Le mysticisme: une mystification ?

[Invité]

Je ne dis pas que c'est est une !  Je suis la première à avoir de la sympathie pour le mysticisme, mais parfois je me demande si ce n'est pas une erreur d'aiguillage.

Quand je vais en voir les définitions, je ne me reconnais dans aucune parce qu'il est associé au sentiment religieux, et même surtout aux émotions religieuses, sauf cette définition ci: Tendance à s'élever au-dessus du réel pour atteindre un idéal supérieur.

Et encore... Je n'aime pas cette notion de "au dessus du réel" qui incite immédiatement à l'orgueil, je préfèrerais "grâce au réel".

Je me demande donc parfois si ce n'est pas une forme d'orgueil (moi je SAIS, les autres ne sont pas des initiés), ou si c'est une réalité qui nous permet de transcender notre matérialité ...

Quand je cherche qui je prendrais comme modèle de spiritualité, mes pensées m'orientent directement vers quelqu'un de paisible,  simple, joyeux, tolérant, ayant les pieds sur terre, vivant une vie "normale" tout en suivant une voie spirituelle qui vise à améliorer son comportement mais sans se prendre la tête avec des interrogations métaphysiques ou des interprétations de textes...  Par exemple j'en vois chez certaines personnes que je fréquente tous les jours, mais aussi chez certains lamas tibétains dont l'enseignement et la vie démontrent toutes ces qualités.

Pas des mystiques comme des St Thérèse d'Avila donc, ni nécessairement des religieux.



Pour reprendre l'expression de Tatonga, je vais retourner avec mes pieds dans la terre, et arrêter la masturbation mentale à laquelle je ne me suis heureusement jamais adonnée que par minuscules périodes.  Bouddha considérait la métaphysique comme une perte de temps et une cause de division entre les hommes, et je me demande si elle ne commence pas déjà à nous diviser nous même en deux: un esprit qui se détache de plus en plus de notre réalité matérielle, concrète.  Une sorte de fuite ?

[Tatonga]

Comme toi, Aurae, je ne crois pas du tout que ce soit une mystification. Impossible de croire que tous ces mystiques sont des imposteurs. Je ne crois pas du tout non plus que ce soit des gens qui veulent faire croire qu'ils en savent plus que les autres par orgueil.
Trop facile de renvoyer ça d'un revers de la main.
Je crois que c'est un phénomène que nous ne connaisons pas et ne comprenons pas parce que nous ne sommes pas...mystiques.
Le mysticisme est-il relié à la religion ? Oui et non, d'après moi. Je crois que tous les mystiques adhèrent à une doctrine, une discipline, une religion, mais elle ne leur sert que de tremplin.
Reste maintenant la question la plus importante: que " voient-ils " au juste ? Ce qu'ils voient est-il ce qu'ils croient voir ?
Tout le problème est là et personne ne peut répondre à cette question, pas même les mystiques eux-mêmes, à moins de les croire sur parole. Ce qu'on sait c'est qui ressentent une très fortes conviction, mais une conviction reste une conviction, et on sait comme le cerveau humain est capable de nous jouer des tours, à nous, aux mystiques, aux prophètes.
Cela dit, et pour sortir un peu du sujet, je ne te rejoins pas quand tu dis qu'il faut vivre terre-à-terre, pour te résumer en un mot. Ces spéculations théoriques, philosophie, métaphysique.., sont un besoin chez l'homme. Ce n'est pas un divertissement ou un caprice, c'est un besoin propre à l'homme.

[Invité]

j'ai pas dit "il faut" être terre à terre, j'ai écris "je vais".  C'est un choix personnel que je ne pose pas du tout en modèle: à chacun selon son caractère et ses goûts.

mais elle ne leur sert que de tremplin.

+1 !

J'ai un peu surfé sur le sujet, et je pense qu'on peut avancer en faisant la distinction entre la pathologie ou la névrose (même légère) qui peut prendre la forme du mysticisme et un mysticisme véritable.

Les mystiques engagés dérapent parfois et alors tombent de haut... pour aboutir très bas.  C'est sans doute un risque constant pour celui qui suit ce chemin et je pense qu'il faut se renforcer en permanence pour y résister parce qu'un cheminement entraîne une augmentation de la réceptivité aux choses positives comme négatives.

[Tatonga]

j'ai pas dit "il faut" être terre à terre, j'ai écris "je vais".  C'est un choix personnel que je ne pose pas du tout en modèle.

A d'autres ! Quand tu parles de ton choix personnel dans un sujet pareil, c'est bien pour exprimer ta préférence, et si tu exprimes ta préférence ce n'est pas pour rien, c'est pour dire que les choses devraient être ainsi selon toi. C'est bien une opinion générale que tu exprimes.
Sinon pourquoi parler de toi dans un sujet qui ne s'intitule pas Aurae? Si ce n'est pas pour dire que selon toi c'est ainsi que les choses devraient être.
Tu me prends pour un myope de la tête ?  

J'ai un peu surfé sur le sujet, et je pense qu'on peut avancer en faisant la distinction entre la pathologie ou la névrose qui peut prendre la forme du mysticisme et un mysticisme véritable.

Ah bon ? Et comment distinguer les deux ?
[/quote]

[Invité]

Il y a un critère que je trouve très sensé en psychiatrie.
On considère qu'un état est pathologique à partir du moment ou il entrave la vie de la personne. (problème au travail, dans les relations avec les autres, impossibilité de dormir, ect...)
Je veux dire que ce n'est pas la nature du problème qui est prise en compte dans cette façon de réfléchir mais l'impact que ça a sur la vie de la personne.

Pour en revenir au mysticisme. Si on a des idées très improbables, même délirantes, mais qu'on les combine avec notre vie quotidienne sans que ça pose de problème grave, ce n'est pas pathologique.
Tandis que si une personne se pose simplement une petite question telle que : "qui a créer le mal" par exemple. Mais qu'elle en perd tout a fait la tête, c'est pathologique.

C'est juste une piste

[Invité]

Tatonga
libre à toi de ne pas me croire, mais quand je dis "je", ça veut dire que cela ne concerne que moi, sinon, j'emploie "on" ou "nous". Je n'ai aucune raison de penser que mes choix sont
1. bons
2. universels    

Et comment distinguer les deux ?

c'est l'objet de ce fil

amandine
Très bonne piste, en effet !
Comme je n'y connais pas grand'chose en psychologie, je vais surtout

[Tatonga]

Tatonga
libre à toi de ne pas me croire, mais quand je dis "je", ça veut dire que cela ne concerne que moi, sinon, j'emploie "on" ou "nous".  Je n'ai aucune raison de penser que mes choix sont
1. bons  
2. universels    

Faux! Faux! Quand on exprime un choix personnel, cela veut dire qu'on le trouve bon et qu'on ne verrait pas d'inconvénient que tout le monde fasse la même chose..
Et à ça, je t'ai répondu qu'on ne peut pas te suivre et vivre terre à terre, car les spéculations théoriques sont un besoin pour l'homme.
Mais on est HS

[Invité]

Les hommes sont impayables!
Et quand je dis les hommes, ça exclu les femmes. Vraiment c'est un truc masculin.
Si on vous dit qu'on ne pense pas comme vous, vous croyez qu'on ment?

Moi les questions métaphasiques m'ennuie profondément. Voir me déstabilise. Donc j'évite. Et je ne veux pas empêcher les autres d'y plancher si ça les attire.
Non, on ne veut pas tous convaincre notre interlocuteur de prendre la même route que nous.

[Invité]

en effet, il faut vraiment être borné au au ras des pâquerettes pour croire que ce qui est bon pour nous l'est aussi pour les autres.

Bien sur que je ne pense pas ça de toi hein Tatounet, tu taquinais juste un peu

les spéculations théoriques sont un besoin...

pas pour tous, et pas en permanence...   Chez moi ce sont des petites crises qui ne durent pas longtemps

[dan26]

Pas des mystiques comme des St Thérèse d'Avila donc, ni nécessairement des religieux.

J'aimais bien pourtant les fameuses extases de Thérèse qui la nuit sentait le dard du christ rentrer dans sa chair !!!

amicalement



:s

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