L'homme des cavernes.

[Tatonga]

Comme les autres pays musulmans, la Tunisie post-révolution, pourtant réputée pour ses avancées démocratiques et égalitaires,  achoppe elle aussi sur  le principe de l’égalité hommes-femmes en matière d’héritage. Le combat ne date pas d’aujourd’hui. Dans les années 1930 déjà, si ce n'est avant, le sociologue Tahar Haddad avait en vain lancé des appels pour la contextualisation des préceptes religieux et à une relecture moderniste des textes religieux. Plus récemment, des parlementaires progressistes ont pris l’initiative de propositions de loi dans ce sens, sans succès.
L’obstacle ? Un verset coranique qui dit que l’homme  a droit  en matière d’héritage au double de ce qui échoit à sa sœur. Un verset qui tétanise  les peuples depuis un millénaire et demi.
Mais laissons de côté l’islam et la Tunisie, car l’humanité toute entière reste encore de nos jours obnubilée par des préjugés, des croyances et des superstitions du même type, qui n’ont rien à envier à la préhistoire. Car je suppose que l’on peut citer des exemples de  blocages de ce genre dans toutes les cultures, de l’Inde, de la Chine, d’Amérique, d’Afrique Noire, d’Asie, d’Europe, d’Océanie...
Dans le fond, l’homme n’a pas beaucoup changé depuis le temps des cavernes.
Car enfin, est-il difficile de comprendre que la répartition d’un héritage ne peut  pas relever des prérogatives de Dieu, pas même des attributions  d’un petit monarque ?
De tels exemples doivent être légions dans toutes les cultures.