La méditation.

[Tatonga]

Par la méditation, la prière ou autres exercices mentaux, certains entraînant des états de conscience modifiée,  il est possible semble-t-il de vivre certaines expériences, d’éprouver certains ressentis, rares, exceptionnels, comme se sentir en harmonie avec l’univers ou carrément relié à Dieu. Cela n’est-il pas pure illusion intérieure ? Cela signifie-t-il qu’il y a effectivement connexion avec une Transcendance ?
La mystique est mystificatrice. Qu’en pensez-vous ?

[Invité]

je dois t'avouer ne pas pouvoir répondre et je me demande même si ce que tu proposes là ne sont pas des phantasmes de débutants ou d'ignorants, dérivant du courant "newage" et de sa littérature.  Je ne suis jamais arrivée à atteindre des états de conscience modifiés et ce n'est pas le but de la méditation que je pratique (style zen).  C'est même tout le contraire.  La méditation zen nous ramène dans le présent, le "banal quotidien", face à tous les bruits, les sensations, les pensées et les émotions qui nous traversent. La méditation me permet juste d'observer à quel point les pensées et émotions sont anarchiques et perturbatrices quand elles ne sont pas centrées sur un point précis.  On peut aussi mieux sentir le fonctionnement de son corps, augmenter sa sensibilité aux bonnes choses et diminuer la sensibilité aux souffrances physiques et psychologiques, augmenter sa capacité d'attention, son calme intérieur...

Mais il y a des tas d'autres techniques de méditation qui sont des étapes qui permettent de faciliter cette méditation "sans objet" en éliminant les plus gros obstacles, comme des émotions dûes à un traumatisme.  C'est pour cela qu'il faut être dirigé par une personne compétente, alors elle peut devenir une psychothérapie.  Par exemple on peut voir surgir des événements du passé qu'on avait refoulé.

Une fois qu'on se rend compte qu'on n'EST pas ses pensées et émotions, on peut s'en détacher c'est à dire les voir comme des choses qui font partie de notre fonctionnement, mais ne SONT pas "nous", comme un pied ou un poumon font partie de nous mais ne SONT pas "nous".
Exemple: on a une dépression.  On croit que cette dépression, c'est NOUS.  Or c'est une maladie, une chose extérieure qui nous empêche de fonctionner comme on le devrait.  Du coup, on s'en fait moins, on peut imaginer qu'on pourra guérir et commencer son chemin pour aller mieux.  C'est plus facile à comprendre avec une maladie moins grave comme une grippe mais c'est e même processus: quand on a une grippe, on sait très bien que la grippe fatigue et apporte toutes sortes de douleurs et que ça va guérir.  Quand on a un désordre psychologique, par exemple une tendance à la jalousie excessive, on croit qu'elle fait partie de nous alors qu'elle est comme une maladie, quelque chose qui n'est pas "nous" et dont on peut guérir.

Beaucoup d'expériences scientifiques sont faites ces dernières années, qui mettent en valeur les avantages de la méditation style "relaxation"* , au point qu'elle est introduite maintenant comme pratique courante dans les hôpitaux et même les écoles, avec beaucoup de succès.  Ils l'appellent "méditation de pleine conscience" alors que ce n'est que de la relaxation, mais cette relaxation est indispensable, parfois je me demande si elle n'est pas le plus important.

On retrouve les mêmes principes de base en yoga, en sophrologie et en hypnose.

Je n'ai pas dit que les états de conscience modifiés n'existaient pas, mais les atteindre n'est pas le but des différentes sortes de méditation que j'ai abordées.  Peut-être est-ce le cas à un stade plus avancé ? Je ne sais pas. Ils peuvent arriver spontanément, sans avoir jamais médité par petits ou grand "flashes", le plus remarquable étant l'EMI.  Le but de la méditation est d'arriver à voir les choses comme elles sont en réalité (cf l'exemple de la jalousie plus haut), et par rapport à notre vue perturbée qu'on a habituellement, on peut appeler ça une modification du niveau de conscience, ou l'acquisition d'une vision claire mais il s'agit plus du retour à une vision "normale" ou qui devrait l'être.  Et QU'EST cette "vraie nature des choses" ?  Là je pense qu'on peut aller très loin, se rendre compte à quel point nous construisons notre réalité personnelle, notre "monde"...

Je précise que je ne peux pas parler d'expérience, parce que je médite très peu voire pas du tout pendant de longues périodes, c'est donc un résumé des enseignements que j'ai reçus, et de ce que j'ai pu observer.


* ex: on imagine se trouver dans un endroit agréable... ou alors on se concentre sur une image apaisante.  C'est le premier stade de méditation.  Ce n'est pas la méditation zen, qui est plus difficile et nécessite un vrai apprentissage sans quoi on risque d'arriver au résultat inverse à celui qui est souhaité.

[Mac]

Par la méditation, la prière ou autres exercices mentaux, certains entraînant des états de conscience modifiée,  il est possible semble-t-il de vivre certaines expériences, d’éprouver certains ressentis, rares, exceptionnels, comme se sentir en harmonie avec l’univers ou carrément relié à Dieu. Cela n’est-il pas pure illusion intérieure ? Cela signifie-t-il qu’il y a effectivement connexion avec une Transcendance ?
La mystique est mystificatrice. Qu’en pensez-vous ?

Dans l'absolu, l'état méditatif n'est pas une transcendance, c'est l'état naturel de perception spontanée sans interférence d'un mental confus perturbé par des pensées inutiles, particulierement des pensées liées au futur ou au passé. La méditation c'est simplement être ici et maintenant et percevoir tout ce qu'il y a à percevoir ici et maintenant. Effectivement, dans cet état méditatif, on peut etre amené à vivre des experiences mentales ou perceptives dont on aurait pas eu conscience dans un état de mental perturbé. Dans l'état méditatif, le mental redevient calme comme celui des animaux (nous sommes nous aussi des animaux, mais des animaux à l'intellect tellement développé qu'il s'emballe tout seul et accapare inutilement toute notre attention au détriment d'autres perceptions.

[Invité]

bien résumé !

Je souligne encore:

c'est l'état naturel de perception spontanée sans interférence d'un mental confus perturbé par des pensées inutiles

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