Evolution de la culture en France

[Boemboy]

Jusqu'en 1960 je découvrais la culture française et un peu de culture de nos pays voisins. A l'école, au lycée, on étudiait des écrivains européens du Moyen Age et de toutes les époques jusqu'à la nôtre. On découvrait la peinture contemporaine de ces textes.
Lors des fêtes du village on écoutait de la musique classique avant le début du bal où on dansait les danses en vogue sur des chansons françaises.Quelques chansons en espagnol, italien ou en anglais complétaient ce programme largement français.
L'influence de la musique américaine s'intensifiait avec le rock, mais restait minoritaire au bal où les danses « de salon » (valse, paso doble, bolero, cha cha cha, tango restaient très demandées...A la radio, le rock prenait de plus en plus de place.

Aujourd'hui, de quoi se compose le paysage culturel populaire en France ?
Qui s'intéresse encore à la littérature classique ? A la poésie de La Pléiade, au théâtre de corneille,

Jusqu'en 1968 la culture française s'enrichissait de nouveautés qui venaient s'ajouter au patrimoine.
Après 68, seule la nouveauté est digne d'intérêt. Le Beattles, les Yéyé occupent tout l'espace populaire.
Dans l'Education Nationale on n'ose plus lire et étudier ce qui est un peu ancien. On en parle, on le signale, mais on ne lit pas ce langage devenu étranger.

Que reste-t-il de découverte culturelle dans l'enseignement ?
Utilise-t-on encore l'histoire pour comprendre l'actualité ?
L'Europe riche de millénaires d'histoire tendrait à devenir une extension territoriale des USA sur le plan culturel .Un espace où le critère de qualité d'une œuvre est le volume des ventes ?

Le Français d'aujourd'hui sait-il encore réfléchir ? Est-il capable de privilégier l'homme par rapport au fric ? Est-il capable d'apprécier une œuvre d'art véritable, expression humaine d'une sensibilité, plutôt qu'un production technologique déshumanisée ?

Dites-moi que je me trompe ! Montrez-moi dans notre actualité des raisons d'espérer !

[Invité]

Oui, je partage malheureusement ton constat. Nous somme devenus fainéants (et je m'inclus dans le "nous")
J'ai vu un petit panneaux dans un magasin en forme de table de la loi, il était écrit "RESPECTE TES PARENTS ils ont fait leur études sans Google"

Personellement, j'aime les livres, je les adore. Mais 3 fois sur 4 je ne les fini pas, ou bien je saute des grand pans de la lecture. Car je suis impatiente, pressée. On ne prend plus le temps de faire les choses. De se donner de la peine ou de faire le choses par devoir.

J'aime acheter des produits du commerce équitable, mais très souvent, je n'aime pas leur gout, je ne me régale qu'avec du Nutella et la pate à tartiner au vrai chocolat, attend d'atteindre sa date de péremption dans mon placard. Quand je pars au Maroc, il y a du bon thé et du café cuit sur le feu tous les matin dans ma belle famille et moi j'emmène mon Nesquik.

Par contre, je n'aime pas les superproductions hollywoodiennes. Je suis fan du cinéma Français. Mais tout ce qui demande un effort ma lasse très vite. Je sais que c'est un grave défaut et je constate qu'il est partagé par beaucoup des personnes de mon âge. Je crois qu'on a pas appris quelque chose dans notre enfance. Qu'on a un déficite, mais je ne sais pas vraiment lequel ni comment y remédier.

Utiliser l'histoire pour comprendre l'actualité, par conter ça je 'l'ai appris à l'école et j'y pense très souvent. Sincèrement.

Des raisons d'espérer, il y en a plein. Lis un livre à un enfant, ou raconte lui une histoire. Ils lâcheront même leur tablette pour venir t'écouter. On peut tout apprendre aux enfants. J'essaie de ne pas leur transmettre mes travers et de les ouvrir sur une culture moins "facile" car plus que l'américanisme, je crois que c'est la culture de la facilité qui nous pousse vers ce qui est agréable pour un moindre effort.

[Boemboy]

Il me semble que la réduction des efforts humains est le moteur du progrès technologique. Pour le travail c'est un bienfait. Retourner la terre dans les champs avec un tracteur de 100 chevaux est moins pénible que de le faire à la main avec un outil type pelle ou pioche.
mais obtenir un résultat sans effort n'apporte pas autant de plaisir qu'un succès après un effort aux limites de ses capacités. Pour moi c'est aussi vrai pour l'effort physique qu'intellectuel.
Quand nous avons fait le tour de la Corse à bicyclette, en famille, la côte Est était formidable. Pour passer d'une crique à la suivante, il faut franchir un col, toujours assez raide. mais au sommet de la montée on découvre la suite du bord de mer, un paysage superbe qui récompense l'effort pour le voir.
Quand je fais des mots-croisés, je peux m'aider d'un petit programme sur le pc....mais où est le plaisir si le pc joue à ma place ?

Au lycée on faisait beaucoup d'études de textes où il ne suffisait pas de dire "j'aime beaucoup la dernière phrase." Il fallait dire pourquoi et pourquoi l'auteur a écrit cela, etc... Le but était de se servir de son cerveau pour analyser, raisonner, exprimer sa pensée...Le copier/coller n'existait pas ! Quand on avait ainsi décortiqué un poème, on le connaissait, on le comprenait et on savait qui était cet auteur.
Quand notre fille était en CE2, en primaire, un jour elle nous dit qu'elle a appris une récitation de Lamartine: "La même Martine que l'année dernière !"

En 1990 je bavardais avec un ingénieur américain. "Que vas-tu faire de cette semaine de vacances ?- Comme d'habitude ! Je connais un bon hôtel en Floride où nous allons pour des séjours courts. Je m'installe sur mon transat au bord de la piscine avec un grand verre bien frais et un roman policier. De temps en temps je fais quelques longueurs et je bouquine...relax !" La formation des cadres techniques américains est bien différente des formations des cadres en France avant 1960. Depuis, je crains que la tendance soit allée vers une spécialisation technique plus performante, au détriment d'une culture humaniste.

En matière de cinéma, j'aime tout ce qui est un peu original ou humoristique. J'ai vu West Side Story comme un chef d'Oeuvre américain, admirable de qualité, mais d'une violence que j'ai supportée difficilement. En fait, j'aime le cinéma américain surtout quand il a l'air européen comme "sur la route de Madison" ou "le cercle des poètes disparus". Sinon, c'est le cinéma français qui me convient le mieux, celui d'autrefois, d'hier ou d'aujourd'hui... Je me délecte avec "Alceste à bicyclette", "La vie est un long fleuve tranquille", ou "mon oncle" de Tati. "Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu !" est une remarquable réussite de laïcité !

L'espoir dans les enfants ?
Oui, il est certain que la plupart des enfants sont curieux de découvrir la diversité de la vie. Mais une institutrice me disait que ses élèves n'aiment pas faire un effort pour apprendre une nouveauté. Ils écoutent avec intérêt la lecture d'un poème, mais quand il s'agit de l'apprendre par coeur ils rechignent !
Quand je vois que dans notre entourage, chez plusieurs adultes d'une cinquantaine d'années la capacité de mémoire est très réduite, que sera-t-elle chez ces enfants qui ne sont pas entrainés au "par coeur" ?
De nos jours, le débat politique est basé sur l'émotion, la réaction des sentiments aux infos...Les citoyens qui raisonnent, qui vont au-delà de leurs émotions, sont minoritaires. S'ils ne disposent pas en mémoire de faits vécus, de références personnelles, ils se laissent emporter par l'un ou l'autre des courants de pensée en vogue...

[Invité]

Oui, ce qui est acquis au prix d'un effort à plus de valeur à nos yeux que ce qui est obtenu trop facilement. Je crois que c'est là une universalité, que les américains aussi sont faits comme nous.

Pour le cinéma, j'ai une culture française voire fanchouillarde, asse populaire, "les visiteurs" est un film culte familliale et cette humour très caricaturale me fait rire aux éclats "la vie est un long fleuve tranquille aussi". Jacques Villeret dans diner de cons, me subjugue, je lui trouve plus que du talent: du géni et le film me plait aussi. Mais est ce ça la grande culture française?

Les enfants:
Bien sur qu'ils n'aime pas apprendre les poésie par cœur, et les tables de multiplications non plus, ton enfance est-elle si éloignée Mais c'est à nous les adultes de leur faire comprendre qu'il y a une part d'effort à fournir, de choses désagréables à faire, et qu'au final ça apporte un plus.
Pour le jeu politique basé sur l'émotion, je te rejoins. Complètement. En encore une fois je crois que le seul chemin pour contrecarrer le problème et l'éducation. Apprendre à nos enfant que ce qui nous touche, nous émeut, ne doit pas cacher ce qui est juste. Que c'est la notion de justice qui doit être servie en premier.

[Boemboy]

[quote="amandine"]Oui, ce qui est acquis au prix d'un effort à plus de valeur à nos yeux que ce qui est obtenu trop facilement. Je crois que c'est là une universalité, que les américains aussi sont faits comme nous.

Je n'en suis pas sûr ! Leur éducation est très différente de la nôtre. Ils affichent toujours une attitude "relax" dans le boulot pour montrer qu'ils dominent la situation et réussissent sans effort. Le petit Français attire l'attention sur les efforts qu'il a faits et qui augmentent son mérite

Pour le cinéma, j'ai une culture française voire fanchouillarde, asse populaire, "les visiteurs" est un film culte familliale et cette humour très caricaturale me fait rire aux éclats "la vie est un long fleuve tranquille aussi". Jacques Villeret dans diner de cons, me subjugue, je lui trouve plus que du talent: du géni et le film me plait aussi. Mais est ce ça la grande culture française?

Toute la "grande" culture française ne se réduit pas à quelques bonnes comédies, mais elles en font partie: une très bonne peinture de moeurs peut être traitée avec humour, comme chez Molière...

Les enfants:
Bien sur qu'ils n'aime pas apprendre les poésie par cœur, et les tables de multiplications non plus, ton enfance est-elle si éloignée Mais c'est à nous les adultes de leur faire comprendre qu'il y a une part d'effort à fournir, de choses désagréables à faire, et qu'au final ça apporte un plus.
Oui, mais ce n'est pas le discours du moment...
Pour le jeu politique basé sur l'émotion, je te rejoins. Complètement. En encore une fois je crois que le seul chemin pour contrecarrer le problème et l'éducation. Apprendre à nos enfant que ce qui nous touche, nous émeut, ne doit pas cacher ce qui est juste. Que c'est la notion de justice qui doit être servie en premier. 0000FF]]...et le respect pour tous de la devise républicaine "Liberté Egalité Fraternité" Chaque décision politique devrait être mesurée à cette aune.

[Invité]

Oui, mais ce n'est pas le discours du moment...

C'est pas grave, il nous appartient encore de leur servir le discours qu'on veut, tant qu'ils sont petits!
Plus sérieusement, je crois qu'on a le droit parfois de marcher à contre courant. Sans forcément pousser nos enfant à s'opposer au système en tout point mais on a le droit de leur dire ce qui compte pour nous et de leur transmettre.

[Boemboy]

Oui, mais ce n'est pas le discours du moment...

C'est pas grave, il nous appartient encore de leur servir le discours qu'on veut, tant qu'ils sont petits!
Plus sérieusement, je crois qu'on a le droit parfois de marcher à contre courant. Sans forcément pousser nos enfant à s'opposer au système en tout point mais on a le droit de leur dire ce qui compte pour nous et de leur transmettre.

Il reste que s'il y a dissonance entre les discours des parents et de l'école, l'enfant est perturbé et manque de référence. Il me semble préférable de discuter avec les enseignants pour se mettre en phase avant de transmettre ses propres attentes...

[Invité]

On ne peut pas se mettre d'accord sur tout.
La culture de la facilité on peut en parler à certains enseignants qui sont assez ouverts. Mais difficile de ne pas les braquer.
Je crois qu'on peut apporter un nuance en plus, une ouverture sur autre chose à la maison, et laisser son enfant s'imprégner aussi de la culture de l'école qui reste un ciment social, bien que parfois ça n'aille pas dans notre sens...

[Invité]

Dites-moi que je me trompe ! Montrez-moi dans notre actualité des raisons d'espérer !

Il n'y en a pas ! c'est malheureux mais vrai ! Par son intégration à l'UE la France a signé la fin de son identité nationale et de ses particularités culturelles. et par la loi Pompidou-Giscard-Rothschild, elle a signé la fin de son autonomie et le début de sa servitude monétaire.

Qu'on ne se leurre pas, nous allons vers un schéma de mondialisation qui engloutira sur son passage toutes les richesses culturelles entre autres et la marche vers un empire surpuissant centralisé est déjà bien entamée.

[Boemboy]

Qu'on ne se leurre pas, nous allons vers un schéma de mondialisation qui engloutira sur son passage toutes les richesses culturelles entre autres et la marche vers un empire surpuissant centralisé est déjà bien entamée.

Peux-tu être plus précis ? Ma vision est à l'opposé de cette perspective.

[Invité]

La mondialisation aura pour effet dans un premier temps de mettre en valeur les diversités culturelles, en accroissant et facilitant les échanges entre les peuples, mais ce nuage rose se dissipera bien vite, et on observera une tendance à l'homogénéisation qui aplatira les particularités de chacun au profit de "normes sociales".

[Invité]

La mondialisation aura pour effet dans un premier temps de mettre en valeur les diversités culturelles, en accroissant et facilitant les échanges entre les peuples, mais ce nuage rose se dissipera bien vite, et on observera une tendance à l'homogénéisation qui aplatira les particularités de chacun au profit de "normes sociales".

Je crois qu'on a déjà passé le temps du nuage rose. Ce qui est source d'aplatissement des particularités de chacun c'est de s'imaginer qu'on ne peut pas être différents et ensemble. C'est un vrai problème. C'est lorsqu'on suppose que l'autre devra s'aligner sur notre mode de vie ou bien il le détruira. On devrait travailler sur le fait de savoir se qu'on est et ce qui compte pour nous afin de voir comment combiner ça avec l'autre différent.

De toute façon, on arrêtera pas la mondialisation. Il y a internet, les avion pas chères, les gens qui s'expatrient, les vacances... et bien sur l'immigration. On ne peut plus vivre chacun dans sa case. A moins de créer des sociétés hermétiques avec un gardien devant l'entrée comme certain lotissement en Afrique du sud... et encore...

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