L'amertume des trahisons.

[Tatonga]

Il ne faut pas t’en faire, ne t’en fais pas, ça ne sert à rien,
Encore quelques jours, quelques jours et tout sera fini, effacé,
Le présent, le passé, le futur,
Il ne subsistera rien.

J’ai visité les cimetières ce matin,
Balayés par les vents.

Ils étaient tous là, silencieux.
Ils n’étaient rien, ils n’avaient rien,
Ils ne se souvenaient de rien,
Ni des amours ni des haines.

Seule l’amertume des trahisons
Tordait leurs lèvres.

[gaston21]

Cimetières balayés par la pluie et les vents ;
Silence impressionnant ; les morts ne parlent pas…
Mais tends un peu l’oreille et ouvre bien tes sens ;
Tu rejoindras leur monde et nieras le trépas.

Cadavres immobiles , mités et digérés,
Disloqués, oubliés, par les vers avalés,
Qui pense encore à vous ? Et pourtant vous parlez !
Mais votre voix est faible et l’ouïe inadaptée…

Les morts sont pacifiques ; leurs lèvres se sont closes ;
Si ces lèvres s’ouvraient, que raconteraient-elles ,
De ces baisers charnels et de si folles choses…

Ou de haines recuites et mornes jalousies…
Mieux vaut donc que nos morts, plutôt que l’amertume ,
De leurs dents de devant expriment l’ironie…