Parodie ésotérique* en mon âme et conscience .

[Tatonga]

L'horloge accrochée au mur indiquait 6h, le jour allait se lever.

Le juge regarda l’inculpé puis, rompant le silence de la vaste salle pleine à craquer, où ne s’entendaient que quelques chuchotements, dit :
« Avouez, on vous a bien pris la main dans la poche de ce monsieur !
-Oui, votre honneur, répondit le défendeur, mais la veste que portait ce monsieur avait tant de poches que ma main ne pouvait que s’égarer dans l’une d’elles, et je le dis en mon âme et conscience.
-En votre âme et conscience, répéta ironiquement le juge, ajoutant à l’adresse du demandeur :
-Est-il vrai que vous aviez beaucoup de poches ?
-Oui, votre honneur, tant, tant et tant de poches que sa main ne pouvait que se trouver prise dans l’une d’elles, et je le dis en mon âme et conscience.

Le juge fixa longuement le demandeur, puis le défendeur, promena son regard de l’un à l’autre, un long moment. Devenu soudain méfiant, furieux même, il se demandait si ces deux lascars ne se foutaient pas tout simplement de sa gueule. De sa voix sévère, il interpella le demandeur.
-Mais alors, mais alors… ?
-Oui, votre honneur, des milliers de poches, mais mes clés se trouvaient justement dans la poche où… et en mon âme et conscience, je ne puis croire que cela fût par hasard.

Le magistrat se redressa, ajusta de nouveau ses lunettes qui lui tombaient sur le nez et déclara sur un ton solennel.
-Les parties au procès entendues, vu les articles 57, 58 et 62bis, alinéa 3 du Code de Vérité, le tribunal, jugeant en dernier ressort, toutes parties présentes,  je déclare en mon âme et conscience la requête du demandeur recevable dans le fond et dans la forme ; que dans le cas d’espèce, le hasard ne peut être invoqué ; déclare en conséquence le sieur… ici présent coupable et le condamne aux peines de…, aux dépens et à verser au demandeur la somme de… au titre des dommages et intérêts ; déclare ce jugement définitif et exécutoire et tous recours épuisés. L’audience est levée. »

*Apparition de la conscience.

[Tatonga]

Je viens de relire et je ne comprends rien, strictement rien, à ce que j'ai écrit.
Je n'arrive même pas à me souvenir de l'idée à l'origine de ce texte, ni où il y a parodie.

[Brahim]

Moi non plus, je ne voyais pas à quoi tu voulais en venir.
Tu as dû écrire ce message en état de rêve éveillé

[Tatonga]

Moi non plus, je ne voyais pas à quoi tu voulais en venir.
Tu as dû écrire ce message en état de rêve éveillé

Je sais qu'il y avait une idée à la base, et au lieu de l'exprimer tout simplement en une phrase, j'ai voulu en faire une petite histoire à lire en brodant par-ci par-là. J'essaie de la retrouver pour comprendre ce que j'ai raté, ce que j'ai oublié de dire, et qui a rendu le texte incompréhensible. Il faut apprendre de ses erreurs. Mais je n'y arrive toujours pas. Je sais seulement que tout est dans cette poche où se trouve les clés, mais cela tout le monde peut le deviner. Ça me reviendra, tu verras.

[Tatonga]

Ah, ça y est, ça me revient !  
Je pensais ceci : on peut avancer tout ce qu'on veut comme théorie, l'évolution, la sélection, le hasard, l'intelligence intrinsèque du biologique, etc. pour expliquer ce qu'il y a dans l'univers, de quelque nature qu'il soit, sauf une chose : la conscience.
Avec la conscience, ça ne marche pas, aucune de ces théories ne tient la route. La conscience est vraiment quelque chose de très particulier (j'appelle conscience le simple fait d'être conscience de soi-même et du monde extérieur).
Dans le récit, les multiples poches = toutes les choses possibles qui peuvent apparaitre ; la poche avec la clé= la conscience ; je faisais condamner le défendeur parce qu'il prétendait que sa main se trouvait dans cette poche par hasard, pour dire que ça ne peut pas être le hasard, etc.)
Le reste, c'est de la broderie
Je savais qu'il n'était pas évident que le sens du texte serait compris, c'est pourquoi j'ai mis ésotérique, multiplié le mot conscience, et même mis un astérisque à la fin pour dire de quoi il s'agit.
Mais quand j'ai écrit ça, je devais avoir l'esprit dérangé.  

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