dessus, lieu de tous les possibles, elle contient le concept de séparation. Elle ne perçoit pas l’autre présence, mais elle perçoit la séparation, c’est-à-dire qu’elle perçoit de l’espace et du temps. Nous sommes là dans la pensée, absolument pas dans une quelconque matière. On peut imaginer que chaque présence décide de se diviser de nouveau en deux et ainsi à l’infini. Mais là encore l’image est fausse, car une décision est une amorce de changement , dès lors on infère la durée, l’histoire. On peut concevoir que s’il n’ y avait que le concept de séparation, la division se poursuivrait à l’infini, il n’y aurait plus jamais de fusion possible et l’être, source de tous les possibles, resterait seul à jamais, autant dire, rien. Il est donc possible qu’une limite soit posée à cette division, ce qui expliquerait que pour l’homme, dans l’état actuel de ses connaissances, le nombre de particules dans l’univers soit fini.
Pour que cette limite existe, il faut que, Symétrique du principe de séparation, il y ait le principe de fusion (éros, pour les psychanalystes). Dès lors que la présence connaît la séparation elle peut connaître la fusion. Mais cette volonté d’être séparé, qui est à l’origine de l’individualisme humain, et cause de l’atroce solitude ontologique est un obstacle à la fusion. Chaque particule crie son identité, son côté unique, original et en même temps hurle sa solitude, son néant. C’est alors, quand elle n’en peut plus de crier, de vouloir, quand elle renonce à être, quand elle est prête au néant définitif, que la rencontre devient possible et la fusion qui s’en suit. Et c’est lors de la fusion que l’Être vit, et vit des délices. Il va sans dire, en toute logique, que si la fusion est possible, son symétrique, la scission l’est aussi; Lorsque deux particules ont fusionné, elles forment une nouvelle entité qui est susceptible d’être brisée. Lors de cette séparation, l’Être vit, mais cette fois il n’éprouve plus des délices, mais des souffrances atroces.
Supposons qu'il existe une réalité non tributaire de ma pensée. A partir de là, bien des développements sont possibles. Je peux par exemple me demander si elle m’est extérieure ce qui suppose que l’espace ait un caractère objectif. Or mon appréhension d'un espace vient d'une façon de percevoir ce réel dont j’ai fait l’hypothèse c’est-à-dire est quelque chose de purement subjectif. Cette notion est d’ailleurs intrinsèquement liée à la notion de durée. En effet, plus je vais vite et plus l’espace me paraît court. Par extrapolation, il est facile de comprendre que si mes déplacements étaient instantanés, il n’y aurait plus de distance entre les points. Etant en un point A et instantanément en un point B cela voudrait dire que je serais à la fois en A et en B. Je serais donc partout à la fois et il n'y aurait plus d'extérieur, plus d'espace!. Je ne serais en quelque sorte qu’un “il y a “. Mais précisément, il existe quelque chose qui résiste, pour employer la formule de Bernard d’Espagnat: dans l’état actuel des connaissances, il s’agit de la vitesse de la lumière, indépassable. D’où vient qu’il existe une vitesse limite? C’est une conséquence du principe de séparation. Voici l'explication de ce principe: on dit que l'être peut se connaître par l'expérience mystique ou au cours d'expériences paroxystiques telles que les décrit Maslow dans son livre " Vers une psychologie de l'être" mais il peut aussi sinon se vivre, du moins se comprendre de façon cognitive comme passage à la limite, comme extrapolation de la conscience. Ainsi conçu ,comme fin de l'histoire, il se retrouve unique et donc seul et cette infinie solitude est source d'un infini besoin de fusion mais il n'y a pas de fusion possible puisqu'il est seul et comme le dit si bien la chanson de Piaf, sans amour on est rien du tout. C'est alors que du besoin de fusion naît la division et pour que subsiste la division il faut vouloir la séparation ce qui se traduit par une vitesse limite des parcelles divines( Les particules).
S'il existe un réel indépendant de ma pensée je dis que ce réel est constitué des constantes de la physique et de sujets séparés. Et il me faut reconnaître que ce postulat est très rassurant, il laisse entendre qu'il y aurait tout de même quelque chose de stable , d' ineffable dans l'univers et que quelque part une intelligence divine serait à l'origine de ces constantes. Cela me rassure parce que quand je médite sur la solitude, elle m'est aussi épouvantable que le néant. Las! Ma consolation est de courte de durée car en admettant que lors de la création, l'Être a bel et bien introduit ces constantes dans le monde, je l'ai dit ci-dessus, en tant qu'unique Il n'est plus de ce monde, il a du se diviser. Mais alors, où donc sont inscrites ces constantes, qu'est-ce qui fait que l'univers aussitôt créé elles n'ont pas disparues? A cette question, je ne vois qu'une réponse: c'est moi qui maintient les constantes de l'univers, plus exactement, ce n'est pas moi, c'est "je" qui est en moi et en chacun de nous. Ce "je" parcelle divine, est aussi infini que l'original, car c'est du continu. Et s'il est infini, il contient toute la mathématique qui soutient cet univers y compris les constantes de la physique. Autrement dit, le réel n'est pas indépendant de ma pensée car ma pensée est un des attributs de "je". De cela il résulte que tout, absolument tout est esprit et la vie est la conséquence de la fusion des particules “d’esprit”. Les particules d'esprit sont chacune tous les possibles, mais c'est dans la fusion qu'elles vivent. Tant qu'il n'y a pas fusion, il n'y a rien si ce n'est l'infinie volonté de vivre. Il y a aussi vie lors de la fission d'une particule mais dans ce cas la vie est douloureuse
Dans l'état actuel des connaissances, on pense le nombre de particules dans l'univers est fini. Une explication possible serait la suivante: si la division se poursuivait à l’infini, il n’y aurait plus jamais de fusion possible et l’être, source de tous les possibles, resterait seul à jamais, autant dire, rien
Maintenant j'ai peut être mal compris et ce n'est pas l'existence d'un réel que d'Espagnat cherche à prouver ( Encore qu'un de ses livres s'appelle: " A la recherche du réel" ) mais seulement à savoir ce qu’il est. On va alors chercher bien loin l’oiseau bleu car il est en nous: le réel, c’est je.
Re: Le monde n'est pas une grande machine mais une grande pensée
Indépendamment de ce qu’a pu découvrir la science, je n’ai jamais pu me faire à l’idée que quelque chose puisse exister, être ou objet quelconque. J’ai toujours eu la conviction que cela relève du surnaturel, et c’est effectivement surnaturel. Notre pensée peut-elle expliquer le surnaturel, expliquer ce qui n’est pas l’apparent sensible. Non, elle n’est pas faite pour cela ; forgée au contact de la nature, elle en est incapable.
Or si nous poussons les choses au fond et cherchons à savoir ce que nous sommes, fondamentalement, on bascule dans le surnaturel inaccessible à notre pensée. C’est pourquoi en lisant le mot présence que tu appelles parfois "il y a", je me suis dit que cette présence c’est peut-être "il n’y a pas". C’est paradoxal, mais je n’ai pas pu m’en empêcher, car même l’idée de l’existence d’un esprit me parait saugrenue.
Qui suis-je, qui est je, qui est moi, qu’est-ce que l’extérieur ? C’est très compliqué, inaccessible, quand on veut aller au fond.
L’idée que j’ai eue est que je suis rêvé, non pas que je rêve mais suis rêvé, que je suis personnage d’un rêve dont les faits, les gestes, les pensées et l’environnement appartiennent, non pas à un rêveur dont je ne conçois même pas l’existence, mais à ce personnage rêvé. Personnage fictif rêvé qui ne rêve pas et sans même un rêveur, c’est absurde mais ainsi est le surnaturel. Ce que je dis n’est pas nouveau, je crois même avoir déjà mis un sujet, je crois même deux, dans ce forum pour dire que tout est surnaturel. Non, on ne peut pas aller si loin, pas jusque dans le surnaturel, surtout que nous nous faisons objet de notre propre réflexion.
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