Le nihilisme.

[Invité]

Bonjour par ici.

Une petite définition rapide, elle peut être complétée ou contesté éventuellement:

Le nihiliste est celui qui opère une séparation entre les valeurs et les faits, qui proclame l'impossibilité de hiérarchiser les valeurs. Cette position implique l'amoralisme et le scepticisme moral. Le nihilisme repose sur la remise en question des causalités, intentionnalités et normativités de l'existence. Il est une théorie philosophique affirmant l’absurdité de la vie ainsi que l’inexistence de la morale et de la vérité

Et une deuxième:

NOM MASCULIN
Idéologie qui refuse toute contrainte sociale.
État d’esprit caractérisé par le pessimisme.

Pourquoi j'ai cette idée en tête?
- D'abord, suis à la lecture de "ainsi parlait Zarathoustra", j'ai été bouleversé par la pensé de Nietzche. Ce qui m'a surprise c'est cette idée de ne rien faire pour les autres ou pour le "bien". Mais aussi de ne vivre que pour l'absolu, la perfection, sans redouter de conséquence pour soi ou les autres, prendre tout ce qu'il y a à prendre. Mais alors que serait l'homme? Un salop égoïste? Pourtant face à la foule, ou a d'autre personnage, Zarathoustra est le moins repoussant. Une vision largement pessimiste, mais qui pose question.

- Ensuite, "voyage au bout de la nuit" de Céline. Cet homme semble ne rien aimer, absolument rien. Et l'Histoire le montre en grande forme lors du nazisme, ravi d'être enfin publié et estimé à sa juste valeur. Pas forcément heureux. Pourtant, chaque morceau de son livre est prodigieux, magnifique à lire. Mais pour aboutir à quoi? Rien? Le mal?

- Après, ici, souvent, j'ai l'impression que la philosophie, c'est comme dire : il n'y a rien, ce n'est que l'idée qu'on s'en fait. Pas de sens, pas de but. Il y a aussi cette idée que tout est illusion, rien d'a d'importance. Mais si on ne sait accédé à l'altérité, s'intéresser à l'autre, on est seul avec soi et on a vite fait le tour.

[gaston21]

Le Nihilisme, c'est la théorie du rien! Or le rien, c'est le refus de voir ce qui est devant nous, ce qui nous crève les yeux! Le Nihilisme, la coquetterie d'un philosophe qui voulait faire parler de lui. Qui se réclame encore de cette théorie fumeuse qui a d'ailleurs favorisé le Nazisme? Et Nietzche a terminé dans la folie.

[Invité]

Je ne sais pas s'il fallait une théorie pour favoriser le nazisme. Je pense que tu prends le problème à l'envers. Le nazisme, comme tout le monde voulait se donner bonne conscience et bonne presse et pour cela a été piocher chez Nietzsche. Le surhumain n'est pas du tout une question de race pour lui. Ce n'est pas non plus l'armée et la dictature. C'est juste un électron libre qui ne se soucie de personne.

[Tatonga]

Je dirais que le nihiliste est objectif, ne croit pas à ce qui n’a pas été constaté ou expérimentalement établi et encore moins à ce que l’observation et l’expérience démentent. Le mal est bien là et aucun dieu. C’est la démarche même de  la science. Ses crédos : transcendance et valeurs absolues (transcendantes, au-dessus de l’homme)  sont des délires de l’homme qui prend ses désirs et ses mirages pour la réalité. Gaston a raison, c’est extrêmement dangereux, car cela signifie que rien, pas même la vie humaine, n’a de valeur.
Cela dit, le nihiliste peut, malgré ses convictions, et c’est très généralement le cas, se conformer aux valeurs humaines et sociétales par commodité, et même y être enclin par ses sentiments.

En revanche, le non nihiliste est en quelque sorte un rêveur, un poète. Il se fie à son cœur et à sa raison pure. Pour lui, il doit nécessairement y avoir une transcendance et des valeurs absolues, il doit y avoir un sens, le monde et l’homme ne sont pas là en vain, sans raison. Son cœur et sa raison le lui disent. Le non nihiliste se fonde uniquement sur son cœur et sa raison. Il rejette l’absurde. Mais qu’est-ce que le cœur et, comme disait Tictoc, la raison est-elle raison, a-t-elle raison ? Toute la question est là. Surtout que dans la vie, on la voit souvent se tromper et, pour se vérifier, recourir (Aïe ! Aïe !)  à… l’expérience et à l’expérimentation.

[Invité]

Je dirais que le nihiliste est objectif, ne croit pas à ce qui n’a pas été constaté ou expérimentalement établi et encore moins à ce que l’observation et l’expérience démentent. Le mal est bien là et aucun dieu. C’est la démarche même de  la science. Ses crédos : transcendance et valeurs absolues (transcendantes, au-dessus de l’homme)  sont des délires de l’homme qui prend ses désirs et ses mirages pour la réalité. Gaston a raison, c’est extrêmement dangereux, car cela signifie que rien, pas même la vie humaine, n’a de valeur.
Cela dit, le nihiliste peut, malgré ses convictions, et c’est très généralement le cas, se conformer aux valeurs humaines et sociétales par commodité, et même y être enclin par ses sentiments.

Tout à fait. Je ne sais pas quelle est la part d'autobiographie de Céline dans "Voyage au bout de la nuit" mais son personnage me semble surtout n'aimer personne. Même les femmes qu'il côtoie, il s'en plaint, les méprise, en fait un portrait très désavantageux. J'ai l'impression que chez ce genre de personnalité, il y a une façon de ne voir que ce qui ne va pas, partout.

En revanche, le non nihiliste est en quelque sorte un rêveur, un poète. Il se fie à son cœur et à sa raison pure. Pour lui, il doit nécessairement y avoir une transcendance et des valeurs absolues, il doit y avoir un sens, le monde et l’homme ne sont pas là en vain, sans raison. Son cœur et sa raison le lui disent. Le non nihiliste se fonde uniquement sur son cœur et sa raison. Il rejette l’absurde. Mais qu’est-ce que le cœur et, comme disait Tictoc, la raison est-elle raison, a-t-elle raison ? Toute la question est là. Surtout que dans la vie, on la voit souvent se tromper et, pour se vérifier, recourir (Aïe ! Aïe !)  à… l’expérience et à l’expérimentation.

Alors, je pense que le nihiliste a certainement plus raison que celui qui ne l'est pas. Car celui qui cherche un sens souvent l'invente. Mais en même temps, est ce qu'on peut considérer qu'une fois qu'on a inventer le sens il existe?
Celui qui vit pour rendre le monde meilleur, on peut diverger sur ce qu'est le monde (uniquement les hommes? Tous les homme? La planète sans les hommes? Les gens qu'on connait? Ceux qu'on aime?) on peut diverger aussi sur ce qui est meilleur (plus équitable? Plus doux? Plus sérieux? Plus stoique ou plus libre,plus résistant, plus fort ect...). Je sais bien que l'on ne vit et ne conçoit pas tous le monde meilleur de la même façon mais est ce que pour autant le sens qu'on lui donne est forcément faux? Sous prétexte qu'il en existe d'autre? Sous prétexte que le sens absolu n'existe pas?

Et surtout, ça donne quoi au final le nihilisme? On continue a vivre. Céline, tient très fort à sa vie, il le dit tout son roman. Sa vie qui ne sert à rien, comme celle des autres. Il reproche à Lola de ne pas l'aimer, et il n'aime pas Lola. On dirait même qu'il ne voit pas le lien de cause à effet. Comme si l'un à côté de l'autre se fréquentaient sans se rencontrer, elle soucieuse de sa ligne, lui soucieux de son certificat de fou pour ne pas être renvoyé à la guerre. C'est la même vie que les autres, juste avec un regard plus cynique sur la misère. Un genre de fatalisme, même médecin et auteur riche, il s'apitoie sur son sort, incapable d'aimer le monde. Je ne vois pas ce qu'on y gagne au final. Mieux vaut se tromper et aimer la vie par erreur.

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