En crise

[Ase]

Les insuffisances de la vie spirituelle ordinaire n'enlèvent pas sa nécessité devant les crises que la vie apporte.

1/ Sans vie intérieure, ces crises sont vécues comme des coups du sort, des fatalités, des échecs, en fonction du caractère, du tempérament ainsi que du scénario de vie de chacun.
Elles sont des stérilités insupportables, et nous laissent désemparés ou rebelles, écrasés ou révoltés.

2/ Porté par une vie spirituelle, ces crises peuvent prendre une toute autre dimension et être source de renouvellement, de changement, et par conséquent de fécondité. Une fois intériorisées et personnalisées elles peuvent avoir un écho et provoquer un retentissement, et non un simple impact émotionnel et sentimental.
Elles peuvent libérer en nous des forces spirituelles que nous ne connaissions pas.

Mais très souvent, et je le déplore, notre vie spirituelle ordinaire est débranchée de cette expérience humaine qu'est l'intériorisation.
Pour beaucoup, alors, Dieu devient un Dieu lointain et non Celui se révèle dans la profondeur de l'âme, dans le dedans.
Du coup, la foi est réduite à l'adhésion à des vérités révélées traduites en formules dogmatiques, et les sacrements perdent leur ritualité initiatrice...

3/ Les crises de la vie appellent à une réappropriation dans une histoire pour éviter une lecture réductrice qui s'en tient simplement à la recherche des causes : non pas simplement "pourquoi ?"... mais "pour quoi ?", rechercher le sens, et la finalité des choses.

Quelques éléments me semblent fondamentaux :
- les crises de la vie traduisent une révélation de notre être.
- les crises de la vie nous permettent d'entrer dans une meilleure connaissance de nous-mêmes.
- les crises de la vie appellent un discernement spirituel.
- toute crise appelle une dimension thérapeutique.

Enfin, si nous sommes chrétiens, il est important de prendre conscience que toute crise provoque un dépouillement existentiel qui rejoint la crise que représente l’Évangile lui-même.

Ase

[Invité]

je me suis toujours étonnée du drame que représente les crises chez les autres , les pertes de biens matériels suite à une catastrophe naturelle ou la perte d'un emploi , un deuil d'une personne aimée, etc ...
pour ma part (je rejoins encore Amandine) les biens matériels ne m'importent pas , l'absence de travail me donne des vacances , j'ai besoin de très peu pour vivre
c'est vraiment triste de voir des gens qui dépriment gravement ou même qui en arrivent à se suicider à cause de ces crises
et en en effet , quand cela nous arrive personnellement , c'est un bon moyen de connaitre notre spiritualité à travers nos réactions

pour l'instant il y a une seule chose qui peut être m'affecterait gravement si cela m'arrivait, ce serait de perdre mes capacités physiques , mais je crois que je ne déprimerais pas , soit je m'adapterais , soit si je n'y arrive pas je me suicide direct sans états d'âme ni amertume

[Invité]

même si on est détaché du matériel, on peut avoir des crises suite à des souffrances de proches, de rejet par la société ou des graves problèmes de santé. Si en plus on est dans le besoin matériel, c'est très difficile.

Il est certain qu'un cheminement spirituel aide à les surmonter et même leur trouver un sens. Avoir appris à reconnaître et canaliser ses émotions est d'un très grand secours.

[Tatonga]

Il est vrai que pour faire face à une crise, à des crises, sans tomber dans l'abattement, il faut avoir une force intérieur qui sait encaisser le coup. Cette force peut nous venir de notre croyance en Dieu, mais pas seulement.
En fait, chacun possède et cultive en soi cette force psychologique à sa manière, selon son tempérament.
Dieu est une source de force et de courage pour certains, mais ce n'est pas l'unique source, ni forcément la plus puissante.

[Invité]

Cette force peut nous venir de notre croyance en Dieu, mais pas seulement.

c'est justement la pratique spirituelle qui fait la différence, c'est notamment à ça qu'elle sert

Les religions "externes", j'entends par là une liste d'interdits et d'obligations, de rituels, ne proposent pas souvent cette pratique, qui va plus loin de d'essayer de ne pas pécher pour ne pas aller en enfer.

En fait, chacun possède et cultive en soi cette force psychologique à sa manière, selon son tempérament.

tout à fait ! Certains y arrivent spontanément: en fait c'est une question de bon sens, d'autres tracent leur propre chemin...

[Tatonga]

Et d'autres se font kamikaze pour un idéal humain... ou par amour

[Ase]

Quand cela nous arrive personnellement, c'est un bon moyen de connaître notre spiritualité à travers nos réactions

D'ailleurs, c'est le plus souvent en situation de crise que revient en nous le désir de changer et de nous laisser changer.
La crise est une entrée de l'Autre en nous, et le plus souvent par effraction.

C'est l'occasion pour nous de prendre un certain recul et de réviser nos jugements car en changeant nos regards sur la situation et en assouplissant nos défenses nous serons peut-être amenés à transformer l'un ou l'autre aspect de notre vie.

Ase

[d6p7]

Croire en Dieu ne résout pas tous les problèmes. Il est une espérance pour la vie éternelle, mais la souffrance ici-bas est bien réelle. Il ne faut pas la minimiser.  Et il ne fait jamais plaisir de souffrir.

Croire en Dieu ne nous en exempt pas, et alors que nous avons les yeux rivés sur le rivage nous souffrons sur notre croix.

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